Étiquette : roman initiatique (Page 2 of 3)

Au fil des pages avec Anne de Green Gables

L’année dernière, j’avais lu Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery (éd. Monsieur Toussaint Laventure, 2020, 384 pages), un roman jeunesse à partir de 13 ans et à la magnifique couverture pleine page de Paul Blow. Dans ce roman initiatique, on suit l’histoire d’Anne Shirley de ses 11 à 16 ans et de son quotidien dans la petite ville d’Avonlea, sur l’île du Prince Édouard, au Canada, à la fin du XIXe siècle.

Jeune orpheline de 11 ans, Anne Shirley est adoptée par erreur par la sévère Marilla et le timide Matthew Cuthbert, une sœur et un frère âgés et sans enfants qui voulaient adopter un garçon pour les seconder dans les travaux de la ferme de Green Gables. La jeune fille vient chambouler leur quotidien bien rôdé en leur redonnant le sourire. Ont-ils fait le bon choix en gardant auprès d’eux cette enfant maigrichonne et rousse avec des taches de rousseur qui parle beaucoup trop et qui a tendance à rêvasser? Anne a-t-elle enfin trouvé le foyer tant de fois rêvé auprès d’eux, après une enfance solitaire, dans la pauvreté, sans joie, amour ni amis et à s’occuper d’enfants en bas âge?

Au fil des années, Anne s’épanouit et trouve sa place au sein de la petite communauté d’Avonlea, que ce soit au sein d’une famille aimante que représente Marilla et Matthew ou à l’école, entretenant une amitié forte avec son amie de cœur Diana Barry du même âge qu’elle ou une rivalité tenace avec Gilbert Blythe de 3 ans son aîné pour être premier de la classe puis plus tard pour réussir l’examen d’admission à Queen’s pour devenir institutrice.

Bavarde, sans filtres et tête en l’air, la jeune fille commet maladresses sur maladresses, que ce soit ses coups de colère à l’encontre de Rachel Lynde ou Gilbert Blythe, ses erreurs qui prennent des proportions tragiques lorsqu’elle sert par exemple du vin de groseille à Diana au lieu du sirop de framboises lors de leur après-midi thé, lorsqu’elle fait un gâteau au liniment analgésique au lieu de la vanille…

D’une sensibilité à fleur de peau, le moindre événement peut prendre des proportions gigantesques, que ce soit dans une joie extrême lorsque par exemple Matthew lui offre pour Noël une robe aux manches bouffantes ou bien dans un désespoir profond lorsque Marilla a perdu sa broche d’améthyste et accuse Anne ou bien encore lorsque l’adolescente se teint les cheveux en vert…

De même qu’elle le fait avec son quotidien, la jeune fille transforme et sublime la Nature qui l’entoure en quelque chose de merveilleux, romantique ou féérique, comme c’est le cas avec le Chemin blanc des délices, le Lac scintillant ou bien encore le Sentier des amoureux…

L’autrice transpose avec tendresse et humour les états d’âme d’Anne, pleine d’imagination dans ce qu’elle vit et ressent et qui l’emporte très souvent dans de grandes envolées lyriques et mélodramatiques. Anne se révèle très attachante au point qu’elle arrive à se faire aimer de tout son entourage. Pleine de vie, elle ne laisse personne indifférent. Il est très agréable de voir grandir Anne et de voir le monde à travers elle, elle qui s’émerveille d’un rien. Coup de cœur pour ce premier tome des aventures d’Anne Shirley, une jeune fille certes rêveuse mais pétillante, vive et intelligente!

Au cours de ma lecture, je me suis rappelée des passages du premier des trois téléfilms canadiens de Kevin Sullivan, Le bonheur au bout du chemin (1985) avec Megan Follows dans le rôle d’Anne Shirley et que j’avais vus il y a très longtemps à la télévision quand j’étais adolescente, sans savoir, à l’époque qu’il s’agissait d’une adaptation d’un roman paru pour la première fois en 1908.

Pour un autre avis sur ce tome 1: MissyCornish.

Participation #8 Challenge Cottagecore 2022 de MissyCornish #Retour aux sources

Participation #11 Challenge 2022 en classiques de Blandine et Nathalie #Classique canadien

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Couleur: « Green »

Participation #71 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Canada

Au fil des pages avec La Marche de Mina

Avec retard pour la LC du 15 avril 2022, j’ai lu La Marche de Mina d’Yoko Ogawa (éd. Actes Sud, 2008, 318 pages), un roman initiatique dans lequel Tomoko, désormais adulte se souvient lorsqu’elle a vécu, pendant un an (entre 1972 et 1973), dans la maison d’Ashiya chez son oncle et sa tante, après le décès de son père, sa mère ne pouvant s’occuper d’elle compte-tenu d’une formation professionnelle qu’elle suit, lorsqu’elle était âgée de 12 ans. Elle s’était alors fortement liée d’amitié avec sa cousine, Mina, d’un an plus jeune qu’elle.

Le rythme lent va bien avec l’histoire pleine d’anecdotes et de souvenirs d’enfance de Tomoko à un âge charnière, celui du passage de l’enfance à l’adolescence et qui se mélange avec des faits historiques marquants de l’année 1972 comme le décès d’un célèbre écrivain japonais, Yasunari Kawabata ou les JO de Munich (prise d’otages d’athlètes israéliens et médaille d’or pour les Japonais en volley-ball masculin) et qui amène la jeune fille d’alors à se questionner sur l’étranger, la question des origines ou bien encore ses premiers émois amoureux.

Un bon moment de lecture teinté de nostalgie et de doux sentiments auprès des habitants de la maison d’Ashiya avec chacun leur personnalité excentrique (son oncle très souvent absent et qui semble avoir une double vie mais chaleureux quand il est là, sa tante qui fume trop et qui boit en cachette du whisky, la grand-mère Rosa, allemande et coquette, Madame Yodena qui s’occupe de tout dans la maisonnée, Pochiko l’hippopotame nain ou bien encore sa cousine Mina, asthmatique et précoce, dévorant les livres et collectionnant les boîtes d’allumettes illustrées sur lesquelles elle invente des histoires (parfois étranges et bien surprenantes pour une jeune fille de son âge) comme celle de l’éléphant sur une bascule, celle des deux hippocampes tentant de rejoindre la lune bleue ou bien encore celle de l’ange avec son nécessaire de couture en train de recoudre ses ailes…)!

Sans oublier de nombreux passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine: le dîner à l’occidental préparé par le personnel de l’hôtel des monts Rokko: « agneau mijoté au vin rouge garni de truffes » et en dessert « un bavarois à la fraise des bois » (p.101) ou des plats typiquement japonais comme la cuisine de Madame Yoneda (p.134) comme par exemple un pique-nique avec « des boulettes de riz et de thé d’orge grillé glacé (…) Toutes les boulettes dont le panier était plein, fourrées au saumon, aux prunes confites et aux flocons de poisson séchés » (p.187/188)… Toutefois, je ne tenterai pas de boire, ne serait-ce qu’une goutte, de Fressy, « une boisson rafraîchissante au radium » (p.17/18) commercialisée par la société familiale de boissons de l’oncle de Tomoko.

Pour d’autres avis avec cette LC autour d’un livre d’Yoko Ogawa: Hilde et Katell avec Petites Boîtes, Rachel avec Le musée du silence.

Participation #8 Un Mois au Japon 2022 de Hilde et Lou #LC autour d’Yoko Ogawa

Participation #21 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Participation #39 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Japon

Au fil des pages avec le tome 1 de Magic Charly

Cet été, j’avais lu le tome 1 de la trilogie Magic Charly, L’apprenti d’Audrey Alwett (éd. Gallimard Jeunesse, 2019, 416 pages), un roman jeunesse fantasy à partir de 12 ans et avec une magnifique illustration de couverture de Stan Manoukian. C’est aussi une lecture commune (T1 et/ou T2) dans le cadre du Challenge Halloween 2021.

Charly Vernier, un adolescent noir de 14 ans vit seul avec sa mère à Aix-en-Provence, cette dernière étant la directrice de son école, L’école des Allumettes Hurluberlu et son chat blanc. Mais après 5 ans d’absence, sa grand-mère maternelle, Dame Mélisse vient habiter chez eux bien affaiblie, ayant complètement perdu la mémoire. Le monde de Charly s’en trouve alors totalement chamboulé, ce dernier découvrant tout un pan de son passé depuis longtemps enfoui: il fait partie d’une famille de Magiciers.  Sa grand-mère n’est pas devenue sénile mais ses souvenirs lui ont été volés. Il décide donc d’apprendre la magie et devient un apprenti magicier auprès de Maître Lin qui a bien connu Dame Mélisse. Cela sera-t-il suffisant pour sauver sa grand-mère? Heureusement, il pourra compter sur deux élèves de son école, sa meilleure amie June qui n’a pas sa langue dans la poche et qui passe son temps à rechercher la meilleure bêtise à faire sans craindre les conséquences contrairement à Charly, plus posé et qui fait tout pour éviter les conflits et aussi la très sérieuse et mystérieuse Sapotille.

Comme dans tout tome introductif, Audrey Alwett prend le temps de poser le décor très riche et détaillé en emmenant le lecteur dans un monde magique à la fois drôle et fantaisiste, même si on sent déjà un côté sombre et inquiétant. Avec une imagination foisonnante couplée à un vocabulaire déjanté fait de mots inventés et de mots-valises, l’autrice fourmille d’idées magiques farfelues comme par exemple, Pépouze, une serpillière animée qu’on voudrait bien aussi adopter, des grimoires volants ou des citrolles pour se déplacer ou bien encore des gourmandises magiques qu’on dégusterait bien comme des beignets de prédiction avec beaucoup de sucrétincelle, des apocachips, des croissoleils ou même des madeleines de réconfort. On retrouve certes des allusions plus ou moins prononcées à Harry Potter ou au Disque-Monde mais Audrey Alwett a su créer un univers bien à elle, ce qu’elle avait déjà fait en tant que scénariste de Princesse Sara, une BD jeunesse. 

Puis  l’histoire s’accélère et j’enchaîne alors les chapitres, découvrant comme Charly avec enthousiasme ou inquiétude le monde bien codifié des Magiciers comme peut l’être celui des quiétons (ceux qui vivent sans magie et sans même connaître son existence). Il est ainsi question de quête initiatique, d’amitié, de secrets de famille et de complots. D’autre part, au-delà de la dimension magique, ce premier tome aborde des questions sociétales comme par exemple les dérives du pouvoir politico-judiciaire, le marché parallèle de magie qui est présentée comme une ressource rare, les inégalités de classe ou bien encore la mort, la vieillesse…

Un très bon moment de lecture en compagnie d’un trio d’adolescents attachants et qui se termine en plein suspense! Au passage, je coche la case 12 « French touch » du bingo puisque l’histoire se passe dans la ville revisitée d’Aix-en-Provence et dans une ville fictive de Bretagne, Thadam. Le troisième et dernier tome, Après tout, le déluge est prévu pour septembre 2022. Mais avant cela, je consacrerai, dimanche prochain, un billet au tome 2, Bienvenue à Saint-Fouettard lu ce mois-ci. 

Pour d’autres avis sur le tome 1: Chicky Poo, Tiphanya (IG), Hilde, Blandine (et son trio) et Lou.

Participation #15 au Challenge Halloween 2021 de Hilde et Lou #Roman jeunesse et case 12 du bingo

Participation #65 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice française

Participation #69 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Gourmandises magiques

Nos lectures » Alice au Pays des Merveilles »

Pendant le Mois Anglais 2021, j’ai voulu cette année me replonger dans l’univers carrollien avec Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll (paru pour la première fois en 1865) et sa suite, De l’autre côté du miroir (paru pour la première fois en 1930). Et pour cette immersion dans le terrier du lapin blanc, j’ai été en bonne compagnie avec Blandine, le mois de juin ayant été ponctué de lectures communes avec elle. Nous reprenons toutes les deux cette immersion en septembre, mois dédié par le challenge A Year in England 2021 aux romans jeunesses. Partant d’un même texte, les versions traduites et illustrées que j’ai pu lire m’ont entraînée dans des ambiances et époques bien différentes, avec des Alice aux multiples visages et une préférence pour la traduction d’Henri Parisot.

Des versions classiques (texte intégral)

  • Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll et illustré par John Tenniel (1865)

Quand j’avais la vingtaine, après une discussion avec un ami qui venait de le lire après un long trajet en train, j’ai eu envie de découvrir l’œuvre originelle que je ne connaissais que par le dessin animé Disney. J’avais donc acheté Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, illustré par John Tenniel (illustrations en noir et blanc) et traduite par Jacques Papy (éd. Folio classique, 1994, rééd. 2003). Après avoir suivi par curiosité un lapin blanc dans son terrier, Alice une petite fille se retrouve plongée dans des aventures extraordinaires au pays des merveilles, celui du rêve.

  • Alice au Pays des Merveilles illustré par Benjamin Lacombe

Cette fois, je replonge dans l’univers carrollien d’Alice au Pays des Merveilles avec la version magnifiquement illustrée par Benjamin Lacombe et traduite par Henri Parisot (éd. Soleil, coll. Métamorphose, 2016), un roman jeunesse au grand format pour les adolescents, à partir de 13 ans avec une Alice se mouvant dans une ambiance gothique et parfois troublante. Dans la préface puis à la fin de l’ouvrage, il est rappelé la genèse de cette histoire, le travail de traduction pour garder l’esprit des jeux de mots et de langage et aussi des photos et des lettres de la correspondance de Lewis Carroll.

  • Alice au Pays des Merveilles illustré par Guillaume Sorel

J’ai également emprunté une autre version illustrée à partir de la même traduction française, celle d’Henri Parisot: Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll et illustré par Guillaume Sorel (éd. Rue de Sèvres, 2014), un roman jeunesse (classé aussi en BD jeunesse) à partir de 13 ans. Guillaume Sorel présente une Alice sous les traits d’une adolescente plus qu’une enfant et avec une apparence plus british et l’ancrant dans une époque victorienne. Les personnages rencontrés et lieux visités par Alice sont plus angoissants bien qu’enfantins au point que je me demande si c’est un rêve ou un cauchemar que fait la jeune fille.

  • Alice au Pays des Merveilles illustré par Helen Oxenbury

Encore une version d’Alice au Pays des Merveilles traduite par Henri Parisot et cette fois illustrée par Helen Oxenbury (éd. Flammarion, 1999), un roman jeunesse à partir de 12/13 ans. Helen Oxenbury présente Alice sous des traits d’une petite fille pleine d’esprit et de vie, dans des vêtements modernes. L’illustratrice alterne des illustrations en couleurs pastel et en noir et blanc dont il se dégage une douceur et une ambiance enfantine, espiègle et joyeuse où les personnages secondaires sont bien mis en avant. Et cette fois, nous avons la réponse a posteriori apportée par Lewis Carroll à Noël 1896 sur la devinette du Chapelier (« Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau? »).

  • Alice au Pays des Merveilles illustré par Rébecca Dautremer

Je lis aussi Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, illustré par Rébecca Dautremer et traduit par Sophie Koechlin (éd. Gautier-Languereau, 2010), un roman jeunesse à partir de 13 ans. Rébecca Dautremer s’est éloignée de l’image que Lewis Carroll avait donnée d’Alice puisqu’ici, l’illustratrice en fait une petite fille brune très proche d’Alice Riddel, la petite fille pour qui Lewis Carroll avait écrit ce conte. Le décor fait plus penser aux années 50/60 et aux bayous de Louisiane (Alice évoluant dans les mangroves et la maison du lapin blanc étant sur pilotis par exemple).

Des versions abrégées

  • Alice au Pays des Merveilles de Sophie de Mullenheim et Paku

Nous lisons Alice au pays des merveilles de Sophie de Mullenheim et Paku, d’après le roman éponyme de Lewis Carroll (éd. Auzou, coll. Les p’tits classiques, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans et qui est une version simplifiée joliment illustrée.

  • Alice au pays des merveilles, Dans le terrier du lapin blanc illustré par Éric Puybaret

Je lis aussi Alice au pays des merveilles, Dans le terrier du lapin blanc illustré par Éric Puybaret (éd. De la Martinière Jeunesse, 2015), un album jeunesse à partir de 6 ans et qui reprend les cinq premiers chapitres du roman originel, laissant pour la suite libre cours à l’imagination du lecteur. Un très bon moment de lecture! A noter qu’il existe une suite parue en 2017, A l’heure du thé avec le chapelier.

Des versions détournées/revisitées du conte

Des histoires reprenant le(s) personnage(s) du conte

  • Madame le Lapin Blanc de Gilles Bachelet

Je lis Madame le Lapin Blanc de Gilles Bachelet (éd. Seuil Jeunesse, 2012), un album jeunesse prenant le point de vue de la femme du célèbre lapin blanc toujours en retard d’Alice au Pays des Merveilles. Épouse et mère au foyer débordée, Madame le Lapin Blanc écrit à son journal son quotidien. Un très bon moment de lecture!

Des histoires qui m’ont fait penser à Alice au pays des merveilles

  • L’anniversaire de Pierre Mornet

En lecture commune avec Blandine, j’ai L’anniversaire de Pierre Mornet (éd. Autrement, 2013), un album jeunesse à partir de 8 ans et qui me replonge dans le monde de l’enfance avec une petite fille qui rencontre le jour de son anniversaire celle qui deviendra sa meilleure amie. Un bon moment de lecture plein de poésie, d’onirisme et d’imagination enfantine!

Pour d’autres idées de lectures autour d’Alice au Pays des Merveilles: Blandine.

Participation #36 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Billet thématique

Participation #58 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Tea-party

Participation #23 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Classique jeunesse

Participation #58 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Contes et légendes au jardin

Participation #20 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Jardin

Challenge des 50 livres recommandés par Miyazaki – Bidib (8)

Au fil des pages avec Là où chantent les écrevisses

J’ai lu, lors du Mois Américain 2020, Là où chantent les écrevisses de Delia Owens (éd. du Seuil, janvier 2020, 480 pages), un premier roman que j’avais déjà repéré dans les sorties littéraires de 2020 pour sa couverture et son titre intrigant. L’histoire débute par le décès mystérieux d’un jeune homme, Chase Andrews, en 1969 au pied d’une tour de guet dans les marais, à côté de la petite ville ségrégationniste de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Puis retour dans le passé, en 1952 avec l’histoire d’une jeune enfant de 6 ans, Kya abandonnée par sa mère Ma et laissée à son père Pa, un homme alcoolique et violent, avec Jordie, l’un de ses frères un peu plus âgé qu’elle et qui ne s’est pas encore enfui, dans une cabane insalubre au fonds des marais. 

Les années passent et à 10 ans, Kya se retrouve définitivement seule, après le départ de son père, trouvant ses seules ressources en elle-même et dans les marais. Petit à petit, grâce à sa rencontre avec un  garçon un peu plus âgé qu’elle, Tate qui lui apprend à lire et à écrire, elle arrive à trouver sa place dans les marais. Elle apprend ainsi les sciences et à percer les mystères de la faune et de la flore des marais, ramassant des plumes par exemple, répertoriant les coquillages ou champignons, observant et notant les comportements des animaux et/ou en faisant des croquis ou des aquarelles, etc.

Mais la solitude continue de lui peser, année après année, avec son lot d’abandons comme lorsque Tate part à l’université pour ses études de biologiste et malgré la présence maternante à sa façon du couple de Noirs, Jumping et Mabel qui a veillé sur elle, d’autant que Kya reste pour la communauté blanche de Barkley Cove, la Fille des marais, cette sauvageonne pauvre et analphabète.

Devenue une jeune femme, Kya cherche, malgré ses peurs et sa timidité, à rompre cette solitude en se laissant alors séduire par Chase, leurs deux vies s’entremêlant irrémédiablement. Y a-t-il un lien entre cette toute jeune fille abandonnée dans les marais et ce décès survenu des années plus tard et qui a tout l’air d’être un meurtre?

L’autrice alterne entre des chapitres suivant le déroulement de l’enquête sur le décès de Chase et ceux consacrés à la vie de Kya dans les marais sur une vingtaine d’années. Je me laisse plongée dans l’atmosphère si particulière des marais, dans cette Nature tour à tour hostile et bienveillante. Kya est une héroïne très attachante, très forte malgré son jeune âge et sa solitude et qui fait preuve d’incroyables capacités d’adaptation en arrivant à trouver des moyens de survivre et de manger, son père lui ayant laissé un moyen de locomotion indispensable, une petite barque à moteur. Kya arrivera-t-elle à avoir ce petit bout de bonheur malgré tout? Coup de cœur pour ce roman mélangeant roman policier, roman initiatique, romance avec un trio amoureux et roman naturaliste! J’aurai pu le choisir tant pour les journées « Nature » que « First Ladies » ou encore « Roman policier », voire même « Désir » de ce Mois Américain.

Pour d’autres avis sur ce roman: Eva, Sabrina et Carine

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Le Mois Américain de Titine #roman policier

Challenge Petit Bac d’Enna #10 Catégorie Animal: « Écrevisses »

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