Étiquette : Philip Gray

Au fil des pages avec Comme si nous étions des fantômes

J’ai lu, pendant le week-end du 11 novembre, Comme si nous étions des fantômes de Philip Gray (éd. Sonatine, septembre 2023, 504 pages), un thriller historique se déroulant au lendemain de la 1ère Guerre mondiale et premier roman de l’auteur. En mars 1919, près d’Amiens, une jeune lady anglaise, Amy Vanneck tente de retrouver son fiancé, Edward Haslam, capitaine dans le 7e bataillon sous les ordres du charismatique et controversé colonel Rhodes et porté disparu le 17 août 1918 dans les tranchées de la Somme. L’espoir est-il encore possible?

J’ai apprécié cette lecture prenante, malgré quelques facilités scénaristiques dans le traitement de l’enquête et qui nous plonge dans l’horreur de la Grande Guerre et de l’après-guerre lorsque les champs de bataille sont « nettoyés » (les Anglais ayant engagé pour cela une main-d’œuvre étrangère, en particulier des Chinois), même si je n’ai pas réussi à adhérer totalement à l’idée qu’une telle jeune femme ait pu arpenter aussi librement le no man’s land grâce à la lettre de recommandation de son illustre oncle et avec autant de connaissances sur les tranchées grâce aux lettres reçues d’Edward quand on sait à quel point les correspondances des Poilus étaient censurées à l’époque et au caractère trop manichéen de certains personnages.

L’intrigue oscille entre flashbacks, avant le départ d’Edward au front, en 1916 ou dans les tranchées et le présent (en 1919) au côté d’Amy qui, de rencontre en rencontre, tente de reconstituer les dernières heures avant la disparition d’Edward et la conduisant à enquêter sur des corps retrouvés dans la tranchée-abri de Two Storm Wood qui ne pouvait être aux mains des Allemands à ce moment-là, avec l’aide du capitaine Mackenzie puis de Westbrook, un prévôt de l’armée britannique chargé de l’enquête.

Il y est ainsi question de la vie d’après-guerre en pleine reconstruction, d’enquête militaire, de secrets de famille, de vengeance, de trafics, petits larcins et autres contrebandes pendant la guerre et après-guerre, de racisme, ou bien encore de culpabilité, d’espoir et de résilience… Comment continuer à vivre, que ce soit pour les civils français qui ont tout abandonné derrière eux et qui tentent de vivre, ou plutôt, survivre en se réinstallant dans les décombres ou pour les soldats de revenir à une vie « normale » malgré leurs traumatismes, horreurs vécues et/ou commises et addictions (alcool, drogue comme la cocaïne ou l’opium…)?

Étant moi-même originaire du Nord-Pas-de-Calais (vers Arras et Bapaume et vers Lens), j’ai eu l’occasion, plus jeune, d’aller visiter l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, de voir des tranchées, de descendre dans les boves d’Arras (où encore adolescente, j’avais ressenti ce sentiment de malaise, d’humidité et d’étouffement alors qu’aucun assaut n’était sur le point d’avoir lieu) ou bien encore d’aller dans les nombreux cimetières militaires (dans lesquels enfant j’avais été choquée de l’âge des soldats morts) ou autres lieux de recueillement qui jalonnent malheureusement le paysage, entre les champs et les bois. Encore aujourd’hui, cela reste encore bien présent dans le paysage quotidien contrairement à ce que je peux vivre dans le Sud de la France (dont on trouve surtout les traces de la Seconde Guerre Mondiale avec la ligne Maginot et les monuments ou plaques commémoratives du Débarquement allié de Provence).

Un bon moment de lecture émouvant en particulier pour les personnages d’Amy et du capitaine Mackenzie et cette plongée historique dans l’Histoire de la Grande Guerre, même si je m’attendais à une fin différente et bien plus dramatique (en tout cas pas aussi rocambolesque et farfelue, ayant moins apprécié cet arc narratif du roman autour du prévôt avec des twists dont à mon avis l’auteur aurait pu se passer) et qui m’a rappelé le film de Jean-Pierre Jeunet sorti en 2004, Un long dimanche de fiançailles adaptant le roman éponyme de Sébastien Japrisot paru en 1991 ou le film de Bertrand Tavernier sorti en 1996, Capitaine Conan!

Participation #1 Challenge De 14-18 à Nous – Challenge Première Guerre Mondiale 2023 de Blandine #La fin et les suites de la guerre

Enfin, c’est ma première participation à un challenge qui tient particulièrement à cœur Blandine depuis de nombreuses années, le Challenge De 14-18 à Nous – challenge Première Guerre Mondiale 2023 qui en est à sa 7e édition et vous invite à vous rendre sur son blog pour en connaître les modalités.

Pour d’autres avis sur ce roman: Bianca, Belette et Nicole.

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Roman à suspense historique

Participation #14 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Angleterre

Point lecture hebdomadaire 2023 #46

En ce début de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures) et qui sont encore un peu halloweenesque. D’ailleurs, du 10 au 30 novembre, c’est Noëlloween avec les copinautes, Hilde, Lou, Chicky Poo et Samarian.

Nos lectures du 13 au 19 novembre 2023:

Des lectures jeunesse:

  • (Roman jeunesse) Charlock, Le trésor de Toutouchamon de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe (T7)

Mon mini lutin a lu à peine acheté à la librairie le dernier tome paru en édition collector de Charlock, Le trésor de Toutouchamon de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe (éd. Flammarion Jeunesse, octobre 2023, 80 pages), un roman jeunesse pour les 8/10 ans avec des rabats. À Alexandrie, 45 ans avant JC, Charlock et ses amis partent, sur ordre de la Reine Chaopatra, à la recherche d’un trésor. Réussiront-ils à surmonter les épreuves qui les attendent et ainsi trouver ce fabuleux trésor? Encore un très bon moment de lecture pour mon mini lutin qui était très content de retrouver Charlock! Mon avis viendra plus tard car pour une fois, je ne l’ai pas encore lu puisque mon mini lutin l’a lu tout seul.

  • (Conte illustré) La Petite Sirène de Hans Christian Andersen et illustré par Benjamin Lacombe

J’ai lu La Petite Sirène de Hans Christian Andersen, traduit par Jean-Baptiste Coursaud et illustré par Benjamin Lacombe (éd. Albin Michel, novembre 2022, 104 pages), un roman jeunesse magnifiquement illustré du conte paru pour la première fois en 1837. Comme ses sœurs sirènes avant elle et suivant la tradition, la benjamine du Roi de la Mer est autorisée, le jour de ses 15 ans, à monter à la surface de l’eau afin d’observer les humains. La jeune sirène tombe alors amoureuse d’un prince qu’elle sauve de la noyade. Pour se rapprocher de lui, elle accepte de renoncer à sa queue de sirène et de perdre l’usage de sa voix. Parviendra-t-elle à se faire aimer du prince? Encore un bien jolie version de Benjamin Lacombe qui avait également illustré Ondine!

  • (Roman jeunesse) Maya l’abeille de Waldemar Bonsels

J’ai lu Maya l’abeille de Waldemar Bonsels (éd. Ynnis Editions, 2022, 221 pages), un roman jeunesse initiatique à partir de 9/10 ans et paru pour la première fois en Allemagne en 1912. Quittant pour la première fois la ruche, Maya part à l’aventure. Un bon moment de lecture avec ce roman d’apprentissage à la fois poétique et philosophique, un classique jeunesse allemand qui interroge la nature humaine!

Des lectures ados:

J’ai trouvé ces albums illustrés dans le rayon « Ados » de ma médiathèque en recherchant un autre livre qui avait déjà été emprunté par quelqu’un d’autre.

  • (Documentaire jeunesse) Fées & Déesses d’Erlé Ferronnière et Aurélie Brunel

J’ai lu Fées & Déesses d’Erlé Ferronnière et Aurélie Brunel (éd. Daniel Maghen, octobre 2009, 50 pages), un livre-documentaire magnifiquement illustré sur les fées et déesses du folklore breton, celtique ou des légendes arthuriennes ou médiévales avec par exemple les fées Mélusine, Morgane, Iseult, la Dame du Lac, Viviane (l’illustration de couverture) ou des fées plus anonymes du petit peuple comme les fées guerrières et autres fées-papillons. Un bien joli ouvrage qui donne envie de rêver et qui fait la part belle aux fées!

  • (Album illustré) Aurore de Binette Schroeder

J’ai lu Aurore de Binette Schroeder (éd. NordSud, 2007, 25 pages), un album illustré à partir de 12/13 ans, attirée par l’illustration de couverture mettant en scène et un personnage m’ayant immédiatement fait penser à un personnage d’Alice dans De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll, Humpty Dumpty. Aurore est une petite fille qui vit dans la forêt avec sa grand-mère. Une nuit, elle fait la rencontre de Timothée, un étrange personnage qui a une peur terrible des oiseaux d’éclairs. Les deux se lient d’amitié. Mais alors qu’elle laisse seul Timothée pour rentrer chez elle, l’orage éclate. Timothée survivra-t-il à cette nuit? Un bon moment de lecture, entre rêve enfantin et réalité dans une ambiance sombre et mystérieuse mais qui s’éclaire dans les instants amicaux entre Aurore et Timothée!

  • (Album illustré) Blanche d’Alexandre Day et Pog

J’ai également lu Blanche d’Alexandre Day et Pog (éd. Margot, novembre 2013), un album jeunesse grand format pour les 8/11 ans selon l’éditeur, L’école des Loisirs, mais classé en adolescents par ma médiathèque et d’après L’Enfant de neige d’Hélène-Adeline Guerber. Dans une maisonnette au fond des bois, deux vieillards n’ont pu avoir d’enfant. Un jour, après avoir fabriqué de petites poupées de neige, l’une prend vie. Ils l’appellent Blanche. Mais pourra-t-elle vivre au-delà de l’hiver qui prendra bientôt fin? Les illustrations évanescentes tout en noir et blanc renforcent la vie éphémère de Blanche. Un bon moment de lecture avec ce conte hivernal!

Des lectures adulte:

Parmi les romans adultes que j’ai lus cette semaine, je ne parlerai dans ce billet que de certains.

  • (Roman thriller historique) Comme si nous étions des fantômes de Philip Gray

J’ai fini de lire Comme si nous étions des fantômes de Philip Gray (éd. Sonatine, septembre 2023, 504 pages), un thriller historique se déroulant au lendemain de la 1ère Guerre mondiale et premier roman de l’auteur. En mars 1919, près d’Amiens, une jeune lady anglaise, Amy tente de retrouver son fiancé, Edward porté disparu le 17 août 1918 dans les tranchées de la Somme. Il y est question de la vie d’après-guerre en pleine reconstruction, d’enquête militaire, de secrets de famille, de vengeance, de trafics, petits larcins et autres contrebandes pendant la guerre et après-guerre, de racisme, ou bien encore de culpabilité, d’espoir et de résilience… Un bon moment de lecture émouvant en particulier pour les personnages d’Amy  et du capitaine Mackenzie et cette plongée historique dans l’Histoire de la Grande Guerre, même si je m’attendais à une fin différente!

  • (BD/Roman graphique) Je suis leur silence de Jordi Lafebre

Après avoir bien apprécié Malgré tout, j’ai eu envie de lire sa dernière BD, Je suis leur silence de Jordi Lafebre (éd. Dargaud, octobre 2023, 112 pages), une BD adulte sous-titré Un polar à Barcelone et qui est consultable en ligne grâce à ma médiathèque.  De nos jours, à Barcelone, Eva Rojas, une psychiatre âgée de 34 ans vient d’être suspendue et doit, si elle veut pouvoir exercer à nouveau, faire l’objet d’un bilan psychiatrique par un de ses collègues, le Dr. Llull. Quelques jours auparavant, une de ses patientes, Penelope Monturós l’a invitée dans le vignoble familial, angoissée à l’idée d’assister avec le reste de sa famille à la lecture le lendemain matin du testament de sa grand-mère. Mais dans la nuit, l’oncle de Penelope est retrouvé mort empoisonné, faisant d’Eva la principale suspecte. La jeune femme décide alors de mener sa propre enquête. Parviendra-t-elle à s’innocenter? Un bon voire très bon moment de lecture avec ce polar plein d’humour malgré une enquête classique!

  • (BD/Roman graphique) Ada de Barbara Baldi

J’ai lu Ada de Barbara Baldi (éd. Ici Même, février 2019, 120 pages), un roman graphique pour adultes que j’avais repéré en mai dernier chez Nathalie. En 1917, en Autriche, dans la forêt de Gablitz, près de Vienne, Ada grandit auprès d’un père bûcheron maltraitant, à tout instant colérique, tyrannique et méprisant à son égard. Afin d’échapper à son quotidien étouffant, la jeune femme trouve refuge dans la peinture et réconfort auprès de sa petite chienne Gertha. Mais pourra-t-elle réussir à s’émanciper de cette triste vie? J’ai apprécié l’héroïne et les magnifiques aquarelles de Barbara Baldi qui sans peu de texte retranscrit l’atmosphère pesante dans laquelle vit, au fil des mois, la jeune femme. Un bon voire très bon moment de lecture qui se termine sur une note d’espoir!

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