Attirée par le titre accrocheur et rigolo, j’ai lu Noël, lutin glacé et voisin rôti! de Thalyssa Delaunay (éd. Hugo Poche, octobre 2023, 393 pages), une romance contemporaine de Noël se déroulant dans un petit village d’Alaska. Lily Mackenzie et Montgomery Paterson sont voisins depuis que le jeune homme de 27 ans s’est installée, il y a 3 ans, dans le chalet de sa tante Addie. Après un malheureux accident de voiture de la part de Montgomery, Lily lui en veut et a la rancune tenace autant qu’elle déteste Noël. Et si ce Noël allait pourtant leur permettre de revoir leurs sentiments, Lily accueillant dans son chalet en travaux sa sœur Viviane, son mari et ses jumeaux de 15 ans et Montgomery ayant retrouvé la garde de sa petite fille de 4 ans, Mia qui était en foyer?
Certes, il y a bien une chouette ambiance de Noël, de la solidarité amicale et familiale et de jolies valeurs portées par le clan Mackenzie et Paterson. Mais cela n’a pas été suffisant pour moi, malgré l’alternance des points de vue Lily/Montgomery, le début avec leurs chamailleries par décorations interposées, la jeune femme se laissant petit à petit attendrir face à la bouille adorable de Mia et de nombreuses références rigolotes à la pop culture.
L’histoire en elle-même ne m’a pas emballée plus que ça, l’âge des personnages ne correspondant pas avec leurs réactions et réparties, surtout la petite fille qui n’aurait que 4 ans et qui est fan de Shrek. Je n’ai pas retrouvé non plus de véritable alchimie typique du trope « ennemies to lovers », les personnages étant peu approfondis et les thèmes plus profonds trop survolés et manquant de maturité. Ce qui m’a également déstabilisé, c’est que j’ai eu du mal à croire que cette histoire se déroulait en Alaska. Je l’aurai plutôt vue en France surtout quand on se penche sur la relation Montgomery/Mia. La question de la filiation et de la reconnaissance de paternité dans le cas d’un accouchement sous X de la mère aurait été plus pertinente.
Petit aparté judiciaire (risque de spoil): si l’histoire s’était déroulée en France, Montgomery aurait eu 2 mois pour revenir sur sa décision de reconnaître sa fille puisqu’il avait connaissance de la date et du lieu de l’accouchement, malgré une naissance prématurée mais pas autant d’années après. En effet, dans les faits, il est souvent bien difficile pour un père de le faire car le délai est très court: 2 mois à partir de la naissance. Le délai passé, il n’aurait pas eu cette seconde chance avec sa fille, ayant perdu ses droits de père, sa fille ayant été alors entretemps reconnue pupille de l’État ou adoptée.
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