Étiquette : Le tour du monde en 80 livres 2024 (Page 7 of 9)

Au fil des pages avec Balades Indiennes

Pendant le RAT indien et gourmand, j’ai lu Balades indiennes de Chitra Benerjee Divakaruni, Anita Nair et Bulbul Sharma (éd. France Loisirs, août 2004, 173 pages), un recueil de 4 nouvelles avec l’histoire de femmes qui sont à un tournant de leur vie.

Chitra Benerjee Divakaruni a écrit les deux premières nouvelles. Dans L’échographie, deux cousines, Anju et Arundhati très proches malgré la distance, l’une vivant aux États-Unis et l’autre en Inde, sont enceintes de leur premier enfant et attendent avec appréhension l’échographie qui leur permettra de connaître le sexe de l’enfant à naître. Mais cette échographie aura-t-elle les mêmes répercussions? Quelle sera les conséquences des décisions prises, en particulier pour Arundhati? Il y est ainsi question de grossesse, de mariage arrangé, de condition de la femme (que ce soit celle à naître ou mariée) et même de divinités avec Prajapati, « le dieu ailé et capricieux du Mariage » (p.19).

Puis dans Une liaison (p.51), alors qu’elle est en train de préparer le dîner, Abha apprend de son mari, Ashok, que sa meilleure amie Mina a une liaison. Elle se sent blessée de ne pas l’avoir appris de l’intéressée et au fil des jours, doute de l’identité de l’homme avec qui son amie a une liaison. Serait-ce son mari? Je crois que cette nouvelle a été ma préférée des 4  lues. Il y est également question de mariage arrangé, de condition de la femme mariée, du droit au bonheur ou bien encore d’émancipation féminine face aux traditions familiales qui perdurent malgré le départ de ses femmes indiennes aux États-Unis.

Dans À flot d’Anita Nair (p.109), Prabha Devi, une jeune quadragénaire souhaite reprendre sa vie en main en apprenant à nager, cet apprentissage faisant écho à sa soif d’émancipation. Il y est ainsi une nouvelle fois question de la condition de la femme indienne, de ses désirs et droit au bonheur, entre modernité et traditions familiales suite à un mariage arrangé. J’ai également bien apprécié cette nouvelle et le cheminement intérieur de l’héroïne qui se redécouvre, s’étant au fil des années « éteinte », perdant petit à petit son brin de folie et d’excentricité joyeuse.

Puis j’ai fini sur une note rigolote mais pas si légère que cela, avec En sandwich! de Bulbul Sharma (p.157), une très courte nouvelle (11 pages) du point de vue du mari, Vinod, tiraillé entre sa femme et sa mère qui se dispute son amour. Que pourrait-il arriver dans vie pour mettre un terme à la situation? On retrouve les mêmes thèmes que précédemment, Vinod sous couvert de ne blesser aucune des deux femmes apparaissant bien lâche.

Dans ce recueil de nouvelles qui débute par un glossaire dans lequel on retrouve la définition de nombreux plats indiens, j’ai relevé de nombreux passages gourmands comme les plats préparés par Abha, journaliste à qui on a proposé d’écrire un livre de recettes de cuisine: un riz au poulet épicé, une assiette de biryani, le rogan josh ou bien encore le pista kulfi (p.84) mais moins ceux ratés de Nirmala et de la mère de Vinod: du jus de dattes ( « le jus aigre de phalsa ») préparé par la mère qui semble aussi mauvais que le thé préparé par Nirmala (« breuvage, à la fois amer et aqueux, tiède et généreusement étendu de lait tourné » (p.160)) ou « les samosa rabougris, les gulab jamun défiats et le café mortel » (p.162) ou bien encore avec des batailles de currys (p.164).

Participation #2 Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #Nouvelles indiennes

Participation #7 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Participation #7 Challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib #Mythologie hindoue

Participation #5 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Inde

Au fil des pages avec Petit bonheur

Nous avons lu Petit Bonheur de Yue Zhang (éd. L’école des Loisirs, janvier 2024, 52 pages), un album jeunesse à partir de 3/4 ans. Chaque année, la veille du Nouvel An chinois, la Fée de la Lune donne à tous les petits bonheurs un pouvoir magique de porter chance. Mais l’un de ces petits bonheurs, endormi, se retrouve dépourvu de magie. Il décide pourtant de descendre sur Terre. Parviendra-t-il à répandre quand même le bonheur, comme par exemple auprès d’un renard restaurateur et son fils?

Il y est question de solidarité, d’amitié, de générosité, de confiance en soi et de faire fi des préjugés. L’histoire est tendre et gourmande mettant en scène un petit bonheur à la bouille toute mignonne et des animaux anthropomorphes très expressifs, que ce soit le renardeau et son père ou les autres habitants de la ville qui se méfiant de leurs congénères à la mauvaise réputation de prédateurs ont peur de se rendre dans le restaurant de nouilles. J’ai également beaucoup apprécié les magnifiques illustrations qui nous plongent dans une ambiance fantastique en mettant en scène les dons magiques de Petit Bonheur. Un très bon moment de lecture tout plein de bons sentiments en compagnie de ce gentil et généreux bonhomme porte-bonheur!

Participation #6 Challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib #Traditions chinoises

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Sentiment: « Bonheur »

Participation #6 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Nouilles chinoises

Participation #4 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Chine

RAT indien gourmand des 15 au 17 mars 2024

Comme désormais depuis quelques années, à l’approche du printemps et de la fête hindoue Holi qui a lieu cette année le 25 mars prochain, Hilde, Bidib et Fondant coorganisent à partir de ce 15 mars jusqu’à dimanche minuit, un read-a-thon gourmand avec une escale en Inde en lien avec leurs challenges respectifs Les Étapes Indiennes, Des livres (et des écrans en cuisine) et Le tour du monde en 80 livres.

Ce sera l’occasion de relever des passages gourmands dans nos lectures, de s’évader livresquement en Inde et de cuisiner avec la Brigade des Marmitonnes d’Isabelle. Dimanche dernier, c’était le Tandoori à l’honneur. Avec un peu de retard, j’en ferai ce week-end.

Pour d’autres idées gourmandes et indiennes, les autres participantes: Hilde, Bidib, Fondant (malgré son week-end chargé), L’Orouge, Marielle, Nathalie (IG), Chicky Poo, Touloulou

Vendredi 15 mars 2024

Alors que vais-je lire pendant ce RAT? Comme Bidib, il est temps de préparer une petite PAL spécial pour cette escale gourmande en Inde. Passage express en médiathèque ce début d’après-midi pour emprunter des livres que j’avais notés pour l’occasion! Finalement, je suis revenue avec d’autres livres, le seul empruntable de ma liste étant La Colère des aubergines de Bulbul Sharma.

J’ai également emprunté deux albums jeunesse: La poupée de bois tendre de Claude Clément et Isabelle Forestier (l’illustration de couverture me faisant penser à une inspiration hindoue) et Siddhima, L’enfant-déesse d’Amélie Sarn et Carole Gourrat. Côté adulte, j’ai emprunté Balades indiennes, un recueil de 4 nouvelles de Chitra Benerjee Divakaruni, Anita Nair et Bulbul Sharma.

Je pensais pouvoir trouver un des livres de Rabrindranath Ragore pour la lecture commune de mars 2024 d’un classique indien, Témoin de la nuit de Kishwar Desai (repéré chez Hilde) ou emprunter à nouveau La panthère de minuit de Poonam Mistry…

De retour de médiathèque, je pensais avoir le temps d’écrire ce billet de suivi avant d’aller récupérer mon mini lutin mais finalement je le reprends après et avant la pause goûter. Accompagnée d’un café, je fais un tour chez les copinautes, L’Orouge ayant une soirée resto en amoureux, Hilde se préparant pour une chouette animation jeunesse sur le thème de la jungle à sa médiathèque et Bidib qui ne s’est pas encore sur un choix de lecture précis.

De mon côté, je pense commencer par Balades indiennes (éd. France Loisirs, août 2004, 173 pages), un recueil de 4 nouvelles L’échographie et Une liaison de Chitra Benerjee Divakaruni, À flot d’Anita Nair et En sandwich! de Bulbul Sharma.

Pour le repas, ce sera indien demain mais ce soir je prépare des hamburgers frites.

Pour la lecture du soir, mon mini lutin a une nouvelle fois jeté son dévolu, sans surprise, sur des pages de Mortelle Adèle. Je lui avais d’ailleurs acheté cet après-midi non une BD mais un roman (le 4e paru) dont le titre est éponyme à l’une des 4 chansons qui viennent de paraître et qu’il écoute en boucle: V.I.B., Very Important Bizarres de Mr Tan et Diane Le Freyer (éd. Mr Tan & Co, juin 2023, 96 pages).

Puis en soirée, j’ai lu les deux premières nouvelles de Balades Indiennes, toutes deux écrites par Chitra Benerjee Divakaruni: L’échographie où il est question de la grossesse de deux cousines, l’une vivant aux États-Unis et l’autre en Inde, l’échographie permettant de connaître le sexe de l’enfant à naître ayant des répercussions bien différentes puis Une liaison où il est également question de mariage arrangé,  de la condition de la femme mariée, du droit au bonheur ou bien encore d’émancipation féminine… J’ai bien apprécié ces deux nouvelles avec l’histoire de ces femmes qui sont à un tournant de leur vie.

Samedi 16 mars 2024

Après le petit déjeuner, je fais un tour sur les réseaux sociaux, en particulier Instagram ainsi que chez les autres participantes, Chicky Poo et Touloulou nous ayant rejointes. Puis je lis les deux dernières nouvelles de Balades Indiennes. Dans À flot d’Anita Nair, une jeune quadragénaire souhaite reprendre sa vie en main en apprenant à nager, cet apprentissage faisant écho à sa soif d’émancipation. Il y est une nouvelle fois question de la condition de la femme indienne, de ses désirs et droit au bonheur, entre modernité et traditions familiales suite à un mariage arrangé. J’ai également bien apprécié cette nouvelle. Puis j’ai fini sur une note rigolote mais pas si légère que cela, avec En sandwich! de Bulbul Sharma, une très courte nouvelle (11 pages):  du point de vue du mari, tiraillé entre sa femme et sa mère qui se dispute son amour.

Dans ce recueil de nouvelles, j’ai relevé de nombreux passages gourmands comme les plats préparés par Abha, journaliste de recettes de cuisine mais moins ceux ratés de Nirmala et de sa belle-mère. Il est temps de passer en cuisine pour préparer un plat indien à mon tour.

J’ai suivi la recette toute simple que je suis depuis quelques années: du poulet coupé en morceaux que je fais revenir et dorer avec des oignons. Puis je rajoute du lait de coco avec un sachet d’épices Tandoori. Puis au cours de la cuisson, je rajoute des noix de cajou non salées et commence à faire chauffer l’eau pour du riz basmati. Une fois le riz cuit, je rajoute des noix de cajou et des raisins blancs pour apporter une touche sucrée salée. Puis il est temps de passer à table!

Après un déjeuner tardif et des courses alimentaires, j’ai commencé une nouvelle lecture. Il s’agit d’un autre recueil de nouvelles de Bulbul Sharma, La colère des aubergines et qui contient de nombreuses recettes indiennes, entre les nouvelles. J’y retrouve une nouvelle déjà lue ce matin: En sandwich. Cela donne bien faim. Il y est question de tranches de vie, de condition de la femme, de gourmandises et de questionnement sur le mariage (arrangé ou non), la maternité, sur la société indienne…

Puis avant le repas du soir, je fais un tour chez les autres participantes, n’ayant pas eu le temps avant: Fondant avec sa lecture du jour m’a rappelée que j’avais aussi dans ma PAL L’étoile du soir de Siècle Vaëlban avec Jyothi d’Elsa Simone tandis que L’Orouge a lu un recueil de poésie, Lait et miel de Rupi Kaur. Chacune a eu un samedi bien remplie, avec une petite pensée pour le marathon, même si leur occupation n’était pas forcément pile dans le thème indien. Peut-être que leur soirée le sera? 

Après les histoires du soir (Mortelle Adèle), mon mini lutin, au lieu de s’endormir, a décidé qu’il était l’heure de réciter sa poésie dont il a seulement le début à apprendre pour lundi. Il m’a donc récité le poème entier: Le pélican de Robert Desnos, un poème surréaliste sur les pélicans de Jonathan.

En soirée, je commence à lire un roman policier historique se déroulant à Calcutta, en avril 1919, à l’époque des Indes Britanniques: L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (éd. Liana Levi, 2019, pages), la première enquête du capitaine Sam Wyndham, fraîchement débarqué de Londres à Calcutta, après avoir perdu sa femme de la grippe espagnole et été traumatisé par la Grande Guerre, ancien inspecteur de Scotland Yard. Désormais capitaine dans la police impériale et dépendant des drogues (morphine et opium), il se voit confier sa première enquête, assisté par le sergent indien Banerjee. Cela fait un moment que je voulais le lire, n’ayant pu l’emprunter à temps pour la lecture commune de février 2022, une lecture se déroulant dans l’après-guerre et qui rentre également dans le cadre du challenge Pages de la Grande Guerre.

Dimanche 17 mars 2024

Ce matin, après le petit déjeuner, je reprends ma lecture de L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee. Le capitaine Wyndham doit désormais enquêter sur une autre affaire, un meurtre commis dans le train Calcutta-Darjeeling alors même que sa première enquête, politiquement sensible, n’avance guère. Je me doute bien que les deux enquêtes sont liées, sous fond de protestation à l’encontre des lois Rowlatt de mars 1919 et du mouvement indépendantiste mené par Gandhi. Les courts chapitres s’enchaînent, le lecteur découvrant en même temps que le capitaine Calcutta à l’époque du Raj britannique. J’ai relevé quelques plats anglo-indiens (riz pilaf aux poissons, tourte à la viande et du whisky) même si ce sont ceux ratés de la logeuse du capitaine.

Il est d’ailleurs temps d’aller préparer le déjeuner, le coup de canon venant de sonner. Ce sera un plat rapide: de la purée et de la viande (steak à la sauce au poivre pour l’un de nous 3 et côtes d’agneau pour les autres).

Je retourne à ma lecture après le déjeuner, après un petit tour par les réseaux sociaux et blogs des autres participantes. Puis l’appel du goûter se fait ressentir et je vais préparer de la pâte à grosses gaufres. J’avais pourtant noté pour ce week-end une recette de sablés indiens à la cardamone mais j’ai oublié d’acheter l’épice dans mes courses hier.

Pendant que la pâte monte, je profite de mettre à jour mon billet et de passer, avec l’ordinateur, sur les blogs des autres participantes: Hilde, bien qu’enrhumée est passée en cuisine faire une nouvelle fournée de ladoos, Bidib en train de poursuivre sa lecture du tome 6 des Détectives du Yorkshire, après une journée potager/jardin hier, Chicky Poo ayant fini Mythes & Meufs de Blanche Sabbah (avec un passage indien puisqu’on y parle de Shéhérazade dans les Mille et une Nuits), Nathalie toujours plongée dans son mois « BD historique », Touloulou avec For Tibet, with love : a beginner’s guide to changing the world d’Isabel Losada… Et du côté des Marmitonnes? Tout un tas de saveurs gourmandes et variées que vous pouvez retrouver chez Isabelle.

Puis je retournerai finir L‘attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee avant de préparer le repas de ce soir, des spaghettis aux pilons de poulet à la sauce tomate.

Finalement, à la pause goûter, j’ai lu un conte indien: Siddhima, L’enfant-déesse d’Amélie Sarn et Carole Gourrat (éd. Milan Jeunesse, octobre 2007, 43 pages), un album jeunesse à partir de 7/8 ans. Alors qu’il est sur le point de mourir, le père de Siddhima, une princesse indienne âgée de 13 ans lui révèle que son dieu protecteur est Shiva, dieu de la guerre et de la destruction. Mais est-ce une malédiction comme le pense Sidhhima? Son ami lui permettra-t-il de faire ouvrir les yeux à la jeune adolescente qui a laissé le royaume aux mains de son cupide oncle? Un conte dont j’ai bien apprécié les illustrations, l’histoire étant assez classique! J’ai noté un passage gourmand, même si endeuillée, Siddhima n’y touche pas: « un verre de lait parfumé à la cardamone, un bol de riz à la noix de coco et quelques galettes de pain naan ».

Je reviendrai demain pour un petit bilan. Bonne fin de week-end!

Participation # Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #RAT

Participation #4 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Au fil des pages avec Underground Railroad

Dans le cadre de l’AAHM Challenge 2024 le mois dernier, j’ai lu Underground Railroad de Colson Whitehead (éd. Albin Michel, août 2017, 416 pages), un roman historique qui a reçu le Prix Pulitzer en 2017 et se déroulant dans les années 1850 aux États-Unis.

Abandonnée quelques années auparavant par sa mère, Cora est une esclave de 16 ans dans une plantation de coton en Géorgie. Elle accepte de s’enfuir avec Caesar, un esclave plus âgé et récemment arrivé de Virginie. Ils tentent de retrouver leur liberté et de gagner un des États du Nord, poursuivis par un chasseur d’esclaves et aidés en chemin par des sympathisants abolitionnistes. Les événements traumatisants s’enchaînent et s’acharnent sur Cora, cette dernière tentant de garder à distance les gens et de ne pas trop vivre les instants de liberté retrouvée, de peur d’une nouvelle déception ou d’accorder sa confiance à la mauvaise personne. L’espoir est-il, en effet, encore possible face à tant d’obstacles et de haine raciale?

J’ai été surprise par le parti pris, un brin fantastique, de l’auteur de décrire un véritable réseau ferroviaire souterrain (Cora et Caesar montant vraiment à bord d’un vieux train dans une voie ferrée creusée sous terre pour fuir la Géorgie vers la Caroline du Sud par exemple) alors que dans les faits, l’Underground Railroad – le chemin de fer clandestin – était une métaphore d’un chemin d’itinéraires et refuges sûrs emprunté par de nombreux esclaves pour gagner, au-delà de la ligne Mason-Dixon, les États du Nord voire même le Canada, les fugitifs étant aidés en dans leur fuite par d’anciens esclaves, d’Afro-américains libres ou affranchis ou des sympathisants abolitionnistes.

J’ai apprécié les différents points de vue qui permettent à l’auteur de dresser un tableau de l’époque annonciateur quelques années plus tard de la Guerre de Sécession, les partisans abolitionnistes et humanistes s’opposant aux ségrégationnistes, ces derniers traitant de façon ignoble et inhumaine les Afro-Américains subissant les pires sévices et réduits à des objets, des politiques hypocrites de certains États comme la Caroline du Nord qui utilisent les fuyards ou affranchis comme cobayes pour des essais et expériences médicales ou pratiquer une stérilisation de masse par exemple, même si celui de la mère de Cora n’était peut-être pas nécessaire et même si cela a rendu plusieurs fois le rythme du roman peu fluide et peu romanesque, dans un ton plus documentaire ou cours d’Histoire que fiction (la plupart des chapitres débutant par les récompenses pour la capture des fuyards). Sur le même thème, j’ai trouvé plus bouleversant Beloved de Toni Morrison.

Pour d’autres avis sur ce roman: Enna (en version papier et audio) et qui renvoie à d’autres avis de lectrices.

Participation #2 AAHM Challenge d’Enna #Roman historique

Participation #4 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Un étranger dans le miroir

Depuis quelques années, j’ai pris l’habitude de lire les romans policiers « spécial Noël » d’Anne Perry, sur une idée de Syl, grande fan de cette autrice, des tomes spéciaux qui reprennent des personnages secondaires de ses deux séries principales, les Pitt ou Monk. J’avais d’ailleurs lu les premiers tomes de la série « Charlotte et Thomas Pitt », comme par exemple lors du British Mysteries Month 2021, le premier paru, en VO, pour la première fois en 1979: L’étrangleur de Cater Street d’Anne Perry (éd. France Loisirs, 1998). Je ne m’étais pourtant pas lancée dans la découverte de Monk, 24 tomes étant parus (Anne Perry étant décédée en avril 2023). C’est chose faite, le mois dernier, en lecture commune pour ce 6 mars avec Isabelle.

Mais revenons-en au premier tome de Monk: Un étranger dans le miroir d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, juillet 1998, 415 pages), un roman policier paru pour la première fois en 1990 et se déroulant dans le Londres des années 1850, à l’époque de la Guerre de Crimée. William Monk, un inspecteur de police devenu amnésique après un grave accident de cab est chargé d’enquêter sur le meurtre du Major Joscelin Grey, le plus jeune frère de Lord Shelburne, battu à mort à son domicile londonien. Qui a pu commettre un tel crime? Monk est aidé dans son enquête d’un jeune policier Evan et va faire la connaissance d’Esther Latterly, infirmière en Crimée et revenue après le récent décès de ses parents et de son frère soldat auprès de son frère Charles et de sa belle-sœur, leur père s’étant suicidé après un mauvais placement financier ayant entraîné sa disgrâce. Qui a pu commettre un crime aussi odieux alors que le major Grey est considéré comme un héros de guerre dont il est revenu blessé et que ses proches, dont sa mère, Lady Fabia Shelburne, dont il était le fils préféré, le décrit comme un jeune homme charmant, souriant, désinvolte et aimé de tous?

J’ai apprécié l’idée de cette amnésie amenant Monk à enquêter sur lui-même et n’appréciant pas ce qu’il découvre sur lui, comme sa vanité, son ambition et sa solitude et permettant au lecteur de le découvrir en même temps que lui ainsi que le personnage d’Esther Latterly qui s’était volontairement engagée comme infirmière, dans les rangs de Florence Nightingale, à l’hôpital de Scutari, en Crimée et qui a bien du mal avec la hiérarchie militaire et médicale, bien trop patriarcale et misogyne, les femmes  ne pouvant prétendre à exercer la médecine à cette époque ou à participer à la modernisation des pratiques médicales.

La rencontre entre les deux ne pouvait être qu’explosive (lui tentant de masquer sa perte d’identité et de se montrer à la hauteur de son poste et elle ayant du mal à revenir à la place attitrée à une jeune femme de famille aisée, proche d’une « plante verte », bien loin de la liberté et de l’indépendance acquises en Crimée).

Au fil des jours et malgré ses doutes et vulnérabilité liée à son état amnésique, Monk s’humanise, tout en réapprenant ses gestes et méthodes d’inspecteur de police et en faisant preuve de perspicacité et de sens de la justice, tout en cachant son état, en particulier en raison de la rivalité évidente avec son supérieur Runcorn qui le verrait bien échouer et en se contenant (ou pas, comme Esther) face à la famille endeuillée du major Grey. Il est bien difficile pour lui de tenir son ancien rôle, tout en apportant craintes et menaces à l’égard de personnes dont il ne se souvient plus, que ce soit ses collègues ou des informateurs, malfrats des rues malfamées de Londres ou même de sa propre sœur, Beth.

J’ai également apprécié les personnages secondaires et leur caractère, véritable soutiens pour Monk (Evan lui redonnant confiance en voyant en lui un mentor et un inspecteur estimable) ou pour Esther (Lady Callandra Daviot, veuve âgée d’une soixantaine d’années et belle-sœur de Lady Shelburne ayant des idées très modernes pour l’époque).

Il y est ainsi question des inégalités sociales, en particulier lors de l’enquête policière (les aristocrates faisant peu de cas de l’inspecteur de police, le traitant comme un moins que rien facilement congédiable, au mieux au rang d’un domestique) ou au sein même des fratries des familles aisées et de la haute aristocratie anglaise, seul l’aîné héritant du titre et des richesses associées, de la condition de la femme à l’époque victorienne, du sort des anciens soldats revenant à la vie civile… 

Un très bon moment de lecture avec cette première enquête, même si mes premiers soupçons sur le coupable ont été confirmés et ayant déjà été habituée au rythme lent de l’autrice dans les « hors-série » de Noël! J’étais frustrée de ne pas avoir, tout de suite sous la main, le tome 2, Un deuil dangereux d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 1999, 476 pages), tome par lequel a commencé Isabelle et qui poursuit cette enquête, une fois le coupable démasqué et interpellé et afin d’en connaître un peu plus sur Monk qui n’est pas guéri de son amnésie. Depuis, j’ai pu lire le tome 2 il y a quelques jours et j’en reparlerai très vite.

Pour d’autres avis sur ce tome 1: Syl et Isabelle.

Participation #3 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Objet: « Miroir »

Participation #3 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni

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