J’ai lu, pendant le RAT British Mysteries 2023, le tome 1 sur 4 des Enquêtes de Lady Rose, Meurtre et séduction de M.C. Beaton (éd. Albin Michel, 2021, 299 pages), un roman historique au ton léger mêlant romance et enquête policière paru pour la première fois en Angleterre en 2003 et se déroulant à l’époque édouardienne, au début du XXe siècle.
Après avoir provoqué un scandale en s’affichant avec les suffragettes et un début de saison catastrophique, Lady Rose âgée de 19 ans est poussée par ses parents à se marier. Mais lorsqu’elle est courtisée par un prétendant douteux, son père engage le capitaine Harry Cathcart pour se renseigner. Ce dernier, un aristocrate désargenté de 28 ans, se découvre alors des talents de détective privé. Quelques semaines plus tard, lors d’une partie de campagne, Lady Rose et le capitaine Harry sont amenés à s’associer pour enquêter sur le meurtre d’une jeune lady célibataire et empêcher leur hôte d’étouffer l’affaire pourtant confiée à l’inspecteur Kerridge.
Ce tome étant introductif, l’enquête de ce duo détonnant démarre tardivement pour finir dans un huis-clos où chaque invité de la partie de campagne peut être en danger ou suspect. En effet, la longue première partie du roman pose les bases des futurs rapports entre Lady Rose et le capitaine Harry, même si aucune romance ne se forme réellement dans ce tome, ce dernier reprochant à la jeune femme de ne pas être féminine (comprendre qu’elle ne tente pas de le séduire comme le ferait une débutante en quête d’un mari).
J’ai apprécié les principaux personnages qui sont atypiques et au tempérament décalé pour l’époque édouardienne, chacun défiant, avec audace, les conventions sociales et sociétales en place, que ce soit Lady Rose, une belle jeune femme cultivée, aux idées féministes et progressistes qui détonnent pour l’époque et et qui par ennui devient détective amatrice, se liant d’amitié avec sa femme de chambre Daisy et refusant farouchement le mariage, rêvant plutôt de travailler comme les classes bourgeoises, le capitaine Harry Cathcart qui en vient à travailler au détriment de son statut d’aristocrate ou bien encore l’inspecteur Kerridge qui ne cache pas son aversion pour les aristocrates. Sans oublier la femme de chambre Daisy et le valet Becket qui ne sont pas insensibles l’un à l’autre.
Derrière un ton badin et des rebondissements rocambolesques, il est ainsi question de critique de la société édouardienne, en particulier de la condition de la femme et des rapports inégaux entre classes sociales, la haute aristocratie s’accordant des privilèges, même pour influer sur le cours d’une enquête policière. Un bon moment de lecture proche du vaudeville qui me donne envie de lire les trois tomes suivants!
Pour un autre avis sur ce tome 1: Isabelle.
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