Étiquette : Le tour du monde en 80 livres 2022 (Page 6 of 22)

Au fil des pages avec le tome 1 de L’École des Souris

Nous relisons à nouveau cette année le tome 1 de L’École des Souris, Une rentrée en canoë d’Agnès Mathieu-Daudé et Marc Boutavant (éd. L’école des loisirs, coll. Mouche, 2018, 47 pages), un roman jeunesse pour les 6/8 ans. Afin de profiter dans le calme de la compagnie des souris, Elvis le hibou pense avoir trouver une merveilleuse idée: devenir directeur d’une école. En ce premier jour d’école, il accueille les 13 souriceaux des époux de L’Écurie dont les prénoms commencent tous par un « W ». Mais est-ce vraiment de tout repos de s’occuper de petites souris bruyantes et turbulentes? L’aide d’Emma, une belette végétarienne en tant qu’institutrice sera-t-elle suffisante?

Nous apprécions toujours autant les illustrations de Marc Boutavant qui met en scène des souriceaux espiègles et curieux avec à leur tête la petite Winnipeg, Elvis se retrouvant vite débordé par leur énergie et leur gourmandise (restes de friandises, chutney d’escargots…). Elvis parviendra-t-il à faire classe et se rappeler le prénom de tous les élèves? Il est amusant de découvrir la rentrée des classes du côté des adultes et non comme la plupart des livres jeunesse sur ce thème du côté des élèves. Un bon moment de lecture rigolo avec des passages gourmands et une référence au détour d’un paragraphe au Petit chaperon rouge (ou plus exactement « des histoires de grande méchante belette et de petit souriceau rouge »)!

Il existe deux autres tomes de L’École des Souris: Par ici la sortie! (éd. 2019, 71 pages) et Première neige (éd. 2020, 62 pages) que j’ai aussi empruntés à la médiathèque.

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Objet: « Canoë »

Participation #39 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #friandises et plats d’escargots

Participation #86 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #France

Au fil des pages avec Le Prince cruel

Fin mars 2022, j’ai lu Le Prince cruel d’Holly Black (éd. Rageot, 2020, 540 pages), un roman fantasy et young adult (je dirais pour les 16/18 ans et pas comme j’ai pu le lire à partir de 12 ans) et qui est le premier tome de la trilogie Le peuple de l’air. Jude, une jeune fille mortelle de 17 ans vit à la Haute Cour de Domelfe dans le royaume de Terrafæ avec sa sœur jumelle Tyren, sa demi-sœur fæ Vivienne chez Madoc, le père de cette dernière et assassin de ses parents. Mais il est bien difficile pour une mortelle de vivre au sein de la Haute Cour. Les brimades, humiliations et dangers sont quotidiens pour Jude qui tentent de survivre et trouver sa place au sein des Faes, des créatures sublimes, immortelles et cruelles en se protégeant le plus possible des sortilèges, des fruits fæs et de ses camarades de classe comme le prince Cardan et en apprenant à se battre à l’épée et la stratégie tant politique que militaire sous les conseils de Madoc.

J’ai eu du mal à me plonger dans l’histoire tantôt très jeunesse côté romance et ressenti de Jude, tantôt young adult dans la violence des Fæs tels que Madoc et ne réussissant pas non plus au début à m’imprégner de l’univers fantasy développé par l’autrice et à comprendre les intentions et comportements de protagonistes, en particulier Jude. Pourquoi veut-elle à tout prix vivre dans le royaume de Terrafæ alors qu’elle subit le harcèlement du Prince Cardan et de ses amis (Locke, Valérian…) et qu’elle est élevée par l’assassin de ses parents?

J’ai d’ailleurs plus apprécié le Prince Cardan qui est bien plus nuancé et moins cruel que ce qu’en dit et en voit Jude qui de son jeune âge est peu habituée au sentiment amoureux. N’aurait-il pas plutôt du mal à gérer son attirance pour Jude malgré la haine qu’elle lui inspire du fait de sa mortalité?

Puis une fois que le complot sanglant contre la Couronne se dévoile et que Jude, plus mature, devient l’espionne du prince Daim, j’ai commencé à apprécier l’intrigue au point que j’ai enchaîné avec le tome 2, Le Roi maléfique. Un bon moment de lecture dans l’ensemble surtout quand l’action démarre avec son lot de rebondissements, trahisons et retournements de situation!

Participation #23 Challenge Contes & Légendes 2022 de Bidib #Petit peuple

Participation #38 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Cuisine fæ

Participation #85 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Blood & Sugar

J’ai lu Blood & Sugar de Laura Shepherd-Robinson (éd. 10/18, 2022, 546 pages), un roman policier historique se déroulant en juin 1781 en Angleterre. Le capitaine Harry Corsham enquête entre Londres et Deptford sur le meurtre de son ami, Tad Archer, avocat et militant abolitionniste qui était sur le point de dévoiler un secret pouvant mettre un terme à la Traite négrière. Qui a tué son ami? Et quel était ce secret?

Entre fausses pistes, mises en garde, silences et difficultés à pouvoir accorder sa confiance, Harry tente de démêler le vrai du faux, en cachant ses propres opinions et faisant fi de mettre en péril sa famille, sa future carrière politique et même sa vie. Mais son enquête dérange jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir soumises au lobby des Caraïbes et bien hypocrites quant au sort réservé aux esclaves noirs considérés comme de simples marchandises dont il ne faut en tirer que du profit, morts ou vivants. En effet, c’est tout le système économique de la ville portuaire de Deptford basé sur le commerce triangulaire et ses nombreux bateaux négriers faisant commerce d’esclaves et de sucre (Afrique, Angleterre et Caraïbes) qui est mis à mal par l’enquête d’Harry. Ce dernier ne peut compter ni sur le juge local, Peregrine Child ni sur le maire, Lucius Stokes, lui-même marchand d’esclaves.

L’écriture est fluide et addictive, les personnages nuancés. L’autrice s’est largement documentée pour écrire ce roman et dépeindre le calvaire des esclaves noirs, s’inspirant de terrifiants faits divers malheureusement bien réels, comme le massacre d’esclaves à bord du Zong en 1781. Elle décrit ainsi une société anglaise corrompue et hypocrite, permettant aux marchands d’esclaves de prospérer et de posséder des esclaves même sur le sol britannique, malgré l’affaire « James Somersett » de 1772.  En effet, il faudra attendre une loi de 1833 pour qu’enfin soit votée en Angleterre l’abolition de l’esclavage. Un très bon moment de lecture qui nous plonge dans un contexte social anglais du XVIIIe siècle dur et éprouvant!

Et je coche au passage la case « La victime en savait trop » du Cherche et Trouve proposé cette année par Hilde et Lou dans le cadre de leur challenge British Mysteries.

Participation #12 Challenge British Mysteries 2022 de Hilde et Lou #Roman policier historique

Participation #84 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Royaume-Uni

Au fil des pages avec Graines de sable

Nous avons relu cet été, comme l’année dernière, Graines de sable de Sibylle Delacroix (éd. Bayard Jeunesse, 2018), un album jeunesse à partir de 3 ans. De retour de vacances à la mer, une petite fille se les remémore avec bonheur et nostalgie en faisant revivre des grains de sable trouvés au fond de ses chaussures avec son petit frère, Ulysse. Ces grains de sable deviennent graines à semer dans l’imagination des deux enfants: parasol, glaces au citron, château fort…

Comme toujours avec Sibylle Delacroix, les illustrations à dominante sépia, noir et blanc avec ici une touche de jaune et de bleu sont magnifiques et donnent vie aux souvenirs des deux enfants très expressifs, imaginatifs et complices. Coup de cœur pour cette belle histoire pleine de rêverie enfantine et poétique que nous avons encore une fois pris plaisir à relire en cette fin d’été!

Participation #37 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Glace au citron

Participation #83 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Belgique

Au fil des pages avec Lubie

Attirée par la magnifique illustration de couverture, j’ai emprunté à la médiathèque Lubie de Frédéric Clément (éd. Albin Michel Jeunesse, 2012), un album jeunesse à partir de 8 ans et sous-titré Le peintre des fleurs et son grain de folie. L’auteur-illustrateur s’inspire de la vie du peintre flamand, Jan Brueghel (1568/1625).

 Orphelin depuis ses 10 ans et élevé par sa grand-mère qui l’initie à l’aquarelle, le jeune peintre arrive enfin, en ce début du XVIIe siècle, à vivre de son art, son talent désormais reconnu comme ce fut le cas auparavant pour son père, l’illustre peintre Pieter Brueghel. Il se remémore alors les années passées au cours desquelles il n’arrivait pas à vendre ses peintures et à trouver les bons pigments de couleur à utiliser pour ses natures mortes, en particulier le rouge.

En effet, chaque année, à son anniversaire et aux premiers coquelicots de l’été, Lubie, une petite démone revient le hanter et le pousse à utiliser le pot de peinture rouge « sang-dragon » offert par son défunt père. Mais à chaque fois, Jan utilise un autre rouge, bien trop fade, acheté auprès de la petite marchande de couleurs du tableau de son père, Jeux d’enfants (1560). Et si seul le rouge « sang-dragon » permettait de faire exploser le talent du peintre – son petit grain de folie?

 Il y est question de création artistique, de tâtonnement et de persévérance du peintre dans son processus créatif, en particulier du choix de la couleur utilisée et de la difficulté de Jan Brueghel de trouver sa propre cohérence artistique et de se démarquer de son héritage paternel. Lubie, la petite démone, personnifie à merveille ce souffle créatif en murmurant à l’oreille du peintre et en le poussant dans ses derniers retranchements pour produire une œuvre d’art.

J’ai bien apprécié les illustrations – mélange de photographies de Vincent Tessier, de peintures à l’huile et de mises en scène avec des petits objets comme des fleurs ou fruits séchés, insectes morts ou bien encore pigments de couleur… Frédéric Clément a reproduit avec poésie et minutie la peinture baroque flamande, en particulier les natures mortes de fleurs du XVIIe siècle. Il se dégage des illustrations à la fois une austérité et une poésie fantasque dans un jeu d’ombres et de lumières captivant. Un très bon moment de lecture!

Participation #82 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #France

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