Lors du RAT des Étapes Indiennes, je n’ai pas lu que des histoires indiennes mais ai fait une escale au Japon avec Konbini également paru sous le titre La fille de la supérette de Sayaka Murata (éd. Denoël, 2018), un roman court que j’aurai voulu emprunter pour le Mois au Japon 2020 et qui a obtenu le Prix Akutagawa en janvier 2016 (prix littéraire japonais qui récompense les auteurs débutants de nouvelles ou de romans courts). À 36 ans, Keiko Furukuna est célibataire et occupe un emploi précaire depuis ses 18 ans, celui de vendeuse à temps partiel dans un konbini. Un jour, un nouveau vendeur est embauché, Shiraha, un célibataire de 35 ans qui semble aussi perdu qu’elle.
Keiko ne vit que par et pour son travail au sein du konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. Elle est pourtant mal considérée par son entourage. Une jeune femme de son âge devrait être déjà mariée et avoir un « vrai » travail. Sous la pression sociale et pour se conformer aux exigences de la société, elle décide de passer un arrangement particulier avec Shiraha en se faisant passer pour un couple. Keiko arrivera-t-elle à trouver un sens à sa vie et accepter sa différence, loin du regard des autres et des traditions?
L’autrice, du même âge que son héroïne lorsqu’elle a écrit ce roman en 2016, nous plonge dans la société japonaise en en faisant une critique sociale. Elle dresse le portrait de deux anti-héros qui ont du mal à se fondre dans la société, mais le faut-il? Keiko qui dans son incompréhension du monde, froide et presque robotique, semble atteinte d’une maladie de l’ordre de l’autisme et est attachante dans sa quête de soi. De son côté, Shiraha est aussi désœuvré mais très antipathique. Se pose alors la question de la place de l’individu dans la société actuelle, en particulier pour les personnalités différentes? Un bon moment de lecture avec ce roman court, avec parfois des maladresses d’écriture, qui pose des questions existentielles.
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