Étiquette : Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 (Page 4 of 5)

Au fil des pages avec Obsolète

J’ai lu Obsolète de Sophie Loubière (éd. Belfond, février 2024, 528 pages), un roman noir d’anticipation dystopique qui se déroule en 2224, les êtres humains essayant de survivre dans différents villages sous la tutelle de la Gouvernance territoriale tout en faisant face aux pénuries de ressources et à l’infertilité qui a amené, depuis le Grand Effondrement de la civilisation fossile et les crises qui ont suivi à mettre en place le Grand Recyclage, les femmes de plus de 50 ans devant se retirer dans le Domaine des Hautes-Plaines pour laisser leur place à des femmes plus jeunes et encore fertiles.

Désormais âgée de 50 ans comme ses amies d’enfance Odette et Hasna, Rachel est sur le point d’être une retirée, lui restant à peine un mois auprès des siens tandis que son époux Keen archéologue tente d’élucider le décès suspect de 3 fillettes de 8 ans, avec l’aide de de leur fils adolescent, ce triple meurtre ayant été étouffé par les autorités du village.

J’ai apprécié l’univers dystopique dépeint dans ce roman, avec l’idée que la femme est un produit sans grand avenir, à obsolescence programmée à 50 ans, loin des dictatures stéréotypées qu’on peut voit d’habitude même s’il faut être en couple pour avoir un enfant et que j’ai trouvé que l’autrice aurait pu plus approfondir la nature humaine, la puissance de l’amour filial/parental face au diktat du bien de la communauté par exemple et la psyché humaine, ce qu’elle fait en toute fin à travers la résolution du triple meurtre des fillettes.

Mais j’ai eu du mal à croire que dans un monde dans lequel les émotions sont contrôlées par un bracelet modérateur d’humeur posé dès 11 ans et Maya, un cylindre connecté d’intelligence artificielle au point de faire disparaître la criminalité, le racisme, l’homophobie par exemple, il puisse quand même perdurer la jalousie, l’adultère et surtout le sexisme et l’âgisme sélectif, seules les femmes âgées de plus de 50 ans faisant l’objet du Grand Recyclage.

Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler même si lors du départ pour le Grand Recyclage, les événements m’ont paru un peu trop surréalistes voire grotesques tout en comprenant l’idée défendue par l’autrice derrière. Je n’ai donc pas non plus adhéré au fait qu’aucun membre de la famille de la femme retirée (que ce soit le conjoint enjoint à procréer à nouveau, la femme retirée elle-même ou bien ses enfants) n’ait jamais recherché son ancienne vie et ait fait si définitivement un trait sur son amour au sens large (autre époux ou ses enfants par exemple). Tous vivent avec leurs doutes et leurs regrets mais acceptent bon gré mal gré la situation pour sauver l’Humanité.

Un bon moment de lecture, me demandant s’il fallait craindre le pire pour ces femmes retirées (est-ce un nouveau génocide tel que celui de la Seconde Guerre Mondiale ou un nouveau Soleil Vert?) et qui fait malheureusement écho au discours d’Emmanuel Macron du 16 janvier 2024 défendant un « réarmement démographique » face à la baisse de natalité constatée en 2023 et en proposant un plan de lutte contre l’infertilité!

J’ai, enfin, noté quelques passages gourmands pour le Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 avec de la cuisine végane à base d’aliments de demain comme les repas préparés par le père de Rachel, Charlus comme par exemple ce dîner: « une tarte aux carottes-oignons accompagnée d’une salade, et des muffins à la banane et aux amandes pour le dessert. Du cidre et de la bière brassée à partir de pain rassis blanc et gris accompagneraient le repas des adultes » ainsi que de « la crème de betterave » (p.52) ou bien encore le menu de la fête de départ des mères organisée par Hasna: « bouchées de truite fumée à la réglisse de nos jardins, tartines aux germes de poireau vinaigrés et œufs mimosa sur pain de cannabis, sablés de grillons et crottin de chèvre, ravioles aux insectes, aux algues et au pesto, purée de fruits aux agrumes et au miel, crème de fleurs de monarde, houmous au caramel et vers de farine, flan au sésame et bonbons bananes » (p.156) ou bien encore les derniers pancakes préparés par Rachel le matin de son départ accompagné d’un « thé (…) Fort, pour lui. Chaud. Avec du lait d’avoine et du sucre » (….) Casser des œufs. Peser la farine de pomme. Une pointe de levure et de sel. Beurre, lait, cassonade. Remplir la maison d’une odeur de pâte qui chauffe dans la poêle. Ni l’un ni l’autre n’avons faim » (p.203).

Pour d’autres avis bien plus enthousiastes sur ce roman: Sorbet Kiwi, Bianca et Belette.

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Adjectif: « Obsolète »

Participation #5 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine végane du futur

RAT indien gourmand des 15 au 17 mars 2024

Comme désormais depuis quelques années, à l’approche du printemps et de la fête hindoue Holi qui a lieu cette année le 25 mars prochain, Hilde, Bidib et Fondant coorganisent à partir de ce 15 mars jusqu’à dimanche minuit, un read-a-thon gourmand avec une escale en Inde en lien avec leurs challenges respectifs Les Étapes Indiennes, Des livres (et des écrans en cuisine) et Le tour du monde en 80 livres.

Ce sera l’occasion de relever des passages gourmands dans nos lectures, de s’évader livresquement en Inde et de cuisiner avec la Brigade des Marmitonnes d’Isabelle. Dimanche dernier, c’était le Tandoori à l’honneur. Avec un peu de retard, j’en ferai ce week-end.

Pour d’autres idées gourmandes et indiennes, les autres participantes: Hilde, Bidib, Fondant (malgré son week-end chargé), L’Orouge, Marielle, Nathalie (IG), Chicky Poo, Touloulou

Vendredi 15 mars 2024

Alors que vais-je lire pendant ce RAT? Comme Bidib, il est temps de préparer une petite PAL spécial pour cette escale gourmande en Inde. Passage express en médiathèque ce début d’après-midi pour emprunter des livres que j’avais notés pour l’occasion! Finalement, je suis revenue avec d’autres livres, le seul empruntable de ma liste étant La Colère des aubergines de Bulbul Sharma.

J’ai également emprunté deux albums jeunesse: La poupée de bois tendre de Claude Clément et Isabelle Forestier (l’illustration de couverture me faisant penser à une inspiration hindoue) et Siddhima, L’enfant-déesse d’Amélie Sarn et Carole Gourrat. Côté adulte, j’ai emprunté Balades indiennes, un recueil de 4 nouvelles de Chitra Benerjee Divakaruni, Anita Nair et Bulbul Sharma.

Je pensais pouvoir trouver un des livres de Rabrindranath Ragore pour la lecture commune de mars 2024 d’un classique indien, Témoin de la nuit de Kishwar Desai (repéré chez Hilde) ou emprunter à nouveau La panthère de minuit de Poonam Mistry…

De retour de médiathèque, je pensais avoir le temps d’écrire ce billet de suivi avant d’aller récupérer mon mini lutin mais finalement je le reprends après et avant la pause goûter. Accompagnée d’un café, je fais un tour chez les copinautes, L’Orouge ayant une soirée resto en amoureux, Hilde se préparant pour une chouette animation jeunesse sur le thème de la jungle à sa médiathèque et Bidib qui ne s’est pas encore sur un choix de lecture précis.

De mon côté, je pense commencer par Balades indiennes (éd. France Loisirs, août 2004, 173 pages), un recueil de 4 nouvelles L’échographie et Une liaison de Chitra Benerjee Divakaruni, À flot d’Anita Nair et En sandwich! de Bulbul Sharma.

Pour le repas, ce sera indien demain mais ce soir je prépare des hamburgers frites.

Pour la lecture du soir, mon mini lutin a une nouvelle fois jeté son dévolu, sans surprise, sur des pages de Mortelle Adèle. Je lui avais d’ailleurs acheté cet après-midi non une BD mais un roman (le 4e paru) dont le titre est éponyme à l’une des 4 chansons qui viennent de paraître et qu’il écoute en boucle: V.I.B., Very Important Bizarres de Mr Tan et Diane Le Freyer (éd. Mr Tan & Co, juin 2023, 96 pages).

Puis en soirée, j’ai lu les deux premières nouvelles de Balades Indiennes, toutes deux écrites par Chitra Benerjee Divakaruni: L’échographie où il est question de la grossesse de deux cousines, l’une vivant aux États-Unis et l’autre en Inde, l’échographie permettant de connaître le sexe de l’enfant à naître ayant des répercussions bien différentes puis Une liaison où il est également question de mariage arrangé,  de la condition de la femme mariée, du droit au bonheur ou bien encore d’émancipation féminine… J’ai bien apprécié ces deux nouvelles avec l’histoire de ces femmes qui sont à un tournant de leur vie.

Samedi 16 mars 2024

Après le petit déjeuner, je fais un tour sur les réseaux sociaux, en particulier Instagram ainsi que chez les autres participantes, Chicky Poo et Touloulou nous ayant rejointes. Puis je lis les deux dernières nouvelles de Balades Indiennes. Dans À flot d’Anita Nair, une jeune quadragénaire souhaite reprendre sa vie en main en apprenant à nager, cet apprentissage faisant écho à sa soif d’émancipation. Il y est une nouvelle fois question de la condition de la femme indienne, de ses désirs et droit au bonheur, entre modernité et traditions familiales suite à un mariage arrangé. J’ai également bien apprécié cette nouvelle. Puis j’ai fini sur une note rigolote mais pas si légère que cela, avec En sandwich! de Bulbul Sharma, une très courte nouvelle (11 pages):  du point de vue du mari, tiraillé entre sa femme et sa mère qui se dispute son amour.

Dans ce recueil de nouvelles, j’ai relevé de nombreux passages gourmands comme les plats préparés par Abha, journaliste de recettes de cuisine mais moins ceux ratés de Nirmala et de sa belle-mère. Il est temps de passer en cuisine pour préparer un plat indien à mon tour.

J’ai suivi la recette toute simple que je suis depuis quelques années: du poulet coupé en morceaux que je fais revenir et dorer avec des oignons. Puis je rajoute du lait de coco avec un sachet d’épices Tandoori. Puis au cours de la cuisson, je rajoute des noix de cajou non salées et commence à faire chauffer l’eau pour du riz basmati. Une fois le riz cuit, je rajoute des noix de cajou et des raisins blancs pour apporter une touche sucrée salée. Puis il est temps de passer à table!

Après un déjeuner tardif et des courses alimentaires, j’ai commencé une nouvelle lecture. Il s’agit d’un autre recueil de nouvelles de Bulbul Sharma, La colère des aubergines et qui contient de nombreuses recettes indiennes, entre les nouvelles. J’y retrouve une nouvelle déjà lue ce matin: En sandwich. Cela donne bien faim. Il y est question de tranches de vie, de condition de la femme, de gourmandises et de questionnement sur le mariage (arrangé ou non), la maternité, sur la société indienne…

Puis avant le repas du soir, je fais un tour chez les autres participantes, n’ayant pas eu le temps avant: Fondant avec sa lecture du jour m’a rappelée que j’avais aussi dans ma PAL L’étoile du soir de Siècle Vaëlban avec Jyothi d’Elsa Simone tandis que L’Orouge a lu un recueil de poésie, Lait et miel de Rupi Kaur. Chacune a eu un samedi bien remplie, avec une petite pensée pour le marathon, même si leur occupation n’était pas forcément pile dans le thème indien. Peut-être que leur soirée le sera? 

Après les histoires du soir (Mortelle Adèle), mon mini lutin, au lieu de s’endormir, a décidé qu’il était l’heure de réciter sa poésie dont il a seulement le début à apprendre pour lundi. Il m’a donc récité le poème entier: Le pélican de Robert Desnos, un poème surréaliste sur les pélicans de Jonathan.

En soirée, je commence à lire un roman policier historique se déroulant à Calcutta, en avril 1919, à l’époque des Indes Britanniques: L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (éd. Liana Levi, 2019, pages), la première enquête du capitaine Sam Wyndham, fraîchement débarqué de Londres à Calcutta, après avoir perdu sa femme de la grippe espagnole et été traumatisé par la Grande Guerre, ancien inspecteur de Scotland Yard. Désormais capitaine dans la police impériale et dépendant des drogues (morphine et opium), il se voit confier sa première enquête, assisté par le sergent indien Banerjee. Cela fait un moment que je voulais le lire, n’ayant pu l’emprunter à temps pour la lecture commune de février 2022, une lecture se déroulant dans l’après-guerre et qui rentre également dans le cadre du challenge Pages de la Grande Guerre.

Dimanche 17 mars 2024

Ce matin, après le petit déjeuner, je reprends ma lecture de L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee. Le capitaine Wyndham doit désormais enquêter sur une autre affaire, un meurtre commis dans le train Calcutta-Darjeeling alors même que sa première enquête, politiquement sensible, n’avance guère. Je me doute bien que les deux enquêtes sont liées, sous fond de protestation à l’encontre des lois Rowlatt de mars 1919 et du mouvement indépendantiste mené par Gandhi. Les courts chapitres s’enchaînent, le lecteur découvrant en même temps que le capitaine Calcutta à l’époque du Raj britannique. J’ai relevé quelques plats anglo-indiens (riz pilaf aux poissons, tourte à la viande et du whisky) même si ce sont ceux ratés de la logeuse du capitaine.

Il est d’ailleurs temps d’aller préparer le déjeuner, le coup de canon venant de sonner. Ce sera un plat rapide: de la purée et de la viande (steak à la sauce au poivre pour l’un de nous 3 et côtes d’agneau pour les autres).

Je retourne à ma lecture après le déjeuner, après un petit tour par les réseaux sociaux et blogs des autres participantes. Puis l’appel du goûter se fait ressentir et je vais préparer de la pâte à grosses gaufres. J’avais pourtant noté pour ce week-end une recette de sablés indiens à la cardamone mais j’ai oublié d’acheter l’épice dans mes courses hier.

Pendant que la pâte monte, je profite de mettre à jour mon billet et de passer, avec l’ordinateur, sur les blogs des autres participantes: Hilde, bien qu’enrhumée est passée en cuisine faire une nouvelle fournée de ladoos, Bidib en train de poursuivre sa lecture du tome 6 des Détectives du Yorkshire, après une journée potager/jardin hier, Chicky Poo ayant fini Mythes & Meufs de Blanche Sabbah (avec un passage indien puisqu’on y parle de Shéhérazade dans les Mille et une Nuits), Nathalie toujours plongée dans son mois « BD historique », Touloulou avec For Tibet, with love : a beginner’s guide to changing the world d’Isabel Losada… Et du côté des Marmitonnes? Tout un tas de saveurs gourmandes et variées que vous pouvez retrouver chez Isabelle.

Puis je retournerai finir L‘attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee avant de préparer le repas de ce soir, des spaghettis aux pilons de poulet à la sauce tomate.

Finalement, à la pause goûter, j’ai lu un conte indien: Siddhima, L’enfant-déesse d’Amélie Sarn et Carole Gourrat (éd. Milan Jeunesse, octobre 2007, 43 pages), un album jeunesse à partir de 7/8 ans. Alors qu’il est sur le point de mourir, le père de Siddhima, une princesse indienne âgée de 13 ans lui révèle que son dieu protecteur est Shiva, dieu de la guerre et de la destruction. Mais est-ce une malédiction comme le pense Sidhhima? Son ami lui permettra-t-il de faire ouvrir les yeux à la jeune adolescente qui a laissé le royaume aux mains de son cupide oncle? Un conte dont j’ai bien apprécié les illustrations, l’histoire étant assez classique! J’ai noté un passage gourmand, même si endeuillée, Siddhima n’y touche pas: « un verre de lait parfumé à la cardamone, un bol de riz à la noix de coco et quelques galettes de pain naan ».

Je reviendrai demain pour un petit bilan. Bonne fin de week-end!

Participation # Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #RAT

Participation #4 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Au fil des pages avec Les enfants du blizzard

J’ai lu Les enfants du blizzard de Melanie Benjamin (éd. Albin Michel, novembre 2023, 400 pages), un roman historique retraçant un terrible fait divers américain et qui a coûté la vie à de nombreux enfants, à travers des personnages fictifs. Le 12 janvier 1888, la journée a commencé par un redoux inattendu dans les plaines du Nebraska et Dakota, invitant les fermiers et les écoliers à sortir avec des habits plus légers, sans leurs longs manteaux d’hiver. Mais, à l’heure de la sortie des classes, un blizzard s’abat sur la région, obligeant de jeunes institutrices, comme Raina et Gerda Olsen, deux sœurs d’à peine 16 et 18 ans qui vont devoir faire un bien difficile choix pour sauver leurs élèves, les garder dans l’école au risque de manquer de bois de chauffage ou les renvoyer chez en espérant qu’ils survivent ou qu’ils ne meurent pas de froid piégés dans le blizzard. Pour ceux qui survivront, comment continuer à vivre après un tel événement?

Le roman se décompose en deux parties, la première prenante, tout en tension, survie et suspense, est une course contre la montre contre le blizzard puis la seconde partie, plus introspective et journalistique à partir de la moitié du livre (chapitre 12) qui s’attache aux conséquences pour les survivants, entre syndrome du survivant, culpabilité, remords, volonté de s’en sortir et espoir à travers la « cagnotte des héroïnes ». J’ai bien plus apprécié la première partie que la seconde qui se focalise plus sur le journaliste Gavin Woodson en pleine épiphanie et qui collecte pour son journal, l’Ohama Daily Bee, les témoignages des survivants alors qu’il a participé, article de presse après article de presse pour le compte des compagnies ferroviaires, des promoteurs et du gouvernement américain, à faire venir en nombre des familles d’immigrés, souvent du Nord de l’Europe (Scandinavie, Norvège par exemple), séduites par les promesses d’une vie meilleure. On découvre également le sort des deux sœurs institutrices (Raina considérée comme une héroïne tandis que Gerda culpabilisant d’avoir choisi de passer cet après-midi là avec son amoureux Tiny), de l’une des élèves de Raina, Anette âgée de 10 ans et d’autres familles de fermiers. 

Il y est ainsi question des conditions de vie rudes et précaires surtout des fermiers immigrés (un peu des Indiens dans les réserves ou des afro-américains) devant faire face aux préjugés et au climat dans l’Ouest américain, des politiques américaines afin de peupler ces futurs États à tout prix ou bien encore de la négligence et corruption dans le Service des transmissions météorologiques, des opportunités offertes aux enfants de ces familles d’immigrés, les garçons n’ayant pas vraiment le choix en continuant à gérer des terres durement acquises, au prix du sang et des sacrifices de leurs aînés…

Un bon voire très bon moment de lecture, les choix faits dans ce roman pouvant très bien se représenter à notre époque de déréglementation climatique! Même si, en France, des protocoles ont été mis en place dans les écoles en cas d’alerte rouge avec des exercices de mise en situation, que ce soit en cas de séisme, de risque pluies-inondations…

Cela m’a fait d’ailleurs penser à d’autres fermiers américains et à une autre époque, ceux du Dust Bowl dans les années 30 (Les raisins de la colère de John Steinbeck ou Jours de sable d’Aimée de Jongh).

Malgré ce récit difficile, j’ai quand même noté quelques passages gourmands lorsque Gavin se rend au Gilded Lily, un bar tenu par Ollie Tenant « Old Lieutenant » qui sert par exemple, à « l’heure du déjeuner, les sempiternels œufs durs, betteraves au vinaigre et langue de bœuf en tranches » (p.21).

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Personne humaine: « Enfants »

Participation #2 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Participation #3 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine de l’Ouest américain

Au fil des pages avec le tome 5 des Sœurs Grémillet

Pendant le RAT post-Noël, j’ai lu le tome 5 des Sœurs Grémillet, Les trois souhaits de Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci (éd. Dupuis, novembre 2023, 48 pages), une BD jeunesse à partir de 9 ans. À l’approche de Noël, les trois sœurs – Sarah, Cassiopée et Lucille – pensent avoir tout bien préparé pour le repas du réveillon. Mais alors qu’elles finissent les derniers préparatifs, elles se rendent compte qu’elles ont oublié de s’offrir des cadeaux entre elles. Un étrange Père Noël leur offre alors à chacune une allumette magique permettant d’exaucer un vœu. Que finiront-elles par choisir? Se faire plaisir ou faire plaisir aux autres?

On retrouve le trio attachant de sœurs avec leurs lots de chamailleries et de réconciliations dans un esprit de Noël. Il est bien difficile pour chaque sœur aux caractères et centres d’intérêt si différents de savoir ce qui pourrait plaire à l’autre. Sarah, en tant que grand sœur est toujours aussi rationnelle et directive tout en appréciant prendre des photos. Cassiopée est toujours aussi rêveuse et amoureuse, son plus grand souhait étant de voir une licorne. Lucille, quant à elle, s’inquiète pour son chat malade. Il y est ainsi question de fratrie, de sororité, d’entraide et d’esprit de Noël avec un soupçon de magie (du cœur)!

 Graphiquement, l’ambiance de Noël est très bien retranscrite. On suit avec plaisir cette enquête des trois sœurs et leur recherche du cadeau parfait, ce qui entraîne tout un tas de questionnements sur ce qu’il doit être. Un bon moment de lecture tout plein de bons sentiments et de bienveillance avec cette BD jeunesse toujours aussi joliment dessinée. Sans oublier des passages gourmands avec cette fois, non plus le nougat de la grand-mère mais les profiteroles de Cassiopée ou bien encore des cookies avec un verre de lait.

Pour d’autres avis sur ce tome 5: Bidib et Chicky Poo.

Participation #23 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #BD de Noël

Participation #21 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #BD de Noël

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Chiffre/Nombre: « Trois »

Participation #3 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Italie

Participation #2 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Profiteroles et Réveillon de Noël

 

Au fil des pages avec Un chant de Noël, une histoire de fantômes

J’ai lu Un chant de Noël, une histoire de fantômes de José Luis Munuera (éd. Dargaud, novembre 2022, 80 pages), une BD adulte adaptant la nouvelle éponyme de Charles Dickens parue pour la première fois en 1843. A Londres, en ce 24 décembre 1843, tout le monde se prépare à fêter Noël si ce n’est Elizabeth Scrooge, une riche et intelligente femme d’affaires égoïste, capitaliste, avare, hautaine, ambitieuse et misanthrope. La jeune femme célibataire se décrit, quant à elle, comme ayant l’esprit pratique, les festivités de Noël n’étant que futilités et pertes d’argent, donnant à contre-cœur son jour de congé à son employé Bob Cratchit. La veille de Noël, trois esprits viennent lui rendre visite, comme le lui avait annoncé quelques instants plus tôt le spectre de son ancien associé décédé 7 ans auparavant: celui des Noëls passés, du Noël présent et des Noëls futurs. Cette rencontre permettra-t-elle à la jeune femme de revoir sa philosophie de vie? Ou restera-t-elle inflexible face à ces esprits?

J’ai beaucoup apprécié cette réécriture moderne et féministe de la nouvelle originelle, le personnage de Scrooge et de son neveu devenant des femmes, ce qui permet de s’interroger à la fois sur la condition de la femme et des inégalités sociales à l’époque victorienne et en en permettant une « morale » plus nuancée et subtile que celle du conte originel.

En faisant du personnage principal une femme, José Luis Munuera apporte, en effet, un regard moderne sur un débat sociétal qui perdure pourtant encore un peu trop souvent aujourd’hui, comme s’il n’y avait que deux figures possibles de la femme, le choix se réduisant alors entre carrière professionnelle et vie privée, la réussite professionnelle de la femme ne pouvant se réaliser qu’au détriment d’une vie de famille et inversement et non en recherchant un équilibre entre les deux ou tout autre épanouissement personnel; ce qui ressort de l’opposition entre Scrooge et sa nièce qui s’est mariée par amour.

De même pour les inégalités sociales, Scrooge soutenant que les pauvres étant coupables de l’être et « méritant » leur sort, comme Cratchit et sa famille nombreuse qui, malgré des revenus très modestes, a 6 enfants dont le dernier malade et qui va dépenser ses maigres économies, et même s’endetter, pour fêter Noël en famille.

Il y est ainsi question d’esprit de Noël, de famille, de choix de vie, de résilience, le passé de la jeune femme ayant influencé ce qu’elle est devenue et forgé ses convictions profondes.

J’ai également été conquise par les dessins de José Luis Munuera que ce soit pour décrire une ville enneigée avec ses miséreux ou pour retranscrire l’ambiance fantastique et magique des 3 esprits de Noël. Il y a un côté un peu Peter Pan dans l’allure d’Elizabeth Scrooge, prise dans les limbes du temps, les 3 esprits tentant de lui ouvrir les yeux sur ce qui est bon ou juste afin de s’éviter une mort solitaire. 

J’allais écrire un très bon moment de lecture mais finalement je choisis que c’est un coup de cœur pour cette bande dessinée! Je l’ai lue en version consultable en ligne grâce à  ma médiathèque mais j’ai vu que la version papier est de nouveau disponible alors je l’ai empruntée avant-hier car certaines doubles pages rendent bien mieux en version papier.

Cette lecture entre, avec un peu/beaucoup de retard (ou d’avance!) pour Noëlloween et le challenge British Mysteries, avec ces esprits mystérieux et bienveillants malgré leur apparence un peu inquiétant, surtout celui du Noël présent lorsqu’il vit ses derniers instants. Sans oublier des bulles gourmandes pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 avec l’esprit du Noël présent et la dinde de Noël.

C’est aussi une participation au challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib (conte de Noël).

Pour d’autres avis sur cette BD: Hilde et Chicky Poo.

Participation #20 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #BD de Noël

Participation #19 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #BD de Noël

Participation#2 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie #Conte de Noël

Participation #2 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de de Bidib#Espagne

Participation #1 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Réveillon de Noël

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