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Au fil des pages avec La vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James Barry (née Margaret Bulkley)

Pendant les vacances de Noël, j’ai lu La vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James Barry (née Margaret Bulkley) d’Isabelle Bauthian et Agnès Maupré (éd. Steinkis, août 2020, 128 pages), une BD historique pour adultes consultable en ligne grâce à ma médiathéque. À l’annonce de son décès, le 21 août 1865, un article de presse révèle que le Dr James Barry était une femme, ce qui fait scandale au sein de l’Armée britannique qui tente d’étouffer ce « scandale ». Mais qui était vraiment cette personne?

J’ai apprécié découvrir la vie de cette femme, médecin chirurgien de l’armée britannique au XIXe siècle (brillante et investie dans son travail mais caractérielle et obstinée, faisant passer son travail avant sa vie privée, ayant pratiqué pour la première fois une césarienne en sauvant à la fois la mère et le bébé, modernisant la pratique médicale, en pratiquant par exemple, pour la première fois une césarienne en sauvant à la fois la mère et le bébé, et développant des normes et méthodes sanitaires innovantes et plus humaines, dans le respect du patient, quel que soit son sexe et/ou sa condition sociale…) mais pas vraiment la BD elle-même, si ce n’est la partie postface très bien documenté et intéressant sur la biographie du Dr James Berry.

J’ai eu du mal avec les dessins d’Agnès Maupré bien trop colorés et confus à mon goût et des personnages difficilement reconnaissables d’une case à l’autre. De même, j’ai trouvé que le récit s’inspirant librement de la vie du Dr James Berry est inutilement complexifié avec deux temporalités, l’une en début de chaque chapitre renvoyant au passé londonien l’ayant amené à cacher son identité de femme en prenant l’identité de son oncle, tout en ayant accouché d’une fille qu’elle a laissé derrière elle pour exercer un métier réservé à l’époque aux hommes et l’autre pendant sa carrière de médecin. J’ai d’ailleurs, après quelques pages lues, été allée voir sur internet et la page Wikipédia, ne mettant aperçue qu’à la fin de ma lecture du postface.

Il y est ainsi question de la condition de la femme au XIXe siècle à travers cette femme qui a pu faire carrière au sein de l’Armée britannique, servant notamment en Afrique du Sud (se liant alors avec le gouverneur de la colonie du Cap, Lord Charles Somerset, au point que des accusations d’homosexualité soient portées à leur encontre), à l’île Maurice dans les Indes britanniques ou bien encore au Canada puis en retournant à la fin de sa vie en Angleterre.

Ce que je retiendrai de ce roman graphique c’est le fait que cela m’a permis de découvrir cette figure britannique qui est décédée en gardant avec elle une partie de sa vie et de ses secrets!

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Maladie/Mort: « Vie »

Au fil des pages avec Comme si nous étions des fantômes

J’ai lu, pendant le week-end du 11 novembre, Comme si nous étions des fantômes de Philip Gray (éd. Sonatine, septembre 2023, 504 pages), un thriller historique se déroulant au lendemain de la 1ère Guerre mondiale et premier roman de l’auteur. En mars 1919, près d’Amiens, une jeune lady anglaise, Amy Vanneck tente de retrouver son fiancé, Edward Haslam, capitaine dans le 7e bataillon sous les ordres du charismatique et controversé colonel Rhodes et porté disparu le 17 août 1918 dans les tranchées de la Somme. L’espoir est-il encore possible?

J’ai apprécié cette lecture prenante, malgré quelques facilités scénaristiques dans le traitement de l’enquête et qui nous plonge dans l’horreur de la Grande Guerre et de l’après-guerre lorsque les champs de bataille sont « nettoyés » (les Anglais ayant engagé pour cela une main-d’œuvre étrangère, en particulier des Chinois), même si je n’ai pas réussi à adhérer totalement à l’idée qu’une telle jeune femme ait pu arpenter aussi librement le no man’s land grâce à la lettre de recommandation de son illustre oncle et avec autant de connaissances sur les tranchées grâce aux lettres reçues d’Edward quand on sait à quel point les correspondances des Poilus étaient censurées à l’époque et au caractère trop manichéen de certains personnages.

L’intrigue oscille entre flashbacks, avant le départ d’Edward au front, en 1916 ou dans les tranchées et le présent (en 1919) au côté d’Amy qui, de rencontre en rencontre, tente de reconstituer les dernières heures avant la disparition d’Edward et la conduisant à enquêter sur des corps retrouvés dans la tranchée-abri de Two Storm Wood qui ne pouvait être aux mains des Allemands à ce moment-là, avec l’aide du capitaine Mackenzie puis de Westbrook, un prévôt de l’armée britannique chargé de l’enquête.

Il y est ainsi question de la vie d’après-guerre en pleine reconstruction, d’enquête militaire, de secrets de famille, de vengeance, de trafics, petits larcins et autres contrebandes pendant la guerre et après-guerre, de racisme, ou bien encore de culpabilité, d’espoir et de résilience… Comment continuer à vivre, que ce soit pour les civils français qui ont tout abandonné derrière eux et qui tentent de vivre, ou plutôt, survivre en se réinstallant dans les décombres ou pour les soldats de revenir à une vie « normale » malgré leurs traumatismes, horreurs vécues et/ou commises et addictions (alcool, drogue comme la cocaïne ou l’opium…)?

Étant moi-même originaire du Nord-Pas-de-Calais (vers Arras et Bapaume et vers Lens), j’ai eu l’occasion, plus jeune, d’aller visiter l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, de voir des tranchées, de descendre dans les boves d’Arras (où encore adolescente, j’avais ressenti ce sentiment de malaise, d’humidité et d’étouffement alors qu’aucun assaut n’était sur le point d’avoir lieu) ou bien encore d’aller dans les nombreux cimetières militaires (dans lesquels enfant j’avais été choquée de l’âge des soldats morts) ou autres lieux de recueillement qui jalonnent malheureusement le paysage, entre les champs et les bois. Encore aujourd’hui, cela reste encore bien présent dans le paysage quotidien contrairement à ce que je peux vivre dans le Sud de la France (dont on trouve surtout les traces de la Seconde Guerre Mondiale avec la ligne Maginot et les monuments ou plaques commémoratives du Débarquement allié de Provence).

Un bon moment de lecture émouvant en particulier pour les personnages d’Amy et du capitaine Mackenzie et cette plongée historique dans l’Histoire de la Grande Guerre, même si je m’attendais à une fin différente et bien plus dramatique (en tout cas pas aussi rocambolesque et farfelue, ayant moins apprécié cet arc narratif du roman autour du prévôt avec des twists dont à mon avis l’auteur aurait pu se passer) et qui m’a rappelé le film de Jean-Pierre Jeunet sorti en 2004, Un long dimanche de fiançailles adaptant le roman éponyme de Sébastien Japrisot paru en 1991 ou le film de Bertrand Tavernier sorti en 1996, Capitaine Conan!

Participation #1 Challenge De 14-18 à Nous – Challenge Première Guerre Mondiale 2023 de Blandine #La fin et les suites de la guerre

Enfin, c’est ma première participation à un challenge qui tient particulièrement à cœur Blandine depuis de nombreuses années, le Challenge De 14-18 à Nous – challenge Première Guerre Mondiale 2023 qui en est à sa 7e édition et vous invite à vous rendre sur son blog pour en connaître les modalités.

Pour d’autres avis sur ce roman: Bianca, Belette et Nicole.

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Roman à suspense historique

Participation #14 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Angleterre

Au fil des pages avec Une perfide performance

Dès le jour de sa parution, j’ai lu en e-book, le tome 5 d’Une enquête de Beatrice Hyde-Clare, Une perfide performance de Lynn Messina (éd. Les Escales, octobre 2023, 392 pages), une romance cosy mystery reprenant le lendemain des évènements du tome précédent. Désormais fiancée à Damien Matloc, Duc de Kesgrave, Beatrice entend bien l’épouser le plus rapidement possible, quoiqu’en dise son entourage, chacun ayant une raison de vouloir retarder les noces, au grand dam des deux fiancés. La jeune femme se voit confier une enquête par Melle Brougham, son ennemie jurée qui viendrait d’hériter de son grand-père d’un mystérieux joyau. Mais ne devrait-elle pas se méfier? Cette nouvelle enquête pourrait-elle compromettre sa réputation et par suite son mariage avec le duc?

C’est avec un grand plaisir que je retrouve ce duo très attachant et toujours aussi complice. Alors que dans le tome précédent, le duc était en retrait afin de faire prendre conscience à Beatrice Hyde-Clare leurs sentiments réciproques sincères et profonds, cette fois, le jeune homme prend une part active dans l’enquête de sa fiancée. Plus amoureux et complices que jamais, les deux enquêtent de concert, ce qui donne lieu à de savoureuses joutes verbales dans la conduite à mener pour enquêter ou bien encore dans leurs hypothèses pour démêler le vrai du faux, surtout lorsqu’un meurtre est commis. Encore un très bon moment de lecture! Il me reste à patienter désormais plusieurs mois (sans doute jusqu’en mai 2024) pour la parution du tome suivant.

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Romance cosy mystery

Participation #11 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Pandore

J’ai lu Pandore de Susan Stokes-Chapman (éd. Michel Lafon, 2022, 415 pages), un roman présenté en quatrième de couverture comme une réécriture du mythe de Pandore et sous-titré « Certaines portes sont fermées pour une bonne raison » et se déroulant à Londres, à l’époque géorgienne.

Âgée de 21 ans, Pandora « Dora » Blake vit à Londres, en 1799, avec son oncle paternel Hezekiah depuis ses 8 ans et leur gouvernante Lottie dans une boutique d’antiquités, le Blake’s Emporium ayant perdu de le prestige et sa splendeur d’antan, lorsque ses parents étaient encore vie et qu’ils géraient le commerce tout en menant des fouilles archéologiques en Grèce, son oncle vénal et sans scrupules l’ayant transformé en bazar insalubre de contrefaçons. Dora est une jeune femme solitaire, ayant pour seule amie une pie Hermès et qui rêve de devenir une créatrice de joaillerie, ayant les mêmes capacités de sa mère pour les dessins et croquis et ainsi prendre son indépendance d’un oncle qui la rabaisse continuellement, la faisant vivre tristement et pauvrement dans une petite chambre sans confort du grenier.

Elle fait la connaissance d’Edward Lawrence, un jeune homme de 26 ans travaillant comme finisseur dans un atelier de reliure appartenant à Lord Cornelius Ashmore, son riche et seul ami d’enfance lorsqu’il vivait enfant,  jusqu’à ses 12 ans, sur son domaine de Shugborough Hall, étant le fils du palefrenier. Après un nouvel échec pour intégrer la prestigieuse Société des Antiquaires malgré le soutien de son ami Cornelius, il pense pouvoir enfin réussir à en être membre en se rapprochant de la jeune femme qui lui confie que son oncle est entré en possession, sans doute de façon illégale, d’un mystérieux et immense vase d’argile antique, recouvert de scènes de dieux et héros grecs (Zeus, Prométhée, Athéna, Pandore…) – un pithos – et qu’il a caché dans le sous-sol de la boutique.

La découverte de ce vase attise bien des convoitises. Sera-t-il source de richesse tant attendue pour Hezekiah? Permettra-t-il à Dora ou à Edward de réaliser leur rêve? Les deux jeunes gens ne mettent-ils pas leur vie en danger en tentant de remonter aux origines du vase et de trouver les membres du trafic d’antiquités? Celui-ci sera-t-il aussi maudit que sa légende? Seront-ils rattrapés et emprisonnés dans leur passé? Ou arriveront-ils à le transcender et s’offrir les chances d’un futur bonheur?

Alternant les points de vue (Dora, Edward et un peu Hezekiah), l’intrigue, au rythme lent, aborde, au-delà des mystères entourant le vase antique grec, la pauvreté du peuple londonien à l’époque géorgienne, la condition de la femme, les secrets de famille, le trafic d’antiquités, la résilience, des quêtes initiatiques… Dora et Edward ont bien des points communs: tous deux orphelins, portant, chacun à leur façon, le poids de leur passé et pourtant d’une certaine manière, protégés des duretés de la vie de ceux d’un même niveau social et faisant preuve d’une certaine candeur ou ignorance enfantine, malgré leur âge et leur parcours de vie. Ils se révèlent pourtant, non sans heurts et remises en question, déterminés et plein d’espoir tout comme Cornelius se révèle un personnage que j’ai apprécié et qui demeurera fidèle à Edward, nonobstant sa jalousie ou son amour à sens unique.

L’autrice mélange ainsi les genres: historique, suspense, romance… ce qui m’a, par moments, rappelé la structure narrative et les péripéties d’un autre roman, La fabrique de poupées d’Elizabeth Macneal (éd. Presse de la Cité, 2019, 471 pages) où il est aussi question d’émancipation de la femme, de confiance en soi et de croire en ses rêves sous fond de thriller social. 

S’agissant de son premier roman, il n’évite pas certains défauts comme le fait de trop appuyer sur certains faits ou révélations finales comme si le lecteur n’avait pu les déceler la première fois ou manquant parfois de nuances dans les caractères des personnages, comme par exemple l’orientation sexuelle de Cornelius qui était très vite compréhensible même si Edward n’en voit rien et immédiatement comprise par Dora ou bien encore en prenant le partie de donner au mythe de Pandore une vision plus rationnelle que fantastique, plutôt que d’en garder une aura mystérieuse, même si interprétable comme l’identité du vieil homme ayant discuté avec Edward et l’ayant mis sur la piste de Dora.

En effet, le mythe de la boîte de Pandore n’est pas le cœur de roman mais est prétexte à suivre la vie de personnages qui seront liés, de près ou de loin, au pithos. Un bon moment de lecture!

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Roman historique à suspense

Participation #10 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Royaume-Uni/Angleterre

Participation #8 Challenge Contes et Légendes 2023 de Bidib #Mythologie grecque

Au fil des pages avec le tome 2 des Enquêtes de Loveday & Ryder

Je viens de finir de lire, en e-book, Un pique-nique presque parfait, une enquête de Loveday & Ryder de Faith Martin (éd. Harper Collins, 2020, 281 pages), le tome 2 d’une série livresque « cosy mystery » qui se passe dans les années 60, à Oxford et qui comprend désormais 7 livres parus en français. Je n’avais pas pu poursuivre cette série, ma médiathèque n’ayant pas tous les tomes. J’avais d’ailleurs déjà lu le tome 3, Meurtre en coulisse (éd. Harper Collins, 2020, 284 pages)  en août 2021. J’ai enfin pu lire le tome 2, celui-ci étant disponible dans mon abonnement e-book, ce qui me fait une nouvelle participation pour le défi estival du du challenge British Mysteries 2023.

À la mi-juin 1960, le corps de Derek Chadworth est retrouvé mort sur les berges dune rivière, aux abords du Port Meadow, l’endroit même ou des étudiants huppés de St Bede’s College ont fêté la fin d’année.  Une semaine plus tard, le Dr. Clement Ryder, ayant obtenu du jury un verdict non concluant envoie la jeune stagiaire de police, Trudy Loveday enquêter parmi les étudiants en se faisant passer pour l’une d’eux, le nom de Lord Jeremy Littlejohn, à la tête du Marquis Club, revenant à plusieurs reprises. Qui peut bien être coupable du meurtre de Derek Chadworth, cet étudiant de 21 ans, proche du Marquis Club, photographe amateur, ambitieux et qui cachait nombre de secrets de plus en plus scandaleux et sulfureux? Le duo Loveday & Ryder parviendra-t-il à résoudre l’enquête, malgré les protestations et réticences du capitaine Jennings qui préfèrerait étouffer l’enquête afin de ne pas inquiéter les familles fortunées et influentes des étudiants faisant partie de l’aristocratie? 

Une fois encore, Trudy est confrontée à la misogynie et au sexisme dans son milieu professionnel, que ce soit son supérieur, le capitaine Jennings ou ses collègues mais également par les suspects dans son enquête, en particulier Lord Jeremy Littlejohn, tout en rajoutant une discrimination sociale, la jeune femme faisant partie de la classe ouvrière. Plus l’enquête avance, plus Trudy est confrontée aux discriminations de sexe et de classe.  Malgré cette prise de conscience révoltante et amère, cela remettra-t-il en cause l’idéalisme et l’optimisme de la jeune femme au point d’être aussi cynique que son mentor? Il y est ainsi question de la condition de la femme dans les années 60, d’inégalités sociales et de corruption politico-judiciaire, les aristocrates et les nouveaux riches étant plus à l’abri de poursuites judiciaires, ces derniers se sentant au-dessus des lois au point de congédier tout représentant de l’ordre public.

J’ai trouvé que l’enquête était mieux construite que dans le premier tome, recoupant minutieusement les témoignages des uns et des autres, même si parfois les informations recueillies pourraient sembler insignifiantes ou anecdotiques et suivant les points de vue de plusieurs personnages, et pas seulement celui du duo d’enquêteurs. Le Dr. Ryder, ayant décelé tout le potentiel de la jeune stagiaire, l’accompagne dans ses réflexions et la forme à devenir une grande enquêtrice. Il correspond parfaitement à l’image d’un mentor bienveillant et encourageant, même si Trudy commence à se poser de plus en plus de questions sur le comportement parfois troublant du coroner, certains de ses gestes pouvant le faire passer pour alcoolique. Un bon voire très bon moment de lecture avec ce tome 2 que j’ai préféré au premier! J’ai d’ores et déjà repéré que le tome 4,  Le secret de Briar’s Hall (éd. Harper Collins, 2021, 348 pages) était disponible à ma médiathèque.

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Cosy Mystery

Participation #9 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Royaume-Uni

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