J’ai lu fin mai 2022 Moon river de Fabcaro (éd. 6 Pieds sous terre, 2021, 80 pages), une BD adulte à la couverture noire, chic et sobre qui contraste fortement avec son contenu totalement décalé, absurde, loufoque et plein d’autodérision. A Hollywood, dans les années 50, l’actrice Betty Pennyway est victime d’un « crime » atroce. L’inspecteur Hernie Baxter est alors chargé de l’enquête. Qui a bien pu commettre un tel acte sur cette actrice en vogue?
Mélangeant les genres, les graphismes et les époques, Fabcaro s’amuse avec les codes du polar tout en parodiant le film noir et les films à l’eau de rose. Pourtant, derrière ce grand n’importe quoi, une cohérence se dégage dans l’utilisation des graphismes : le tournage de films hollywoodiens avec beaucoup de couleurs ou des photo-montages, l’enquête à proprement dite dans des tons noir, gris et blanc ou bien encore une vraie/fausse autobiographie mettant en scène le dessinateur et ses filles dans les tons sepia. Le texte est bourré de jeux de mots et de références à la pop culture (pubs, Scooby-Doo ou encore un détournement non pour les enfants de Mireille l’abeille d’Anton Krings…). L’enquête policière n’est alors qu’un prétexte à ne pas se prendre en sérieux tout en pointant du doigt les travers hollywoodiens (vanité, gloire, célébrité…) et les difficultés de création d’une œuvre par exemple. Un moment de lecture très rigolo!
Et au détour d’une case, il y a même de façon totalement incongrue la recette des endives au jambon que je note pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine.
Pour d’autres avis sur cette BD: Aproposdelivres.
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