Étiquette : 13-16 ans (Page 6 of 6)

Au fil des pages avec L’ombre du Golem

J’emprunte à la médiathèque L’ombre du Golem d’Éliette Abécassis et Benjamin Lacombe (éd. Flammarion Jeunesse, 2017), un roman illustré à partir de 13 ans.  La légende du Golem nous est contée par une petite fille d’alchimistes, Zelmira, témoin des persécutions subies par la communauté juive de Prague en 1552 et de la naissance du Golem pour les protéger. Zelmina devient, en effet, la protégée du grand rabbin, le Maharal de Prague et de sa femme Perl, ce qui lui permet d’approcher au plus près le Golem nommé Joseph et qui agit mécaniquement, se rasseyant sur son banc après chaque tâche de défense effectuée.

Mais il est bien difficile pour la petite fille de comprendre la nature du Golem décrit comme « machine animée » par son créateur. Elle interpelle sans cesse le Maharal à ce sujet, allant jusqu’à lui demander de doter le Golem de la parole, d’une conscience. Mais bientôt, la présence du Golem remonte aux oreilles de l’Empereur Rodolphe mais surtout à celles du moine Thadée qui entend bien le capturer en s’emparant de Zelmira comme monnaie d’échange. Entre quête de liberté et assujettissement, le Golem tiendra-t-il son rôle de protecteur? Et de son côté, Zelmina en apprendra-t-elle un peu plus sur elle?

Cette histoire sombre et qui fait malheureusement encore écho à notre époque actuelle est magnifiquement illustrée par Benjamin Lacombe. Il alterne des doubles pages d’illustrations en couleurs et en contre-plongée, le premier plan étant flouté – ce qui me donne l’impression d’observer l’histoire de la même façon que la jeune narratrice curieuse qui observe de loin – avec des illustrations en noir et blanc très expressives.

Il y est question de la nature humaine, de religion, de libre-arbitre et d’assujettissement, ce qui me fait penser à Frankenstein de Mary Shelley, le Dr. Frankenstein dotant sa créature de conscience. Il est également question de fanatisme religieux incarné par le moine Thadée qui entend massacrer tous les Juifs du Ghetto de Prague y compris les enfants mais aussi les scientifiques comme l’ami du Maharal, l’astronome Tycho Brahé qui de par ses découvertes remet en cause les croyances de l’Église catholique. Ce roman jeunesse peut ainsi permettre d’ouvrir la discussion historique et/ou philosophique avec les lecteurs adolescents, l’histoire reprenant des faits et des figures historiques du XVIème siècle derrière la légende.

Challenge Halloween de Hilde et Lou #Contes et Légendes

Participation #50 Contes & Légendes 2020 de Bidib

Challenge Petit Bac d’Enna #10 Catégorie Personne réelle: « Golem »

Au fil des pages avec le tome 1 de La Brigade des cauchemars

Pour la lecture commune avec Hilde, Blandine et Nathalie du 7 octobre 2020 du Challenge Halloween, je lis le tome 1 de La Brigade des cauchemars, Sarah de Franck Thilliez, Yomgui Dumont et Drac (éd. Jungle, coll. Frissons, 2017, rééd. 2020), une BD jeunesse à partir de 11 ans voire pour des lecteurs un peu plus grands.

Tristan et Esteban, deux adolescents de 14 ans font partie, après leurs journées de lycée, de la Brigade des cauchemars. En effet, le père de Tristan, le professeur Albert Angus dirige la clinique du sommeil qui a la particularité de soigner des personnes de leurs cauchemars en rentrant littéralement dans leur tête. Mais rentrer dans les rêves de tels patients n’est pas sans dangers, même si Tristan, en fauteuil roulant est ravi de pouvoir marcher lorsqu’il pénètre dans un rêve. C’est ainsi qu’arrive Sarah, une jeune adolescente admise à la demande de sa mère et en proie à un terrible cauchemar récurrent. Esteban semble la connaître mais ne sait plus d’où. Les deux adolescents arriveront-ils à comprendre l’origine de son cauchemar pour y mettre fin et ainsi la guérir?

Dès l’illustration de couverture, l’histoire semble sombre, mystérieuse et angoissante. Le modus operandi pour rentrer dans le rêve/cauchemar des patients me fait penser au film Inception de Christophe Nolan sorti en 2010. L’histoire est racontée par les pensées d’un des protagonistes, Esteban, un jeune qui a été recueilli trois ans auparavant par le professeur Angus après avoir été retrouvé seul et amnésique dans la forêt. Il y est question des angoisses et des inquiétudes que peuvent connaître les adolescents vis-à-vis du passage à l’âge adulte par exemple. Le cauchemar de Sarah est ainsi particulièrement angoissant avec des adolescents qui disparaissent, pourchassés par des adultes armés. Les illustrations me font alors penser à des séries américaines de science-fiction comme la récente Colony ou d’autres « post-apo ». Mais je ne suis pas sûre que les jeunes lecteurs connaissent ces références. Ce premier tome de mise en place des protagonistes laisse des mystères en suspens, même si le cauchemar de Sarah est vite résolu – BD jeunesse oblige – et donne envie de lire les deux tomes suivants.

Pour d’autres avis sur cette BD jeunesse: Bidib, Blandine et NathSci et Syl.

Challenge Halloween de Hilde et Lou #BD Jeunesse

Challenge Petit Bac d’Enna #11 Catégorie Mot au pluriel: « Cauchemars »

Au fil des pages avec le tome 1 de Dans la tête de Sherlock Holmes

Pour le Mois Anglais 2020, j’ai emprunté à la médiathèque le tome 1 de Dans la tête de Sherlock Holmes, L’Affaire du Ticket Scandaleux de Cyril Liéron et Benoît Dahan, d’après Sir Arthur Conan Doyle (éd. Ankama, 2019), une BD jeunesse à partir de 13 ans. Je l’ai ainsi lue le 26 juin 2020, date fixée pour partager une BD jeunesse dans le programme facultatif de ce challenge mais je ne la chronique qu’avec (beaucoup) de retard aujourd’hui.

Une nouvelle enquête arrive à point nommé pour Sherlock Holmes: un collègue du Dr. Watson a été retrouvé, blessé, amnésique et errant dans les rues de Londres. La veille au soir, il avait accepté une invitation pour se rendre à une représentation du spectacle d’un mystérieux magicien chinois. Sherlock Holmes arrivera-t-il à trouver le fin mot de ce mystère? Je vous préviens tout de suite, il faudra attendre le tome 2 pour le savoir, ce prochain tome étant attendu pour fin 2020…

Graphiquement, cette bande dessinée est très réussie. Comme le titre de la BD l’indique, nous sommes littéralement plongé dans la tête de Sherlock Holmes. Un fil rouge conducteur passe de page en page pour relier les uns avec les autres les différents indices récoltés de-ci de-là par Sherlock Holmes toujours aussi perspicace comme dans un grand puzzle à assembler. La mise en page de cette bande dessinée est vraiment originale. Il me faut à plusieurs reprises revenir en arrière pour réexaminer certains détails passés inaperçus ou mis en lumière grâce à la page suivante. Beaucoup d’inventivité chez les auteurs et toujours une perspicacité redoutable de Sherlock Holmes! Et que dire des illustrations aux couleurs monochromes et au charme vintage qui rendent l’immersion dans l’époque victorienne encore plus prégnante! J’ai vraiment hâte de lire le second tome. Coup de cœur!

Pour d’autres avis sur cette BD jeunesse : Eimelle, Lili, Enna et FondantGrignote.

Mis à jour le 13 avril 2022: Pour la lecture commune du 30 mars 2022 de la Quinzaine British Mysteries avec Hilde, Blandine et Nathalie, j’ai lu le tome 2 de Dans la tête de Sherlock Holmes, L’Affaire du Ticket Scandaleux de Cyril Liéron et Benoît Dahan, d’après Sir Arthur Conan Doyle (éd. Ankama, 2021), une BD jeunesse à partir de 13 ans. Une conclusion à la hauteur du premier tome!

Le Mois Anglais de Lou, Titine et Lamousmé

Challenge British Mysteries de Hilde et Lou

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Personne réelle: « Sherlock Holmes »

Au fil des pages avec La Barbe bleue

J’ai emprunté à la médiathèque La Barbe bleue de Charles Perrault et illustré par Eric Battut (éd. Bilboquet, 2000), un album jeunesse à partir de 3 ans selon l’éditeur voire bien plus âgé au vu de certains passages du texte.

Un homme très riche, veuf à plusieurs reprises et à la barbe bleue jette son dévolue sur les filles de sa voisine. La cadette accepte finalement de l’épouser, séduite par tant de richesses malgré son aspect si laid et si terrible. La Barbe bleue part en voyage d’affaires tout en confiant à sa jeune épouse un trousseau de clefs, lui précisant bien de ne pas essayer de rentrer dans son cabinet. Mais la curiosité étant trop grande, la jeune épouse ouvre la porte du cabinet et découvre l’horreur: un « plancher (…) tout couvert de sang caillé » dans lequel « se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs ». Que se passera-t-il au retour de la Barbe bleue? Finira-t-elle égorgée à l’instar des précédentes épouses?

Les illustrations épurées d’Eric Battut faites de bleu, de blanc et de noir, sans oublier le rouge couleur du sang accompagnent parfaitement le texte sombre et cruel de Charles Perrault écrit en 1697 dans Les contes de ma mère l’Oye. Le texte finit par deux moralités de l’époque (la curiosité comme vilain défaut et le fait de savoir qui porte la culotte au sein du couple: l’homme ou la femme?). Il y est ainsi question de (dé)loyauté et de démesure, rappelant la condition de la femme au XVIIe siècle. Un moment de lecture terrifiant à ne pas lire à de trop jeunes lecteurs!

Participation #25 Contes & Légendes 2020 de Bidib

année

Participation #9 au Challenge « Cette année, je (re)lis des classiques » de Nathalie et Blandine

Challenge Petit Bac d’Enna #7 Catégorie Couleur: « Bleue »

Au fil des pages avec Miss Charity

Début mars, j’ai emprunté à la médiathèque Miss Charity de Marie-Aude Murail et illustré par Philippe Dumas (éd. L’école des loisirs, 2008, rééd. 2013), un roman jeunesse à partir de 13 ans. Cela faisait déjà quelques temps que j’avais repéré ce roman et dans l’incertitude du confinement qui semblait s’annoncer, je me suis dit que ce roman de plus de 500 pages pourrait rejoindre ma PAL. Je commence à le lire le week-end dernier. Et l’histoire me diriez-vous?

Nous suivons la vie de Charity  Tiddler  dans les années 1880, une petite fille de 5 ans au début du roman, et ce sur plus de vingt ans. Appartenant à la haute société londonienne, Charity apprend très tôt à bien se tenir en société pour ne pas contrarier ses parents tout en se créant son propre imaginaire. En effet, dans la nursery du troisième étage de la maison londonienne, Charity se construit une ménagerie avec une première petite souris sauvée qui sera rejointe par d’autres animaux blessés ou échappant à la casserole. Elle peut compter sur Tabitha, sa bonne écossaise et puis sur sa  gouvernante française, Mademoiselle Blanche Legros qui lui fait découvrir l’aquarelle. 

Quittant Londres chaque été pour la campagne anglaise, à Dingley Bell, auprès de ses cousins – Ann, Lydia et Philip  Beltram et d’un ami de la famille, Kenneth Ashley, Charity peut se consacrer pleinement à l’étude de la Nature, d’abord esthétiquement puis le plus scientifiquement possible, comme l’anatomie des animaux, les champignons… Elle reste toujours une jeune fille puis une jeune femme marginale et solitaire mais qui s’épanouit dans son univers rempli d’animaux et qui continue d’apprendre par cœur l’œuvre de William Shakespeare et de remplir ses carnets de dessins. Arrivera-t-elle à trouver sa voie?

Au fil des pages, cette petite fille qui grandit, d’année en année, avec sa ménagerie me fait de plus en plus penser à une célèbre autrice de livres pour enfants ayant vécu au XIXe siècle: Beatrix Potter. Librement inspiré de sa vie, ce roman est captivant. Il y est aussi question de la condition de la femme au XIXe siècle, Charity détonnant par exemple avec ses cousines qui ne pensent qu’à faire un bon mariage et qui ose, dans la sphère bien pensante de la haute société anglaise de l’époque victorienne, vouloir gagner sa vie en travaillant et être indépendante.

Contrairement à Ma vie a changé que j’avais lu il y a quelques mois et dont je ne garde qu’un avis mitigé, j’ai vraiment apprécié ici le style d’écriture de Marie-Aude Murail, avec cet humour so british qui me rappelle mes lectures de Jane Austen. La narration à la première personne est celle du roman, même si  le texte reprend la forme d’une pièce de théâtre dans ses dialogues (ce qui n’est pas surprenant tant le théâtre est omniprésent dans l’histoire avec Shakespeare, le métier de comédien de Kenneth, Oscar Wilde ou encore Bernard Shaw). Le texte est également ponctué de nombreuses illustrations à l’aquarelle de Philippe Dumas qui complètent la fantaisie de l’héroïne, notamment en donnant vie à ses animaux comme Master Peter ou le canard Cook.

Finalement, j’ai lu en une journée ce roman, laissant dernière moi, presque à regret, la vie de Miss Charity. Quoique, j’ai déjà repéré son adaptation en BD, un premier tome de Loïc Clément et Anne Montel, Miss Charity, L’enfance de l’art, étant sorti en février 2020. Coup de cœur pour ce roman jeunesse!

Pour un autre avis: Missycornish.

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