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Au fil des pages avec Sambre, Radioscopie d’un fait divers

Le week-end dernier, j’ai lu Sambre, Radioscopie d’un fait divers d’Alice Géraud (éd. JC Lattès, janvier 2023, 400 pages), un essai/documentaire d’une journaliste ayant suivi le procès d’assises d’un violeur en séries surnommé le « violeur de la Sambre » interpellé en 2018 et condamné définitivement en 2022 (après qu’il a renoncé à son appel en octobre 2023) et ayant eu lieu 30 ans après les premiers signalements et plaintes des victimes, les premières remontant à 1988 et même 1986 (au moins au nombre de 56 côté français et d’autres côté belge). Elle s’interroge sur le sort des plaintes des victimes (la plupart étant mineures au moment des faits!) et le dysfonctionnement institutionnel tant du côté de la police/gendarmerie que de la Justice, sous fond d’évolutions législatives, informatiques et scientifiques du traitement des affaires pénales, en particulier celles de nature sexuelle, l’accusé, poursuivant tranquillement sa vie sans être inquiété et ayant commis les faits avec quasiment le même mode opératoire et dans une même zone géographique, le long de la Sambre, dans une région pauvre et industrielle du Nord de la France, à la frontière avec la Belgique.

J’ai trouvé cette enquête journalistique, qui se place du côté des victimes, bien plus pertinente et intéressante que le roman de Philippe Besson, Ceci n’est pas un fait divers, même si l’autrice aurait pu plus insister sur l’impact des politiques pénales (redécoupage de la carte judiciaire, compétence des tribunaux, budget d’État voté pour la Justice et les justiciables…) sur ces enquêtes bâclées et du rôle du Parquet (plutôt que sur celui des Juges d’instruction qui ne sont saisis d’un dossier que sur réquisition du Procureur de la République) et même si elle ne relève rien de nouveau en la matière.

Pour poursuivre et aller plus loin que le débat soulevé par la journaliste, je rajouterai les points suivants:

La Justice est humaine et n’est donc pas malheureusement infaillible, ce qui peut donner lieu comme ici à des erreurs, négligences, préjugés et idées sexistes et/ou racistes qui ont eu de graves répercussions sur les victimes. Mais elle peut aussi compter sur des personnes consciencieuses, investies et professionnelles, qui font leur travail bien au-delà de ce qu’on leur a demandé, comme ici les archivistes de la PJ, certains policiers, magistrats et avocats… Comme dans toute profession, il y a des incompétents et des fumistes. Ce qui ressort d’un procès n’est qu’une vérité judiciaire et non la Vérité. Même à l’ère du tout informatique, il arrive encore que des dossiers soient perdus dans les Tribunaux et qu’aucun jugement ne puisse être prononcé, le Tribunal n’étant pas valablement saisi ou bien qu’une audition ne puisse l’être en raison d’une panne du serveur informatique permettant sa saisie (et doit être alors recommencée), d’une webcam qui ne fonctionne pas ou que même filmée, elle ne puisse pas être gravée sur CD-rom… Il serait intéressant de connaître le sort des plaintes des victimes en Belgique et des nouvelles plaintes déposées en France, à la suite de ce procès, ce qui aura alors une répercussion sur la peine à effectuer du condamné.

Il est indéniable que les avancées technologiques et choix politiques et évolutions sociétales ont considérablement modifiés la façon de traiter une affaire pénale, que ce soit la création de certains fichiers, dans le respect de la CNIL et l’utilisation généralisée des ordinateurs et téléphones portables.

Je n’ai pas compris l’insistance de la journaliste à relever que les juges d’instruction en charge de ce dossier étaient des femmes en début de carrière, sans s’interroger sur les parquetiers de permanence qui ont coordonné l’action des policiers et gendarmes, le turn over étant encore plus important au Parquet. En tout état de cause, un magistrat peut demander, après un premier poste, sa mutation au bout de 3 ans en moyenne.

Alice Géraud met en exergue, dans son analyse, des situations qui peuvent paraître troublantes ou évidentes alors que si on les remet dans leur contexte, ce n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Tout semble forcément s’emboîter aisément a posteriori, une fois en main l’ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction devant la Cour d’assises et les rapports de synthèse dans lesquels les rédacteurs ont remonté le fil du temps et reconstruit les actes perpétrés en les reliant, a posteriori, les uns aux autres.

Elle montre comme des erreurs ou négligences policières des caractérisations d’infractions qui relevaient du droit transitoire, avec l’entrée en vigueur du Code de pénal de 1994 par exemple, sans pour autant préciser qu’en matière pénale, seule une loi plus douce est d’application immédiate et que certaines infractions ont perduré le temps du droit transitoire.  

De même, par exemple, lorsque la journaliste pointe du doigt le conflit d’intérêt de l’un des Avocats. A l’époque, comme les archives des tribunaux et de la police/gendarmerie, rien n’était informatisé dans les cabinets d’Avocat. Et parfois, ce n’est qu’à la lecture du dossier pénal que l’Avocat découvre, souvent plusieurs mois après sa constitution, qu’il a pu intervenir pour quelqu’un d’autre dans la procédure; ce qui a pu être le cas ici puisque le dossier de la victime qu’il avait assistée ne semble pas avoir été joint immédiatement à la procédure initiale.

Cette affaire ayant été médiatisée, cela a permis à la journaliste d’entendre, à l’audience, les procès-verbaux. On voit bien, à la façon dont elle écrit, qu’elle les a pris en note, même si certains témoignages retranscrits tiennent compte de ses entretiens avec certaines des victimes des articles de presse de l’époque. Certes, sans cela, ce livre n’aurait pu voir le jour. Mais rien n’est dit sur l’éventualité d’un huis-clos (demande qui est de droit et qui ne peut être refusée à la partie civile qui le demande, sans formalisme particulier, à l’audience), certaines victimes ayant été mineures au moment des faits (une même âgée de 13 ans).

De même, je m’interroge sur le fait que l’une des victimes de viol (et non pas d’agression sexuelle) qui s’est présentée à l’audience pour être partie civile n’ait pas pu bénéficier d’un Avocat commis d’office, l’aide juridictionnelle étant de droit en cas de viol depuis 2002, et non soumis à des conditions de ressources, le Président de la Cour d’Assises ayant même la possibilité d’en désigner un d’office, au cours même du procès.

Même si les droits des victimes ont bien progressé depuis plus d’une décennie, il reste encore bien à faire pour leur permettre d’être mieux respectées, accompagnées et informées au cours de la procédure pénale, que ce soit en cas de classement sans suite ou en rendant possible pour une victime d’être assistée, dès le dépôt de plainte ou en cas de nouvelle audition, par un Avocat, surtout quand elle est poussée à ne faire qu’une main courante, acte qui n’entraîne aucun suivi judiciaire et qu’il n’y a que le Procureur de la République qui est seul détenteur de l’opportunité des poursuites, et non pas seulement, depuis 2011, en cas de confrontation avec le mis en cause lors d’une garde à vue.

Que de fois ai-je entendu de la bouche même de policiers que les victimes n’avaient pas besoin d’Avocat car ils étaient là pour garantir leurs droits! La preuve évidente que non, même encore aujourd’hui, la parole de la victime n’étant pas rapportée de la même façon selon sa situation personnelle, socio-professionnelle ou même par qui elle est entendue, suivant qui est de permanence au Parquet et le moment du dépôt de plainte (week-end, soir, service dédié ou non aux crimes et délits à caractère sexuel…) et le rôle de l’Avocat étant bien plus large que celui relaté par l’autrice au sujet des travailleurs sociaux en Belgique qui viennent assister la victime lors de son dépôt de plainte (informer, rassurer, conseiller et défendre ses droits).

Chaque victime réagit différemment, que ce soit au moment des faits (la définition ayant évolué au fil des décennies pour retenir par exemple l’état de sidération et la « passivité » bien trop souvent reprochée à la victime comme ce qu’elle aurait pu dire ou porter pour « provoquer » ou « laisser croire » à son agresseur qu’elle aurait pu être consentante) ou bien encore au cours du procès. Cela ressort très bien de cette enquête journalistique, entre celle qui se sent responsable et coupable alors qu’il n’en est rien, celle qui est dans le déni, celle qui veut tout oublier, celle qui est résiliente, celle qui vit dans la terreur et n’arrivera pas à se présenter à l’audience, ne pouvant se trouver dans la même pièce que son agresseur, celle qui au contraire voudra lui faire face… De même, le profil dressé par la journaliste de l’accusé est malheureusement typique d’un délinquant sexuel (viol, pédophilie, inceste….).

Ce qui fait que je n’adhère toutefois pas à l’idée finale de la journaliste qu’on serait plus attentif ou concerné par ce type de sujet lorsqu’on a été victime de faits similaires. Heureusement qu’on peut être concerné et/ou défendre les droits de victimes de délinquant sexuel sans avoir été une!

Je noterai enfin une autre « violence » qui n’est pas abordée par la journaliste, celle des jurés qui ont été désignés et retenus pour ce procès et dont leurs réactions ont pu être très proches de celles que j’ai pu lire dans des avis de lecteurs sur cet essai (choquant, sidérant, colère et peur face à la possibilité qu’un autre prédateur sexuel puisse être dans leur entourage…).

Je pourrai encore écrire longtemps, comme par exemple sur l’évolution de la procédure pénale (prescription, possibilité de poursuivre quelqu’un que si les faits sont pénalement répréhensible, droit d’indemnisation des victimes qui comme ici font face à un condamné insolvable et montant dérisoire accordé par la CIVI/Fonds de garantie quand on compare aux sommes perçues aux États-Unis, accompagnement des victimes, surtout les mineures, secret de l’enquête et de l’instruction face au droit à l’information du public et qui voit se multiplier les conférences de presse des Procureurs de la République, ce que finalement on avait reproché dans cette affaire à la Maire en 2002, suivi d’un condamné sexuel à sa libération conditionnelle qui est bien plus encadré qu’avant…).

Si cela vous intéresse et si vous souhaitez voir comment se déroule un procès, n’hésitez pas à aller assister à une audience correctionnelle, un jour par exemple de comparutions immédiates, les audiences étant publiques. Peut-être que vous y verrez aussi des affaires de viol qui ont été correctionnalisées.

De mon côté, j’ai vu qu’il existait une série sur France Télévisions et je pense la regarder dans les jours à venir.

Pour d’autres avis: Enna (en version audio).

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Lieu: « Sambre »

Point lecture hebdomadaire 2024 #3

En ce début de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures).

Nos lectures du 15 au 21 janvier 2024:

Des lectures jeunesse:

  • (BD jeunesse) Mortelle Adèle et la galaxie des bizarres, Mortelle Adèle, La rentrée des claques (T9) et Ajax, Chaperlipopette! (T3) de Mr Tan et Diane Le Feyer

Mon mini lutin a poursuivi encore cette semaine avec Mortelle Adèle, des BD jeunesse à partir de 7/8 ans: Mortelle Adèle et la galaxie des bizarres de Mr Tan et Diane Le Feyer (éd. Bayard Jeunesse, octobre 2020, 112 pages) et le tome 9 de Mortelle Adèle, La rentrée des claques de Mr Tan et Diane Le Feyer (éd. Bayard Jeunesse, décembre 2015, 78 pages) ainsi que le tome 3 d’Ajax, Chaperlipopette! de Mr Tan et Diane Le Feyer (éd. Bayard Jeunesse, mars 2019, 64 pages). Encore des fous-rires garantis!

  • (BD jeunesse) Les Cœurs de ferraille, L’inspiration de Béka et Jose Luis Munuera (T2)

J’ai lu le tome 2 des Cœurs de ferraille, L’inspiration de Béka (alias du couple Bertrand Escaich et Caroline Rosque) et Jose Luis Munuera (éd. Dupuis, juin 2023, 72 pages), une BD à partir de 9 ans selon l’éditeur mais classée en adulte par ma médiathèque et consultable en ligne, la version papier ayant déjà été empruntée. Eva est une adolescente orpheline, vagabonde et débrouillarde, chapardant de-ci de-là pour se  nourrir avec son chien Jesper qui est à ses côtés depuis le meurtre de ses parents par des robots Limiers lorsqu’elle était enfant. Un jour, alors qu’elle cambriole une maison, elle découvre un livre qui va la mettre en danger, ce livre étant le dernier écrit par un robot. Un bon voire très moment de lecture avec ce tome tout aussi réussi que le précédent, interrogeant encore sur la nature humaine et toujours aussi joliment dessiné par Jose Luis Munuera!

  • (BD jeunesse) Un chant de Noël de Maxe L’Hermenier et Thomas Labourot

J’ai également lu Un chant de Noël de Maxe L’Hermenier et Thomas Labourot (éd. Jungle, octobre 2022, 64 pages), une BD jeunesse d’après le conte de Noël de Charles Dickens consultable en ligne grâce à ma médiathèque, la version papier ayant déjà été empruntée. Une bien jolie version mettant en scène Scrooge et les 3 esprits des Noëls passés, présent et futurs!

  • (BD jeunesse) Clochette au Pays des Merveilles de Didier Crisse et Roberto Pena

J’ai enchaîné avec la lecture de Clochette au Pays des Merveilles de Didier Crisse et Roberto Pena (éd. Le Lombard, septembre 2014, 64 pages), une BD jeunesse à partir de 9 ans selon l’éditeur mais je dirai pour bien plus grands au vu de l’allure très sexy de la fée et du vocabulaire employé. Un soir, pensant voir y Peter Pan, la fée Clochette rentre dans une librairie et en est chassée par le libraire qui abat sur elle le livre d’Alice au pays des merveilles, la plongeant dans cet étrange monde. Privée de ses pouvoirs, Clochette pourra-t-elle s’échapper grâce à l’aide d’Alice qui est elle-même perdue? Une histoire originale, un brin sombre dont j’ai été attirée par l’illustration de couverture et l’idée de mélanger deux classiques jeunesse anglais (l’univers de Peter Pan se mêle à celui d’Alice au pays des Merveilles) et se finissant en fin ouverte!

Des lectures adulte:

  • (Romance historique) Prophétie d’automne de Sarah M. Carr

J’ai lu, en e-book, Prophétie d’automne de Sarah M. Carr (éd. BookMark, Collection Infinity, avril 2019, 330 pages), une romance historique se déroulant dans les Highlands, en 1313 entre Ailsa, la fille cadette du chef de clan Cameron et Duncan Maclean, venant d’hériter du titre de son père récemment décédé et qui ne l’a jamais accepté comme fils aîné pensant qu’il était le fruit d’un adultère. Une lecture qui se lit facilement, plaisante dans l’ensemble même si je n’ai pas réussi à croire à ce duo, la jeune femme très libre et rebelle pour l’époque, du haut de ses 18 ans acceptant au nom d’une prophétie bien trop de choses de la part de son mari qui se montre pourtant si froid et même cruel à son égard et qui voit, un à un, les hommes qui l’approchent succomber à son charme, que ce soit son beau-frère ou le mari de la maîtresse de Duncan… J’ai vu que venait de paraître de cette autrice Les feux de Beltaine (éd. BookMark, Collection Infinity, décembre 2023, 428 pages), une romance historique se déroulant aussi dans les Highlands entre Rory, héritier du clan MacDonell et Màiri, une intrépide fille de laird.

  • (Romance historique gaslamp fantasy) Dangereuses demoiselles, La Ligue des sorcières distinguées d’India Holton (T2)

J’ai lu le tome 2 de Dangereuses demoiselles, La Ligue des sorcières distinguées d’India Holton (éd. J’ai lu, coll. Regency, n°13964, novembre 2023, 352 pages), un tome avec une romance plus présente entre Charlotte Pettifer, une lady sorcière et le capitaine Alex O’Riley, un pirate irlandais à l’époque victorienne revisitée et que j’ai préféré au précédent tome, Les dames pirates. Les deux se retrouvent à devoir faire équipe pour retrouver, les premiers, l’amulette de Simone la Démone qui a été dérobée au British Museum. Un bon moment de lecture avec le trope « ennemies to lovers », les sorcières et pirates étant ennemies jurés!

  • (Romance historique) Les alliances imposées, La Belle inconnue de Noël de Liv Fox (T4)

J‘ai lu, en e-book, le tome bonus de la série de romances historiques Les alliances imposées : La Belle inconnue de Noël de Liv Fox (éd. Autoédition, janvier 2024, 282 pages), une romance historique hivernale toute mignonne et imprévue entre Lord Green, Duc de Stratford qui se fait pour un notaire de campagne se rendant à Londres et Miss Cassandra Barton en chemin avec sa tante et son domestique pour le Yorkshire, tous étant bloqués par la neige, comme d’autres voyageurs dans une auberge, la Joyeuse Halte, le temps d’un Noël et qui se poursuit par des échanges épistolaires. Une romance qui rentre pile poil dans le thème de janvier « Amour interdit/différence de classes sociales » du challenge livresque Défi Romance historique 2024.

  • (Essai/Documentaire) Sambre, Radioscopie d’un fait divers d’Alice Géraud

J’ai lu Sambre, Radioscopie d’un fait divers d’Alice Géraud (éd. JC Lattès, janvier 2023, 400 pages), un essai/documentaire d’une journaliste ayant suivi le procès d’assises d’un violeur en séries surnommé le « violeur de la Sambre » interpellé en 2018, condamné définitivement en 2022 et ayant eu lieu 30 ans après les premiers signalements et plaintes des victimes, les premières remontant à 1988, et même 1986 (au moins au nombre de 56 côté français et d’autres côté belge). Elle s’interroge sur le sort des plaintes des victimes (la plupart étant mineures au moment des faits!) et le dysfonctionnement institutionnel tant du côté de la police/gendarmerie que de la Justice, sous fond d’évolutions législatives, informatiques et scientifiques du traitement des affaires pénales, en particulier celles de nature sexuelle. J’ai trouvé cette enquête journalistique pertinente et intéressante, même si l’autrice aurait pu plus insister sur l’impact des politiques pénales sur ces enquêtes bâclées et du rôle du Parquet et même si elle ne relève rien de nouveau en la matière.

  • (Roman court/Novella fantasy) Mysteries of Thorn Manor de Margaret Rogerson

J’ai lu Mysteries of Thorn Manor de Margaret Rogerson (éd. BigBang, juin 2023, 192 pages), un court roman/nouvelle qui permet de replonger dans l’univers de Sorcery of Thorns aux côtés d’Elizabeth Scrivener et Nathaniel Thorn, toujours aussi tendrement amoureux l’un de l’autre et de leur démon Silas toujours aussi énigmatique. Alors que Nathaniel doit organiser le Bal de l’Hiver, les protections magiques du manoir retiennent ses occupants à l’intérieur. Quelle en est la raison? J’ai apprécié retrouvé ce trio.

Ma lecture en cours:

(Roman – classique jeunesse américain) Les Quatre filles du Docteur March de de Louisa May Alcott

J’ai commencé à lire la 2e partie (p.315), jusqu’au chapitre 8, des Quatre filles du Docteur March de de Louisa May Alcott (éd. Gallmeister, Totem n°166, septembre 2020, 640 pages), dans une nouvelle traduction de Janique Jouin-de Laurens et dans le cadre d’une lecture commune avec Isabelle. L’intrigue se déroule 3 ans plus tard, au moment du mariage de l’aînée des sœurs, Meg et un chapitre se focalisant à chaque fois sur une sœur avant de passer à la vie quotidienne d’une autre. Je continuerai la suite la semaine prochaine.

Ma prochaine lecture:

(BD adulte) Hiver, à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (T2)

J’ai prévu de lire le week-end dernier Hiver, à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, octobre 2023, 72 pages), une BD adulte qui se passe quelques temps après les faits d’Automne en baie de Somme avec une nouvelle enquête, en décembre 1896, à Paris, d’Amaury Broyan inspecteur révoqué de la police.

Week-end à 1000 – janvier 2024

Ce week-end, du vendredi 19 janvier 19h à dimanche minuit se déroule un week-end à mille. Il s’agit d’un défi livresque où l’objectif est de lire au moins 1000 pages, quel que soit le support ou genre (romans, albums illustrés, BD, romans graphiques, mangas, livres audio…). Mais ce nombre de pages à lire reste libre, chaque participant pouvant se fixer un objectif de lecture plus petit ou plus grand, en se constituant ou non une petite PAL pour l’occasion. Un thème facultatif a été prévu ce week-end: « l’hiver ». Pour plus d’infos, n’hésitez pas à y participer à votre tour et à rejoindre le groupe FB dédié: ici.

Ce billet de suivi sera actualisé tout le long du week-end et sera ponctué aussi par les passages sur les blogs et/ou réseaux sociaux des autres participantes.

Vendredi 19 janvier 2024

Après 19h, je commence à comptabiliser les pages lues, sauf celles de mon mini lutin qui lit ce soir Mortelle Adèle et la galaxie des bizarres de Mr Tan et Diane Le Feyer (éd. Bayard Jeunesse, octobre 2020, 112 pages), une BD jeunesse à partir de 7/8 ans.

De mon côté, en soirée, j’ai repris au chapitre 12 la romance historique de style gaslamp fantasy commencée hier soir et l’ai finie: le tome 2 de Dangereuses demoiselles, La Ligue des sorcières distinguées d’India Holton (éd. J’ai lu, coll. Regency, n°13964, novembre 2023, 352 pages), un tome avec une romance « ennemies to lovers » plus présente entre Charlotte Pettifer, une lady sorcière et le capitaine Alex O’Riley, un pirate irlandais à l’époque victorienne revisitée et que j’ai préféré au précédent, Les dames pirates. J’ai ainsi lu 208 pages.

Samedi 20 janvier 2024

J’ai lu dans la journée le tome bonus de la série de romances historiques Les alliances imposées : La Belle inconnue de Noël de Liv Fox (éd. Autoédition, janvier 2024, 282 pages), une romance historique hivernale toute mignonne et imprévue entre un duc qui se fait pour un notaire de campagne et une jeune femme bloqués par la neige, comme d’autres voyageurs dans une auberge le temps d’un Noël. Une romance qui rentre pile poil dans le thème de janvier « Amour interdit/différence de classes sociales » du challenge livresque Défi Romance historique 2024. Cela fait 282 pages lues.

Dans l’après-midi, j’ai lu le tome 2 de la BD, Les Cœurs de ferraille, L’inspiration de Beka et Jose Luis Munuera (éd. Dupuis, juin 2023, 72 pages), une BD à partir de 9 ans selon l’éditeur mais classée en adulte par ma médiathèque. Un bon voire très moment de lecture avec ce tome tout aussi réussi que le précédent, interrogeant encore sur la nature humaine et toujours aussi joliment dessinée! Je rajoute 72 pages.

Pour l’histoire du soir, mon mini lutin a lu le tome 9 de la BD Mortelle Adèle, La rentrée des claques de Mr Tan et Diane Le Feyer (éd. Bayard Jeunesse, décembre 2015, 78 pages).

En soirée, j’ai commencé à lire la 2e partie (p.315) des Quatre filles du Docteur March de de Louisa May Alcott (éd. Gallmeister, Totem n°166, septembre 2020, 640 pages), dans une nouvelle traduction de Janique Jouin-de Laurens. Il s’agit d’une lecture commune avec Isabelle et pour laquelle j’ai pris du retard puisqu’elle était prévue pour les challenges de Noël et qui sera donc désormais aussi une nouvelle participation pour le challenge 2024 sera classique aussi puisqu’il s’agit d’un classique jeunesse américain. J’ai lu jusqu’au chapitre 8, un chapitre se focalisant à chaque fois sur une sœur avant de passer à la vie quotidienne d’une autre (+95 pages).

Dimanche 21 janvier 2024

Après des passages hier sur Instagram et le groupe FB, je prends le temps, ce matin, de faire mon billet de suivi de lectures de ce week-end. De son côté, mon mini lutin a lu le tome 3 d’Ajax, Chaperlipopette! de Mr Tan et Diane Le Feyer (éd. Bayard Jeunesse, mars 2019, 64 pages), après avoir fait ses devoirs et avant de jouer un peu à la console.

Dans la journée, j’ai lu Sambre, Radioscopie d’un fait divers d’Alice Géraud (éd. JC Lattès, janvier 2023, 400 pages), un essai/documentaire d’une journaliste ayant suivi le procès d’assises d’un violeur en séries surnommé le « violeur de la Sambre » interpellé en 2018, condamné définitivement en 2022 et ayant eu lieu 30 ans après les premiers signalements et plaintes des victimes, les premières remontant à 1988 (au moins au nombre de 56 côté français et d’autres côté belge). Elle s’interroge sur le sort des plaintes des victimes (la plupart étant mineures au moment des faits!) et le dysfonctionnement institutionnel tant du côté de la police/gendarmerie que de la Justice, sous fond d’évolutions législatives, informatiques et scientifiques du traitement des affaires pénales, en particulier celles de nature sexuelle. J’ai trouvé cette enquête journalistique bien plus pertinente et intéressante que le roman de Philippe Besson, Ceci n’est pas un fait divers, même si l’autrice aurait pu plus insister sur l’impact des politiques pénales sur ces enquêtes bâclées et du rôle du Parquet (plutôt que sur celui des Juges d’instruction qui ne sont saisis d’un dossier que sur réquisition du Procureur de la République) et même si elle ne relève rien de nouveau en la matière (+400 pages lues).

Après cette lecture, je suis passée à des BD plus légères avec Un chant de Noël de Maxe L’Hermenier et Thomas Labourot (éd. Jungle, octobre 2022, 64 pages), une BD d’après le conte de Noël de Charles Dickens et Clochette au Pays des Merveilles de Didier Crisse (éd. Le Lombard, septembre 2014, 64 pages), une BD jeunesse à partir de 9 ans selon l’éditeur et dans laquelle l’univers de Peter Pan se mêle à celui d’Alice au pays des Merveilles (+128 pages).

Puis dans la soirée, j’ai lu Mysteries of Thorn Manor de Margaret Rogerson (éd. BigBang, juin 2023, 192 pages), un court roman/nouvelle qui permet de replonger dans l’univers de Sorcery of Thorns aux côtés d’Elizabeth Scrivener, Nathaniel Thorn, toujours aussi tendrement amoureux l’un de l’autre et de leur démon Silas toujours aussi énigmatique. et du démon Silas (+192 pages). Alors que Nathaniel doit organiser le Bal de l’Hiver, les protections magiques du manoir retiennent ses occupants à l’intérieur. Quelle en est la raison? J’ai apprécié retrouvé ce trio.

Petit bilan du lundi: Alors combien ai-je lu de pages ce week-end? 1.377 pages lues avec des lectures variées, avec une seule rentrant dans le thème facultatif. Le mois prochain, c’est une Semaine à 1000 qui est prévue, du lundi 19 au dimanche 25 février 2024. Rendez-vous est pris!

Au fil des pages avec A la lumière du petit matin

J’ai lu fin décembre, en e-book, À la lumière du petit matin d’Agnès Martin-Lugand (éd. Michel Lafon, mars 2018, 312 pages), une romance contemporaine entre Paris et une bastide dans le Lubéron. Depuis le décès de ses parents 4 ans auparavant, Hortense, âgée de 39 ans, s’est perdue dans sa vie entre son travail de professeur de danse à Paris et sa relation adultérine avec Aymeric, marié et père de deux filles.

Après une entorse qui l’oblige à être arrêtée pendant 2 mois, elle décide de revoir sa façon de vivre et de passer sa convalescence dans la maison d’hôtes héritée de ses parents, près de sa meilleure amie, Cathie, de son mari Mathieu et de leur fils Max, tout en s’occupant de ses hôtes, des touristes de passage dans la région mais aussi d’un homme qui a l’air aussi paumé qu’elle, Elias, un médecin qui après le décès d’un jeune patient, se laisse dépérir. Au fil des jours, les deux parviendront-ils à se faire mutuellement confiance, à surmonter leurs blessures affectives et à reprendre goût à la vie?

Il y est ainsi question de changement de vie, de remise en question, de confiance en soi, de deuil, de choix de vie et de romance. J’ai apprécié le style d’écriture introspectif qui colle aux états d’âme et remise en question de l’héroïne. Une lecture feel good plaisante, même si le tout est finalement très convenu dans le trope « changement de vie » sous fond de romance slow burn, avec les mêmes écueils que j’avais pu trouver dans Les gens heureux lisent et boivent du café!

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Moment de la journée: « Petit matin »

Au fil des pages avec Les enfants du blizzard

J’ai lu Les enfants du blizzard de Melanie Benjamin (éd. Albin Michel, novembre 2023, 400 pages), un roman historique retraçant un terrible fait divers américain et qui a coûté la vie à de nombreux enfants, à travers des personnages fictifs. Le 12 janvier 1888, la journée a commencé par un redoux inattendu dans les plaines du Nebraska et Dakota, invitant les fermiers et les écoliers à sortir avec des habits plus légers, sans leurs longs manteaux d’hiver. Mais, à l’heure de la sortie des classes, un blizzard s’abat sur la région, obligeant de jeunes institutrices, comme Raina et Gerda Olsen, deux sœurs d’à peine 16 et 18 ans qui vont devoir faire un bien difficile choix pour sauver leurs élèves, les garder dans l’école au risque de manquer de bois de chauffage ou les renvoyer chez en espérant qu’ils survivent ou qu’ils ne meurent pas de froid piégés dans le blizzard. Pour ceux qui survivront, comment continuer à vivre après un tel événement?

Le roman se décompose en deux parties, la première prenante, tout en tension, survie et suspense, est une course contre la montre contre le blizzard puis la seconde partie, plus introspective et journalistique à partir de la moitié du livre (chapitre 12) qui s’attache aux conséquences pour les survivants, entre syndrome du survivant, culpabilité, remords, volonté de s’en sortir et espoir à travers la « cagnotte des héroïnes ». J’ai bien plus apprécié la première partie que la seconde qui se focalise plus sur le journaliste Gavin Woodson en pleine épiphanie et qui collecte pour son journal, l’Ohama Daily Bee, les témoignages des survivants alors qu’il a participé, article de presse après article de presse pour le compte des compagnies ferroviaires, des promoteurs et du gouvernement américain, à faire venir en nombre des familles d’immigrés, souvent du Nord de l’Europe (Scandinavie, Norvège par exemple), séduites par les promesses d’une vie meilleure. On découvre également le sort des deux sœurs institutrices (Raina considérée comme une héroïne tandis que Gerda culpabilisant d’avoir choisi de passer cet après-midi là avec son amoureux Tiny), de l’une des élèves de Raina, Anette âgée de 10 ans et d’autres familles de fermiers. 

Il y est ainsi question des conditions de vie rudes et précaires surtout des fermiers immigrés (un peu des Indiens dans les réserves ou des afro-américains) devant faire face aux préjugés et au climat dans l’Ouest américain, des politiques américaines afin de peupler ces futurs États à tout prix ou bien encore de la négligence et corruption dans le Service des transmissions météorologiques, des opportunités offertes aux enfants de ces familles d’immigrés, les garçons n’ayant pas vraiment le choix en continuant à gérer des terres durement acquises, au prix du sang et des sacrifices de leurs aînés…

Un bon voire très bon moment de lecture, les choix faits dans ce roman pouvant très bien se représenter à notre époque de déréglementation climatique! Même si, en France, des protocoles ont été mis en place dans les écoles en cas d’alerte rouge avec des exercices de mise en situation, que ce soit en cas de séisme, de risque pluies-inondations…

Cela m’a fait d’ailleurs penser à d’autres fermiers américains et à une autre époque, ceux du Dust Bowl dans les années 30 (Les raisins de la colère de John Steinbeck ou Jours de sable d’Aimée de Jongh).

Malgré ce récit difficile, j’ai quand même noté quelques passages gourmands lorsque Gavin se rend au Gilded Lily, un bar tenu par Ollie Tenant « Old Lieutenant » qui sert par exemple, à « l’heure du déjeuner, les sempiternels œufs durs, betteraves au vinaigre et langue de bœuf en tranches » (p.21).

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Personne humaine: « Enfants »

Participation #2 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Participation #3 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine de l’Ouest américain

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