J’ai lu, en version numérique via ma médiathèque, Hibakusha de Thilde Barboni et Olivier Cinna (éd. Dupuis, coll. Aire libre, mai 2017, 64 pages), une BD à partir de 15 ans selon l’éditeur et d’après une nouvelle de l’autrice, Hiroshima, fin de transmission parue en 1983 mais que je n’ai pas lue et dans laquelle elle s’est inspirée des « ombres d’Hiroshima », celles laissées par les corps atomisés.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ludwig Mueller est envoyé par les autorités nazies pour une mission confidentielle à Hiroshima, en tant que traducteur-interprète et y retrouve Okito, un Japonais qu’il a connu enfant et qu’il lui avait causé une blessure aux tendons qui lui a permis d’être inapte à l’armée. Mais très vite, affecté à une usine de produits chimiques, il a bien dû mal à rester neutre, comme il se plaît à se décrire, en traduisant des documents confidentiels cryptés qui le mettent de plus en plus mal à l’aise. Sa rencontre avec l’assistante de l’acupuncteur, une belle Japonaise déjà croisée dans un abri après une alerte à la bombe lui ouvrira-t-il la voie de la rédemption?
Il y est ainsi question des Hibakusha, terme japonais qui désigne les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki des 6 et 9 août 1945 ainsi que du sort réservé aux Allemands après leur capitulation, considéré comme des traites à la Nation japonaise… Jeune homme blessé depuis l’enfance et aux ordres des Nazis, Ludwig est peu sympathique de prime abord, mari et père absent et lâche, fantasmant sur une relation passionnée avec une autostoppeuse juive, jusqu’à sa rencontre avec une belle Japonaise qui lui permet de découvrir l’amour et de se remettre en question. Mais n’est-ce pas trop tard?
Graphiquement, je l’ai trouvé très réussie. Les illustrations avec la couleur dominante du rouge deviennent poétiques et délicates lorsqu’elles ont trait à la passion amoureuse entre Ludwig et la jeune femme alors qu’elles sont plus sombres et violentes lorsqu’elles ont trait à la guerre, que ce soit lorsque Ludwig est encore en Allemagne, auprès de sa femme et de son jeune fils qu’il a délaissés ou lorsqu’il est arrêté, après la reddition allemande. Un bon voire très bon moment de lecture avec cette BD qui prend une dimension fantastique en mêlant une histoire d’amour entre un Allemand et une Japonaise dans l’Histoire et qui à mon avis aurait mérité un peu plus de pages afin d’approfondir certains aspects de l’intrigue!
Pour d’autres avis sur cette BD: Fanny.

La BD de la semaine chez Fanny pour cette semaine

Participation #2 Un Mois au Japon 2025 de Lou et Hilde #BD historique

Participation #7 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Belgique (scénariste)
Très intéressant ce sujet. Je note le titre, peut-être que ma médiathèque l’a sur ses étagères.
Merci pour le partage.
J’espère que tu pourras le lire alors, bonne fin de journée!
L’angle est original, ça me tente.
Oui j’ai trouvé aussi même si comme je l’ai écrit, le format aurait pu être celui d’un roman graphique plutôt que celui d’une BD, bonne fin de journée!