J’ai lu La grande fabrique de mots d’Agnès de Lestrade et Valeria Docampo (éd. Alice Jeunesse, 2007), un album jeunesse à partir de 6 ans. Dans un monde dystopique où il faut acheter des mots pour les prononcer, il est bien difficile au pauvre Philéas d’ouvrir son cœur à la jolie Cybelle, surtout face au riche Oscar qui a suffisamment d’argent pour parler. Mais une belle déclaration d’amour tient-elle au nombre de mots prononcés?
Le monde dépeint dans cette histoire est bien sombre, la population ne parlant presque pas, les mots étant très chers, renforçant les discriminations sociales entre les pauvres et les riches, ces derniers portant des vêtements avec plein de lettres. Et pourtant, il est encore possible d’aimer sincèrement, par un regard, par un baiser et par quelques petits mots rares mais si précieux qui feront avoir des papillons dans le ventre. Les illustrations de Valeria Docampo complètent à merveille le texte d’Agnès de Lestrade, le rouge (de l’amour) effaçant page après page le marron fade. Un très bon moment de lecture tout en tendresse et en poésie avec cet album jeunesse qui réchauffera le cœur du lecteur avec les premiers émois amoureux de Philéas et Cybelle, malgré la noirceur de leur quotidien!
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