J’ai lu La huitième reine de Bina Shah (éd. Actes Sud, 2016, 356 pages) pour la lecture commune du 14 août 2021 des Étapes Indiennes autour de l’Indépendance du Pakistan. Je l’ai d’ailleurs fini le 14 août mais ne le chronique qu’en cette fin du mois d’août.
Ali Sikandar, un jeune étudiant de 25 ans et reporter pour une chaîne de télévision privée de Karachi est envoyé pour couvrir le retour au pays de Benazir Bhutto en octobre 2007. Est-elle vraiment celle qui permettra un meilleur avenir aux Pakistanais? Ali se laissera-t-il à son tour gagner par la ferveur entourant ce retour?
Contrairement à son père qui est un fervent partisan de Benazir Bhutto, Ali s’interroge sur ce retour et sur cette femme politique et aussi sur sa propre vie (ses choix professionnels avec la possibilité d’intégrer une université aux États-Unis, sa relation amoureuse avec une jeune fille hindoue, les rapports avec son père avec qui il a cessé tout contact depuis que ce dernier a épousé une seconde femme…). La petite histoire côtoie la grande Histoire, entre les questionnements du jeune homme et les trois derniers mois de la vie de Benazir Bhutto, grande figure politique de son pays avant son assassinat en décembre 2007 en pleine campagne électorale.
Les chapitres alternent entre le présent (2007) et le passé, le passé permettant d’éclairer le présent tant celui des trajectoires prises par les protagonistes comme Ali que celui du pays ou plus exactement d’une province du Pakistan, le Sindh. Il y est question des attentes, doutes et espoirs de la jeunesse pakistanaise, du poids des traditions tant culturelles que religieuses, de géopolitique (le pouvoir aux mains des militaires, corruption des élites, le PPP – Parti du peuple pakistanais dirigé par Benazir Bhutto et fondé par son père dans une vision socialiste, les féodaux…)… Plus l’histoire avance plus les liens entre les époques et les personnages se tissent jusqu’au dénouement final inéluctable. Une lecture fort intéressante en totale immersion dans l’histoire pakistanaise!
Pour d’autres avis sur ce roman: Katell et Rachel. Et aussi des avis sur Le cri de l’oiseau de pluie de Nadeem Aslam chez Pativore, L’histoire de Malala de Viviana Mazza chez Blandine et une bibliographie pakistanaise chez Hilde.
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