Pendant le RAT indien et gourmand, j’ai lu Balades indiennes de Chitra Benerjee Divakaruni, Anita Nair et Bulbul Sharma (éd. France Loisirs, août 2004, 173 pages), un recueil de 4 nouvelles avec l’histoire de femmes qui sont à un tournant de leur vie.

Chitra Benerjee Divakaruni a écrit les deux premières nouvelles. Dans L’échographie, deux cousines, Anju et Arundhati très proches malgré la distance, l’une vivant aux États-Unis et l’autre en Inde, sont enceintes de leur premier enfant et attendent avec appréhension l’échographie qui leur permettra de connaître le sexe de l’enfant à naître. Mais cette échographie aura-t-elle les mêmes répercussions? Quelle sera les conséquences des décisions prises, en particulier pour Arundhati? Il y est ainsi question de grossesse, de mariage arrangé, de condition de la femme (que ce soit celle à naître ou mariée) et même de divinités avec Prajapati, « le dieu ailé et capricieux du Mariage » (p.19).

Puis dans Une liaison (p.51), alors qu’elle est en train de préparer le dîner, Abha apprend de son mari, Ashok, que sa meilleure amie Mina a une liaison. Elle se sent blessée de ne pas l’avoir appris de l’intéressée et au fil des jours, doute de l’identité de l’homme avec qui son amie a une liaison. Serait-ce son mari? Je crois que cette nouvelle a été ma préférée des 4  lues. Il y est également question de mariage arrangé, de condition de la femme mariée, du droit au bonheur ou bien encore d’émancipation féminine face aux traditions familiales qui perdurent malgré le départ de ses femmes indiennes aux États-Unis.

Dans À flot d’Anita Nair (p.109), Prabha Devi, une jeune quadragénaire souhaite reprendre sa vie en main en apprenant à nager, cet apprentissage faisant écho à sa soif d’émancipation. Il y est ainsi une nouvelle fois question de la condition de la femme indienne, de ses désirs et droit au bonheur, entre modernité et traditions familiales suite à un mariage arrangé. J’ai également bien apprécié cette nouvelle et le cheminement intérieur de l’héroïne qui se redécouvre, s’étant au fil des années « éteinte », perdant petit à petit son brin de folie et d’excentricité joyeuse.

Puis j’ai fini sur une note rigolote mais pas si légère que cela, avec En sandwich! de Bulbul Sharma (p.157), une très courte nouvelle (11 pages) du point de vue du mari, Vinod, tiraillé entre sa femme et sa mère qui se dispute son amour. Que pourrait-il arriver dans vie pour mettre un terme à la situation? On retrouve les mêmes thèmes que précédemment, Vinod sous couvert de ne blesser aucune des deux femmes apparaissant bien lâche.

Dans ce recueil de nouvelles qui débute par un glossaire dans lequel on retrouve la définition de nombreux plats indiens, j’ai relevé de nombreux passages gourmands comme les plats préparés par Abha, journaliste à qui on a proposé d’écrire un livre de recettes de cuisine: un riz au poulet épicé, une assiette de biryani, le rogan josh ou bien encore le pista kulfi (p.84) mais moins ceux ratés de Nirmala et de la mère de Vinod: du jus de dattes ( « le jus aigre de phalsa ») préparé par la mère qui semble aussi mauvais que le thé préparé par Nirmala (« breuvage, à la fois amer et aqueux, tiède et généreusement étendu de lait tourné » (p.160)) ou « les samosa rabougris, les gulab jamun défiats et le café mortel » (p.162) ou bien encore avec des batailles de currys (p.164).

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