Pour cette nouvelle journée du Mois au Japon 2021, j’avais envie de m’arrêter sur la poésie japonaise et les haïkus. En première photo d’illustrations, j’en ai choisi sur le thème printanier, avec bien sûr, les cerisiers en fleurs puisque nous sommes au printemps.
Pour en savoir plus sur les haïkus, j’ai emprunté à la médiathèque J’écris des haïkus de Véronique Brindeau et Sandrine Thommen (éd. Picquier Jeunesse, 2016), un livre documentaire jeunesse à partir de 9 ans pour apprendre à écrire des haïkus et que j’ai trouvé très bien fait et pédagogue. L’autrice reprend les différentes règles pour les écrire en évoquant les grandes fêtes japonaises comme par exemple la fête du 3 février (premier jour de la nouvelle année autrefois) appelée la fête des fèves pour chasser les démons à la nouvelle année – et les poètes célèbres de haïkus comme Matsuo Bashô (XVIIe siècle), Yosa Buson (XVIIIe siècle) ou encore la poétesse Chiyo-ni (XVIIIe siècle). J’ai noté ce haïku de Matsuo Bashô repris d’ailleurs en épigraphe dans Entre Neige et Loup: « Dans le vieil étang//une grenouille qui plonge//ô le bruit de l’eau! ». Les illustrations de Sandrine Thommen ponctuent toutes ces informations de façon douce.
Mais avant de pouvoir en écrire, il faut comprendre l’essence des haïkus. Alors qu’est-ce qu’un haïku? Ce sont des poèmes extrêmement brefs. Leur simplicité n’est qu’apparente car ils sont en réalité très codifiés, les trois règles à suivre ayant été fixées au XVIIe siècle par Matsuo Bashô, un poète japonais. Ils se composent de peu de mots (pas plus de 12 dont un « mot de saison ») formant 17 syllabes suivant une alternance 5-7-5 et respectant la règle de la « coupure ». Ils doivent pouvoir se lire à voix haute en une seule respiration. Ils se présentent en une seule colonne verticale au Japon et sur trois lignes horizontales en France. S’ancrant dans les saisons, la nature, des instants/instantanés de la vie quotidienne ou encore du temps qui passe, ils reflètent des observations ou des souvenirs et suscitent l’émotion. Comme l’a écrit Jack Kerouac (XXe siècle), « Le haïku est une phrase douce et courte, avec un sursaut de pensée ».
La fin du livre se termine sur le grand jeu du kukai. Et si maintenant nous nous lancions également dans des écrits de haïkus? C’est ma participation pour la journée consacrée aux éditions Picquier du 22 avril 2021 du Mois au Japon.
- Mon livre de haïkus, à dire, à lire et à inventer
J’ai aussi emprunté Mon livre de haïkus, à dire, à lire et à inventer de Janik Coat et Jean-Hugues Malineau (éd. Albin Michel Jeunesse, 2012), un recueil de 100 haïkus à partir de 6 ans. Je trouve qu’il complète bien le livre précédent en en étant une application puisque nous y retrouvons des haïkus traditionnels japonais ou d’auteurs français contemporains mais aussi des créations d’élèves d’école primaire ou de collégiens.
Des conseils sont aussi donnés pour tenter à notre tour d’écrire des haïkus. Le livre est illustré de façon épurée par Janik Coat dont nous avions déjà lu un abécédaire animalier, A B C bestiaire (éd. Autrement Jeunesse, 2012). Je me suis d’ailleurs notée quelques-uns des haïkus comme celui-ci de Ryôkan: « Le voleur a tout emporté//Mais il a oublié la lune//À ma fenêtre » et qui me rappelle le deuxième conte d’un album jeunesse, Petits contes zen de Jon J. Muth (éd. Circonflexe, 2005), « Oncle Tsukimi et la lune ».
Nous lisons aussi La balade de Koïshi d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier (éd. Grasset Jeunesse, 2019), un album jeunesse à partir de 3 ans en forme de livre-accordéon dont les deux extrémités peuvent se rejoindre. Nous suivons de sa naissance à sa mort, Koïshi, un petit être « né d’une rizière et du soleil levant », conservant précieusement dans sa poche un grain de riz. Coup de cœur pour cet album jeunesse aux magnifiques illustrations et contant de façon poétique le cycle de la Vie!
Puis je relis une nouvelle fois Entre Neige et Loup d’Agnès Domergue et Hélène Canac (éd. Jungle, 2019), une BD jeunesse à partir de 7 ans. Élevée par son père, Lila vit cloitrée dans sa maison, sur une île enneigée. Depuis son plus jeune âge, son père la protège d’une malédiction et d’un démon. Un jour qu’il s’absente plus longuement, Lila l’imagine déjà prisonnier du démon et décide de partir à sa recherche. Accompagnée de son chat Bambou et de ses deux grenouilles, Mochi et Moshi, la jeune fille découvre alors une forêt endormie sous la neige, peuplée de jizos énigmatiques parlant en haïkus et d’un loup blanc. Il y est question de quête initiatique, d’amitié, de relations parent/enfant et d’aventures. Un très bon moment de lecture avec cette BD jeunesse fantastique aux magnifiques illustrations et empreinte de folklore japonais!
Participation #19 Un mois au Japon 2021 de Hilde et Lou #Lecture jeunesse
Participation #25 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya
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