Étiquette : estime de soi (Page 1 of 2)

Au fil des pages avec Méduse

J’ai lu Méduse de Martine Desjardins (éd. L’Atalante, septembre 2023, 206 pages), un court roman dont l’illustration de couverture à la fois envoûtante et dérangeante m’avait intriguée comme le résumé de quatrième couverture et sa description par l’éditeur comme un conte gothique féminin et cruel.

Surnommée Méduse par ses sœurs lorsqu’elle était toute petite jusqu’à en avoir oublié son prénom, une jeune fille rejetée par sa famille en raison de sa laideur, plus précisément d’une difformité oculaire, est confiée à un Institut et devient, plusieurs années durant, servante, toujours tête baissée, dos courbé et yeux cachés derrière ses cheveux auprès des 13 protégées, des jeunes filles également rejetées comme elle pour leurs difformités physiques et des 13 bienfaiteurs qui, une fois par mois, assouvissent leurs désirs d’une cruauté enfantine et leur perversité sur ces jeunes filles perdues et malheureuses, simples jouets sacrificiels de leurs jeux malsains. Au fil des ans, Méduse devient une adolescente/jeune femme qui suscite l’intérêt des bienfaiteurs du fait de sa forte tolérance à la douleur. Cette faculté lui permettra-t-elle de s’enfuir de l’Institut et de vivre une vie plus humaine?

J’ai trouvé que ce roman d’apprentissage était une réinterprétation originale du mythe de Méduse mais pas sans défauts, même si j’ai apprécié le style d’écriture poétique rappelant les tragédies grecques qui atténue la dureté des thèmes abordés et la difficile enfance puis oppressante adolescence de l’héroïne ainsi que les déclinaisons autour de la dénomination de ses yeux qui lui font horreur, ne s’étant jamais vue dans un miroir et qui sidèrent toute personne qui les voient.

En effet, j’ai trouvé que l’autrice donnait trop d’explications, comme si le lecteur ne pouvait pas avoir saisi lui-même ce qui se tramait, que ce soit la nature particulière de ses yeux (révélation finale qui n’en était pas vraiment une pour moi au vu des nombreux indices distillés au fil du récit) ou sur le sort réservé aux autres protégées. J’avais fait le même reproche dernièrement à Comme si nous étions des fantômes de Philip Gray ou Pandore de Susan Stokes-Chapman par exemple.

Là où le récit se développe autour de l’émancipation féminine, j’ai trouvé dommage que la narratrice ait dû compter sur un homme pour s’échapper de l’institut (bienfaiteur jaloux qui l’emmène dans un périple en mer et dont elle arrive quand même un peu trop facilement à échapper à la surveillance) et que pour ouvrir enfin les yeux sur ses capacités, cela se soit aussi réalisé grâce à un autre homme (figure revisitée de Persée) chargé de la ramener à l’Institut et qui lui redonne espoir, un début de reconnaissance voire même les prémisses d’un amour vite étouffé. J’aurai préféré qu’elle réussisse par elle-même, en prenant confiance en elle et pourquoi pas grâce aux livres de la bibliothèque de l’Institut pendant longtemps interdite. Il y est en effet question de la condition de la femme, du diktat de la beauté et des hommes dans une société patriarcale, du poids du regard des autres, de la honte du corps, d’estime de soi, de préjugés…

Une lecture déroutante, moins glauque que je le supposais (surtout au regard de la sexualité des bienfaiteurs, à moins que cela n’ait pas fait sens pour la jeune narratrice lorsqu’elle subissait leurs « jeux » puisqu’elle ne relève aucun penchant sexuel de leur part), mais qui me m’a pas plus emballée que ça même si voir le mythe sous le biais d’une émancipation féminine était intéressante!

Concernant le mythe de Méduse, j’avais bien plus apprécié Moi, Méduse de Sylvie Baussier (éd. Scrineo, coll. Mythologie, janvier 2021, 112 pages), un court roman jeunesse à partir de 10 ans avec dans les premières pages de jolies illustrations en noir et blanc de Tristan Gian et qui se place du point de vue des « monstres » de la mythologie grecque et non des héros – ici Méduse et non Persée-, celle-ci étant bien plus victime du Destin, des manigances et jalousies des Dieux et Déesses (ici la jalousie d’Athéna et le désir non réciproque de Poséidon) que « monstre » qui pétrifie les hommes de son regard.

Pour d’autres avis bien plus enthousiastes sur ce roman: Blandine, Steven, Nathalie et Belette.

Participation #10 Challenge Contes & Légendes 2024 de de Bidib #Mythologie grecque

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Animal: « Méduse »

Participation #8 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Québec/Canada

Au fil des pages avec Je ne suis pas une pieuvre

Nous lisons et relisons Je ne suis pas une pieuvre d’Eoin McLaughlin et Marc Boutavant (éd. Nathan, 2022, 40 pages), un album jeunesse à partir de 4 ans.  Ayant peur de l’eau, Sacha est une pieuvre qui refuse de croire qu’il en est une. Mais il est pourtant décidé à apprendre à nager à la piscine. Parviendra-t-il à affronter sa peur de l’eau grâce aux encouragements du jeune lecteur?

Nous retrouvons l’humour de ce duo auteur/illustrateur qui nous avait déjà bien faire rire avec L’Affaire des cookies disparus tant dans le texte qui interpelle directement le jeune lecteur que les illustrations colorées.  Avec sa bouille toute mignonne, Sacha est une petite pieuvre bien attachante et très expressive qui manque d’estime de soi. Cet album jeunesse peut d’ailleurs très bien être lu lors des premiers cours de natation à la piscine puisqu’il aborde les difficultés que rencontrent souvent les enfants en apprenant à nager: la découverte des vestiaires, les consignes à respecter dans la piscine, la peur de se noyer, la peur de faire pipi dans l’eau… Un très bon moment de lecture avec cet album jeunesse qui permet de dédramatiser sur la peur de l’eau de façon rigolote et bienveillante et qui nous a fait penser à Splat dans Plouf, Splat! de Rob Scotton!

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Animal : « Pieuvre »

Participation #14 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Irlande (Auteur)

Au fil des pages avec Issunbôshi, le petit samouraï

J’emprunte à la médiathèque Issunbôshi, le petit samouraï d’Alice Brière-Haquet et Sanoe (éd. Nobi Nobi!, coll. Soleil Flottant, 2016), un album jeunesse à partir de 6 ans et décrit par l’éditeur comme une version japonaise de Tom Pouce ou du Petit Poucet, le début me faisant également penser à Poucette. Un couple désire plus que tout un enfant, même le plus petit qu’il soit. Leur vœu est exaucé par l’arrivée d’un tout petit bébé, Issunbôshi. Malgré sa taille, le petit garçon grandit et rêve d’être un grand samouraï. Un jour, il quitte son foyer pour se mettre au service d’une princesse. Parviendra-t-il à faire preuve de courage face à de terrifiants onis et ainsi montrer sa grandeur?

Les illustrations colorées, expressives et de style manga sont magnifiques. Il est question d’aventures extraordinaires, de quête initiatique, de courage, de différence, de confiance en soi et de romance. Un très bon moment de lecture avec ce conte traditionnel japonais, l’album jeunesse se terminant sur un petit lexique et des explications sur ce conte datant du Japon médiéval et faisant partie des Otogi-zōshi du XVe/XVIe siècle!

Et ce sera une participation dans le thème du mois du Challenge Contes et Légendes de Bidib, le mois d’avril étant dédié aux « Anges et Démons ». Dans cette histoire, il s’agit d’onis – des yōkai issus du folklore japonais.  Ils sont représentés sous la forme de gigantesques démons hideux proches des trolls et des ogres, munis de leur gourdin et incarnent le mal absolu, portant des cornes comme le Diable. J’en apprends d’ailleurs un peu plus sur eux dans Yōkai! Le monde étrange des monstres japonais de Fleur Daugey et Sandrine Thommen (éd. Actes Sud Junior, 2017), un album jeunesse regroupant de nombreuses légendes japonaises à partir de 6 ans.

Participation #16 Un mois au Japon 2021 de Hilde et Lou #Album jeunesse

Participation #38 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Conte japonais

Challenge Petit Bac d’Enna #8 Catégorie Adjectif: « Petit »

challenge 2021 lire au féminin

Participation #22 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice et illustratrice

Participation #44 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Participation #11 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Conte traditionnel japonais

Au fil des pages avec Un oiseau sur mon épaule

Nous empruntons à la médiathèque Un oiseau sur mon épaule de Sibylle Delacroix (éd. Mijade, 2019), un album jeunesse à partir de 3 ans. Le jour de la rentrée des classes, une petite fille est prête à y aller et se faire des amis. Mais un oiseau qui grandit en même temps que sa confiance en elle s’égratigne l’empêche de parler aux autres enfants de sa classe. Arrivera-t-elle à vaincre sa timidité et à regagner son estime d’elle-même pour rompre sa solitude?

Les illustrations de Sibylle Delacroix au crayonné avec des touches orangées sont magnifiques. L’histoire aborde avec poésie et délicatesse la confiance en soi et l’estime de soi d’un enfant face à une rentrée scolaire. Il n’est pas si facile, même adulte, de s’ouvrir aux autres. L’oiseau comme voix intérieure personnifie à merveille les craintes et inquiétudes de la petite fille qui se replie de plus en plus sur elle sous son poids. Arrivera-t-elle à dépasser ses craintes pour aller vers les autres enfants et amorcer les prémices d’une belle amitié? Coup de cœur pour cet album jeunesse qui pourra permettre au jeune lecteur d’appréhender de façon plus sereine une rentrée scolaire ou l’arrivée dans une nouvelle école après un déménagement!

challenge 2021 lire au féminin

Participation #2 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Auteure européenne

Au fil des pages avec Amandine Malabul Sorcière maladroite

J’emprunte à la médiathèque un roman jeunesse que j’avais lu pour la première fois lorsque j’étais en primaire, Amandine Malabul Sorcière maladroite de Jill Murphy (éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Cadet, 1990, rééd. 2004), à partir de 8 ans. Amandine Malabul est une jeune sorcière en première année à l’Académie Supérieure de Sorcellerie. Mais l’apprentissage de la sorcellerie est bien difficile, notamment pour apprendre à voler avec son balai ou fabriquer des potions magiques. De par sa maladresse ou sa malchance, elle est souvent réprimandée par son professeur, Mademoiselle Bâtonsec et convoquée dans le bureau de la directrice, Mademoiselle Jollidodue. Heureusement, la jeune sorcière peut compter sur son amie Paméla et son petit chat tigré, Petitpas. Mais bientôt, un complot semble se tramer. Et si Amandine Malabul était capable de l’en empêcher?

C’est avec grand plaisir que je me replonge dans cette lecture d’enfance, Jill Murphy ayant écrit les aventures de cette sorcière attachante mais maladroite en 1974, bien avant la déferlante Harry Potter. Le texte plaisant, drôle et facile à lire est accompagné de jolies illustrations en noir et blanc avec des sorcières tout de noir vêtues avec leur balai volant et leur chat noir, à l’exception de Petitpas. Il y est question de sorcellerie, d’amitié et d’estime de soi. Un très bon moment de lecture qui plaira aux jeunes lecteurs amateurs de sorcellerie!

Logo, Challenge Halloween 2020, sorcières

Challenge Halloween de Hilde et Lou

Challenge Petit Bac d’Enna #10 Catégorie Crimes et Justice: « Sorcière »

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