Étiquette : enfance (Page 13 of 18)

Au fil des pages avec Le parfum des grandes vacances

Je lis Le parfum des grandes vacances de Thibault Prugne (éd. Margot, 2019), un album jeunesse grand format à partir de 6 ans.  Une petite fille, Louise passe l’été chez Pépé Léon son grand-père maternel, solitaire et excentrique, loin de la guerre. D’abord un peu intimidée par son grand-père, elle se laisse entraîner dans son univers enchanteur et bucolique, à l’écoute de la Nature et des oiseaux en particulier. Lors de son séjour, elle s’initie à la photographie, prenant en photos son quotidien et fait aussi la connaissance de Gaspard, un jeune garçon dont elle s’éprend et qui est venu avec son père qui travaille sur la construction d’un barrage.

Les illustrations sur des grandes doubles pages sont magnifiques et lumineuses et accompagnent à merveille un texte teinté de nostalgie, de poésie et au charme désuet, en pleine Seconde Guerre Mondiale et pourtant si éloignée d’elle, dans un havre de paix du Sud de la France où le temps semble s’être arrêté mais qui reste fragile et précaire. Portée par les souvenirs de Louise adulte, l’histoire est émouvante et pleine d’innocence et d’insouciance propre à l’enfance.

C’est une aussi une jolie ode à la Nature, Pépé Léon faisant tout pour vivre en harmonie avec elle et la préserver et en initiant sa petite fille à voir la beauté et la poésie que dégage la Nature. Il y est aussi question de romance avec un amour d’été qui marquera également Louise. Mais j’ai surtout été captée par le personnage du grand-père et de son propre combat, son excentricité prenant tout son sens à la fin de l’histoire et du lien qu’il tisse avec sa petite fille. D’ailleurs, cela m’a fait penser au lac de Castillon, dans le Verdon et à son barrage qui lors de sa mise à l’eau en 1948 a englouti le village de Castillon. Depuis, lorsque le niveau de l’eau est bas, on peut voir l’ancien pont Julien.

Coup de cœur pour cet album jeunesse au charme délicat et avec son lien intergénérationnel fort et émouvant! De cet auteur, j’avais également eu un coup de cœur pour Le souffleur de rêves qu’il avait illustré.

Pour d’autres avis sur cet album jeunesse: SorbetKiwi.

Participation #16 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Retour aux sources

Challenge Petit Bac d’Enna #11 Catégorie Voyage: « Vacances »

Au fil des pages avec le tome 1 de la BD Miss Charity

J’emprunte à nouveau à la médiathèque le tome 1 de Miss Charity, L’enfance de l’art de Loïc Clément et Anne Montel (éd. Rue de Sèvres, 2020), l’adaptation en BD du roman éponyme de Marie-Aude Murail, ayant déjà lu les deux l’année dernière.

Ce premier tome reprend la première partie du roman d’apprentissage jusqu’au départ de la gouvernante, la veille des 15 ans de l’héroïne, en ouvrant l’histoire non comme le roman aux 5 ans de Charity mais sur un événement survenu à Londres, en 1886. Alors qu’elle sort furieuse de chez Monsieur Dampf à qui elle a vendu des aquarelles, Miss Charity Tiddler évite de peu l’accident de la circulation et se replonge dans son passé, vers l’âge de 5 ans. C’est à cet âge qu’elle a commencé à élever sa première souris, Miss Petitpas pour rompre sa solitude de fille unique avant d’avoir une véritable ménagerie d’animaux blessés et/ou sauvés (ou non) des mains de la cuisinière. La petite fille est d’ailleurs couverte par sa bonne écossaise Tabitha puis aussi plus tard, à ses 10 ans, à la gouvernante française, Mademoiselle Blanche Legros.

Vivant librement son enfance dans la Nature et les livres, la petite fille grandit selon ses envies, loin des contraintes sociales imposées aux jeunes filles de la haute société victorienne et avec toute une ménagerie d’animaux qui inspireront plus tard ses aquarelles. Nous sommes loin de l’éducation rigoureuse imposée alors aux jeunes filles de son rang. Ici, il est question d’autonomie, de liberté et d’épanouissement personnel qui poseront les fondements de sa vie d’adulte, une jeune femme émancipée.

Comme dans le roman, le thème de la mort est présent et est partie prenante de la vie de l’héroïne et ce dès les premières pages avec une discussion sur la religion entre Charity alors âgée de 5 ans et sa mère. La petite fille a pour amies imaginaires ses petites sœurs décédées avant de les remplacer par sa ménagerie. Les morts nombreuses des animaux recueillis par Charity dans sa nursery sont traitées à hauteur d’enfant et comme objets d’expériences scientifiques, sans l’empathie qu’un adulte y mettrait et bien qu’elle soit effrayée par les histoires terrifiantes de sa bonne Tabitha.

Outre ses recherches scientifiques sur la faune et la flore de son jardin, Charity voue une autre passion aux oeuvres de Shakespeare, les apprenant par cœur.  Il est ainsi aussi question de théâtre, de vie et de passion amoureuse, comme par exemple lorsque Charity s’immisce dans la relation entre sa gouvernante et Herr. Schmal, le précepteur allemand de son cousin.

Je retrouve ainsi dans cette BD jeunesse toute l’espièglerie de la petite fille, sa candeur enfantine tout comme son imagination débordante qui rompe sa solitude et qui assouvit sa curiosité insatiable et sa soif de connaissance, comme cela ressort notamment de sa relation avec Kenneth Ashley qu’elle a rencontré un soir de Noël chez ses cousins et qu’elle croque dans ses dessins sous les traits d’un renard anthropomorphe. Ce n’est d’ailleurs pas le seul à être croqué sous forme d’animaux mais c’est celui qui accapare le plus les pensées de Charity, la relation Charity/Kenneth étant, je trouve, plus appuyée dans cette adaptation en BD.

Les illustrations à l’aquarelle, douces et colorées rappellent celles  naturalistes de Beatrix Potter qui a inspiré cette histoire à Marie-Aude Murail. La mise en page est aérée et dynamique, reproduisant le tourbillon des idées et pensées enfantines de Charity. J’ai trouvé cette adaptation fidèle et réussie au roman originel avec ce petit brin de fantaisie, d’insouciance et de fraîcheur propre au personnage de l’héroïne et aussi avec l’humour déjà présent dans le roman. Un bon moment de lecture avec cet ode à l’enfance, à la Nature et à la lecture et qui appelle à lire les deux tomes suivants, un triptyque étant prévu!

Pour d’autres avis sur ce premier tome: Bidib et Enna.

Participation #15 au Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Adaptation en BD

Participation #31 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Adaptation en BD

Participation #13 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Les propriétés et jardins dissimulés

Challenge Petit Bac d’Enna #9 Catégorie Être humain: « Miss »

Au fil des pages avec L’anniversaire

En ce 19 juin 2021, je continue en lecture commune avec Blandine notre plongée dans l’univers fascinant d’Alice au pays des merveilles. Outre les nombreuses versions du texte originel de Lewis Carroll (tant des traductions que des illustrations), cet univers a inspiré aussi tout un tas d’auteurs/illustrateurs. Nous avons donc choisi de lire une histoire qui rappelle les aventures oniriques d’Alice avec L’anniversaire de Pierre Mornet (éd. Autrement, 2013), un album jeunesse à partir de 8 ans et qui me replonge dans le monde de l’enfance avec une petite fille qui rencontre le jour de son anniversaire celle qui deviendra sa meilleure amie.

Parmi des coquelicots, une jeune femme brune s’endort et comme Alice, retombe dans les souvenirs de son enfance, en rêvant du jour d’anniversaire au cours duquel elle a rencontré dans une forêt son double blond, une petite fille de son âge qu’elle veut sauver de la Reine de la Nuit. La petite fille brune sera-t-elle suffisamment courageuse pour la défier au nom de l’amitié?

Les illustrations d’un classicisme envoûtant de Pierre Mornet sont magnifiques et participent à entretenir le mystère de cette rencontre contée dans un texte épuré, poétique et avec une logique irréelle propre aux rêves. Les animaux croisés sont à cet égard très réalistes. Il s’y mêle un doux parfum de magie et de nostalgie dans ce rêve dans un rêve, où chaque jour d’anniversaire de la jeune fille la renvoie à cette première rencontre. Ne s’agit-il alors que de la retranscription enfantine d’une amitié naissante? Ou la petite fille blonde est-elle l’incarnation du moi profond de la jeune femme brune qui se rappelle à elle à chaque anniversaire, bravant ainsi le temps qui passe? Un très bon moment de lecture!

Pour un autre avis: Blandine.

Participation #50 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib

Participation #9 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish

Au fil des pages avec Le grand voyage de Mademoiselle Prudence

Je lis Le grand voyage de Mademoiselle Prudence de Charlotte Gastaut (éd. Flammarion Jeunesse, coll. Père Castor, 2010), un album jeunesse grand format et avec des découpes à partir de 6 ans. Alors que sa mère la presse de ranger sa chambre et de mettre ses chaussures pour sortir, Prudence, une petite fille débordant d’imagination ne l’écoute pas, bien trop plongée dans un voyage imaginaire.

Et je m’évade avec elle dans son monde de rêves, chaque double page projetant la petite fille dans des aventures oniriques et grandioses, que ce soit une forêt ou au fond de l’eau par exemple. Prudence transforme les éléments de son quotidien pour les intégrer à ses rêveries, mettant en éveil tous ses sens comme par exemple en dégustant des cerises, en jouant sous la pluie, en écoutant non plus le discours de sa mère mais le sien. D’ailleurs, le texte mis en page de manière oppressante disparaît, la petite fille se sentant ainsi libérée du poids des ordres et réprimandes qui pèsent sur elle. Prudence se met dans sa bulle salvatrice peuplée de personnages fictifs avant de pouvoir affronter à nouveau la réalité et finir les préparatifs du voyage avec sa mère.

Charlotte Gastaut retranscrit à merveille ces moments de tension entre parent/enfant, cette histoire lui ayant été inspirée par sa fille. Dans des illustrations magnifiques, elle s’amuse avec des jeux de découpes et de transparence. Mention spéciale aux pages transparentes qui semblent se décalquer sur les suivantes dans le rêve d’eau de la petite fille.

Après Alice, c’est une bien jolie plongée poétique dans le monde de l’enfance en compagnie de Prudence qui suit non un lapin mais un oiseau rose. Il est rigolo de le repérer au fil des double-pages ainsi que les références aux classiques de la littérature jeunesse. D’ailleurs, Charlotte Gastaut cite dans sa dédicace Alice, Fifi, Max et Jean de la Lune entre autres et glisse également dans les pages de garde ses albums jeunesse précédents. Coup de cœur pour ce « livre-surprises » comme indiqué sur la quatrième de couverture qui plaira tout autant aux enfants qu’aux parents!

challenge 2021 lire au féminin

Participation #43 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice française

Challenge Petit Bac d’Enna #9 Catégorie Voyage: « Voyage »

Au fil des pages avec Alice au pays des merveilles

Cette semaine, je continue mon aventure onirique et de non-sense en compagnie d’Alice au pays des merveilles avec cette fois la version magnifiquement illustrée par Benjamin Lacombe et traduite dans sa version intégrale par Henri Parisot (éd. Soleil, décembre 2015, 290 page), un roman jeunesse pour les adolescents, à partir de 13 ans et qui reprend les 12 chapitres du roman originel datant de 1865, grand classique de la littérature jeunesse.

Après avoir suivi par curiosité un lapin blanc dans son terrier, Alice une petite fille se retrouve plongée dans des aventures extraordinaires au pays des merveilles. Comme dans un rêve, l’histoire est faite d’étrangetés, passant d’une scène à l’autre en jouant sur la logique et les sens, avec des personnages plus farfelus les uns que les autres. Il y est question du sens de l’existence, en particulier le délicat passage de l’enfance à l’adolescence (appréhension de son corps, de son être et du monde environnant) mais aussi de la nostalgie de l’enfance et de toute l’imagination propre à cet âge, comme en témoignent les dernières pages du roman avec les réflexions de la grande sœur d’Alice.

J’ai trouvé la traduction d’Henri Parisot plus fluide et moins confuse que celles d’autres traducteurs. D’ailleurs, à la fin du livre, tout un chapitre est consacré au travail de traduction pour rendre lisible les jeux de mots, les homophonies, les mots-valise et devinettes qui certaines resteront à jamais sans réponse, quelle que soit la langue ou bien encore les détournements de comptines enfantines anglaises.

A l’instar d’Alice qui varie dans sa taille tout au long de son aventure onirique et qui l’empêche de se sentir à sa place, il en va de même pour le texte et les illustrations avec une mise en page dynamique et créative avec des changements de police et de taille d’écriture et encore de rabats. Je retrouve alors une mise en page déjà utilisée par Benjamin Lacombe dans Blanche-Neige mais ici de façon plus aboutie. Les illustrations sont de toute taille avec de magnifiques portraits des différents personnages ou en double-page voire même « quatre-page » tout en couleurs ou intégrées dans le texte, de plus petite taille et en noir et blanc et rouge.

Graphiquement, les illustrations de Benjamin Lacombe ont un aspect tout à la fois gothique, surréaliste, enfantin et inquiétant voire même dérangeant et qui accompagnent à merveille (si je puis dire) l’histoire en se focalisant avant tout sur le personnage d’Alice. Alice est représentée à un âge intermédiaire entre l’enfance et l’adolescence, pas toute petite fille comme dans la version de Paku ni tout à fait adolescente. En cela, l’illustrateur s’est appuyé sur l’apparence choisie par John Tenniel dans le roman originel qui lui-même s’est servi d’une photo de référence donnée par Lewis Carroll.

En effet, dans cette édition du conte d’Alice, il est rappelé la genèse du roman, Lewis Carroll ayant inventé les aventures d’Alice pour faire plaisir à une petite fille, Alice Liddell lors d’une sortie en barque sur la Tamise le 4  juillet 1862 et sur le choix de l’apparence de sa petite héroïne, non brune comme Alice Liddell mais blonde comme une autre petite fille de sa connaissance, Béatrice Henley. J’ai, d’ailleurs, trouvé ces rappels historiques fort à propos quand on sait le passé ambigü et malsain qu’a pu entretenir Lewis Carroll avec de toutes jeunes filles qu’il considérait comme des « filles-amies » entretenant avec elles une correspondance riche en jeux de langage et de logique ou en les faisant poser nues dans des séries photos (les plus jeunes ayant à peine 7 ans). L’ouvrage se finit avec des lettres et photos de Lewis Carroll.

Pour une autre version illustrée de ce conte: Blandine avec celle de Valeria Docampo. Et une recette de gâteau « Eat Me » chez Isabelle.

Participation #9 au Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #LC / Alice au Pays des Merveilles

Participation #26 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Roman jeunesse

Participation #18 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Classique jeunesse

Participation #48 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib

Participation #59 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Tea-party

Participation #8 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Jardin

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