Étiquette : différence (Page 4 of 5)

Au fil des pages avec Konbini

Lors du RAT des Étapes Indiennes, je n’ai pas lu que des histoires indiennes mais ai fait une escale au Japon avec Konbini également paru sous le titre La fille de la supérette de Sayaka Murata (éd. Denoël, 2018), un roman court que j’aurai voulu emprunter pour le Mois au Japon 2020 et qui a obtenu le Prix Akutagawa en janvier 2016 (prix littéraire japonais qui récompense les auteurs débutants de nouvelles ou de romans courts). À 36 ans, Keiko Furukuna est célibataire et occupe un emploi précaire depuis ses 18 ans, celui de vendeuse à temps partiel dans un konbini. Un jour, un nouveau vendeur est embauché, Shiraha, un célibataire de 35 ans qui semble aussi perdu qu’elle.

Keiko ne vit que par et pour son travail au sein du konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. Elle est pourtant mal considérée par son entourage. Une jeune femme de son âge devrait être déjà mariée et avoir un « vrai » travail. Sous la pression sociale et pour se conformer aux exigences de la société, elle décide de passer un arrangement particulier avec Shiraha en se faisant passer pour un couple. Keiko arrivera-t-elle à trouver un sens à sa vie et accepter sa différence, loin du regard des autres et des traditions?

L’autrice, du même âge que son héroïne lorsqu’elle a écrit ce roman en 2016, nous plonge dans la société japonaise en en faisant une critique sociale. Elle dresse le portrait de deux anti-héros qui ont du mal à se fondre dans la société, mais le faut-il? Keiko qui dans son incompréhension du monde, froide et presque robotique, semble atteinte d’une maladie de l’ordre de l’autisme et est attachante dans sa quête de soi. De son côté, Shiraha est aussi désœuvré mais très antipathique. Se pose alors la question de la place de l’individu dans la société actuelle, en particulier pour les personnalités différentes? Un bon moment de lecture avec ce roman court, avec parfois des maladresses d’écriture, qui pose des questions existentielles.

Pour d’autres avis sur ce roman: Hilde et Rachel.

Au fil des pages avec Clic et Cloc

Nous empruntons à la médiathèque Clic et Cloc d’Estelle Billon-Spagnol (éd. Talents Hauts, 2018), un album jeunesse à partir de 3 ans et qui a été sélectionné pour le Prix des Incos 2019/2020 dans la catégorie « Maternelle ». Clic et Cloc sont deux oiseaux bleus inséparables depuis leur naissance, à tel point qu’il est bien difficile de savoir qui est qui. Mais un jour, Cloc disparaît. Clic s’inquiète jusqu’à ce qu’il voit Cloc en train de s’amuser sans lui. Est-ce la fin de leur amitié?

Estelle Billon-Spagnol aborde avec humour et douceur le thème de l’amitié qui permet au jeune lecteur de s’interroger sur sa nature: amitié exclusive, partage de passions différentes… Et si une séparation pour mieux se retrouver était plus forte et enrichissante qu’une amitié exclusive? Dans son texte, l’autrice s’amuse d’ailleurs autour de cette exclusivité dans les jeux de mots puis laisse son envol à chacun des deux oiseaux pour une bien jolie scène de retrouvailles. Les illustrations sont épurées sur fond de noir et blanc faisant ressortir les oiseaux très colorés, à l’image de l’illustration de la couverture. Coup de cœur pour cet album jeunesse!

Au fil des pages avec Elmer

Nous empruntons à la médiathèque Elmer de David McKee (éd. Kaléidoscope, 1989, rééd. 2003), un album jeunesse à partir de 3 ans et qui est devenu un classique de la littérature jeunesse. Elmer est un petit éléphant farceur qui aimerait être gris comme les autres éléphants. Mais il est tout bariolé et est facilement reconnu par les autres animaux de la jungle. Cela le rend triste. Un matin, il quitte le groupe d’éléphants à la recherche d’un arbrisseau de baies grises. Mais Elmer sera-t-il plus heureux en gris? Comment réagiront les autres éléphants? L’auteur aborde avec humour et tendresse les thèmes de la différence et de la tolérance. Un très bon moment de lecture avec Elmer, un éléphant tout bariolé, farceur et attachant! Cette histoire me rappelle celle de Chacun sa couleur d’Isabelle Carrier (un hippopotame qui est triste d’être gris) ou encore Le loup qui voulait changer de couleurs d’Orianne Lallemand et Éléonore Thuillier.

Pour prolonger la lecture, nous faisons des activités autour de l’histoire: un coloriage magique trouvé sur le blog (en anglais) de Lines Across et aussi d’autres sur le blog de la Maternelle de Moustache autour des couleurs, des chiffres, etc. Pour des idées d’exploitation pédagogique, n’hésitez pas à aller, comme moi, sur ces blogs. Je rajoute par exemple sur le tableau à double entrée une information supplémentaire en coloriant les éléphants. D’autre part, la journée du 23 mai étant celle d’Elmer, l’École des Loisirs a également mis sur son site des activités pour les enfants.

Challenge Petit Bac d’Enna #7 Catégorie Prénom: « Elmer »

Au fil des pages avec Ouvre-moi

Nous lisons Ouvre-moi de Muka (éd. Alice Jeunesse, 2016, rééd. 2019), un album jeunesse à partir de 4 ans et qui a été Lauréat du 30ème Prix des Incos 2018/2019 dans la sélection CP. Un jeune garçon vit seul dans une maison en bois à la lisière de la forêt. Un hiver bien froid, un ours vient lui demander refuge. Après un temps de réflexion, le jeune garçon accepte. Mais la cohabitation semble bien difficile, l’ours étant bien grand et maladroit. A bout, le jeune garçon chasse l’ours. Et s’il avait finalement besoin de son aide?

L’histoire permet au jeune lecteur de ressentir tout un tas d’émotions, à l’instar du jeune garçon: de la crainte, de la joie, de l’exaspération… Les illustrations dynamiques accompagnent à merveille le texte, notamment au moment des hésitations du jeune garçon.  L’histoire aborde les thèmes de l’amitié, de la différence et du partage. Qu’il peut être bien difficile parfois de vivre ensemble, de laisser sa porte ouverte à l’Autre, à l’étranger. Et pourtant un avenir commun est possible, comme par exemple à l’arrivée d’un bébé dans une fratrie ou encore dans l’accueil d’un étranger, d’un migrant… Coup de cœur pour cet album jeunesse plein de tendresse!

Au fil des pages avec D’entre les ogres

J’emprunte à la bibliothèque D’entre les ogres de Gilles Baum et Thierry Dedieu (éd. Seuil Jeunesse, 2017), un album jeunesse à partir de 6 ans selon l’éditeur mais pour les plus grands selon moi au regard des illustrations au fusain très sombres voire effrayantes et dérangeantes pour de jeunes enfants. En effet, cet album jeunesse ne laisse pas indifférent après sa lecture, à l’instar de la couverture qui interpelle.

Un couple d’ogres découvre dans la forêt un bébé humain. Ils l’élèvent comme si elle était leur propre fille, la prénommant Blanche et la choyant de tout leur amour. Mais en grandissant, Blanche devient trop curieuse sur les différences qu’elle constate entre ses parents adoptifs et elle, en devenant même plus monstrueuse que les ogres. Pourquoi l’empêchent-ils de manger comme eux par exemple? Devant l’insistance des questions de Blanche auxquelles ils ne peuvent répondre par amour pour elle, ils décident, le cœur gros, de la ramener parmi les siens, ceux-là même à l’origine de son abandon dans la forêt. Qu’attendre d’un tel retour?

À travers la relation entre des ogres – parents imparfaits – et une enfant humaine, cet album jeunesse aborde d’une façon très singulière les thèmes de l’adoption,  de la différence, des préjugés et de la recherche de ses origines. La fin de l’histoire, bien qu’ouverte, ne présage rien de bon, si ce n’est, peut-être, l’amour inconditionnel que se portent ces trois êtres. Un album jeunesse à découvrir!

Challenge Halloween 2019 de Hilde et Lou

Participation #78 Je lis aussi des albums

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