Étiquette : Charlotte Gastaut

Au fil des pages avec Poucette

J’avais relu l’année dernière avec mon mini lutin, sans prendre le temps de le chroniquer, Poucette, d’après Hans Christian Andersen et illustré par Charlotte Gastaut (éd. Flammarion Jeunesse, coll. Père Castor, 2011, 32 pages), un album jeunesse pour les 3/6 ans selon l’éditeur. Il était une fois Poucette, une toute petite fille qui n’était pas plus haute qu’un pouce qui vivait paisiblement jusqu’au jour où elle rencontra une vieille grenouille. Commence alors pour elle un long voyage aux multiples dangers. Arrivera-t-elle à trouver le bonheur et finir sa vie en compagnie d’un prétendant à sa hauteur et qu’elle aimera en retour?

J’apprécie toujours autant les illustrations de Charlotte Gastaut qui apportent une touche asiatique/japonaise au long voyage initiatique de la petite fille. On ressent les émotions de Poucette, que ce soit la solitude, la faim, le froid de l’hiver ou la peur à chaque pression exercée sur elle afin qu’elle prenne, sans son consentement, un mari, que ce soit le fils de la vieille grenouille ou la taupe, voisin de la souris qui la recueille l’hiver venu. On est loin du modèle rousseauiste de l’éducation des jeunes filles aux XVIIIe et XIXe siècles décrit dans Émile ou De l’éducation (1762) selon lequel les femmes devraient tout faire pour plaire et faire honneur à leur mari, en leur rendant la vie agréable et douce, même si c’est dans la souffrance. Toutefois, le choix d’un mari reste important jusqu’à la fin du conte, comme l’était la condition de la femme du XIXe siècle, l’histoire s’achevant par la rencontre avec le prince des fleurs. Il y est également question d’entraide, la petite fille se liant d’amitié avec une hirondelle qu’elle a soigné pendant l’hiver. Poucette se révèle forte face à l’adversité et bienveillante à l’égard de ses amis. Un très bon moment de lecture avec cet album magnifiquement illustré et qui est paru pour la première fois en 1835!

Participation #7 Challenge Contes et Légendes 2023 de Bidib #Conte traditionnel

Participation #3 Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Conte traditionnel

Point lecture hebdomadaire #39

En cette fin de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures) et ma lecture en cours.

Nos lectures du  25 avril au 1er mai 2022:

Des lectures jeunesse:

  • (Album jeunesse) L’Arbre de Sobo de Marie Sellier et Charlotte Gastaut

Nous lisons L’Arbre de Sobo de Marie Sellier et Charlotte Gastaut (éd. de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2018), un album jeunesse grand format à partir de 6 ans et aux magnifiques illustrations. Kimi se souvient de sa grand-mère, Sobo chez qui elle passait les vacances, à la campagne. Sobo était couturière, brodant des kimonos. Elle se rendait avec Kimi au pied d’un arbre surplombant la campagne, avec au loin la mer. Mais au décès de Sobo, les parents de Kimi souhaitent vendre la maison. Kimi réussira-t-elle à leur faire changer d’avis? Il y est question du deuil, de transmission entre une grand-mère et sa petite fille, Sobo lui ayant transmis le goût de la Nature et de la broderie! Un très bon moment de lecture avec cette histoire qui renvoie aussi au folklore japonais avec le renard (le yokai Kitsune – « esprit renard »)!

  • (Album jeunesse) Dans l’œuf d’Emma Lidia Squillari

Nous lisons Dans l’œuf d’Emma Lidia Squillari (éd. Seuil Jeunesse, 2019), un album jeunesse à partir de 3 ans. 12 oeufs sont prêts à éclore. Au fil des double page, un des animaux disparaissent. Serait-ce l’œuvre du serpent qui l’air de rien les dévore? Et si lui aussi était avalé à son tour? Un bon moment de lecture rigolo autour de la transgression et de la politesse (ou plutôt impolitesse)  qui nous rappelle d’autres histoires comme celle de C’est à moi, çà! de Michel Van Zeveren et qui permet au jeune lecteur de décompter les animaux avalés!

  • (BD jeunesse) Ana Ana, Touffe de poils, drôle d’animal! de Dominique Roques et Alexis Dormal (T19)

Nous lisons le dernier tome paru en mars 2022 d’Ana Ana, le tome 19: Touffe de poils, drôle d’animal! de Dominique Roques et Alexis Dormal (éd. Dargaud, 2022), une BD jeunesse pour les 3/6 ans. En se rendant compte que les autres doudous d’Ana Ana sont des animaux, Touffe de poils se demande quel animal il est. Mais la tâche est bien difficile. Encore un très bon moment de lecture avec ce tome qui aborde la question de l’appartenance et de la différence!

  • (Roman jeunesse) Hôtel Heartwood, Un hiver si doux de Kallie George et Stephanie Graegin (T2)

Mercredi après-midi, nous finissons de lire les derniers chapitres du tome 2 d’Hôtel Heartwood, Un hiver si doux de Kallie George et Stephanie Graegin (éd. Casterman Jeunesse, 2019, 187 pages), un roman jeunesse à partir de 8 ans et aux jolies illustrations en noir et blanc. Un très bon moment de lecture en compagnie de Mona la petite souris et tous les autres animaux de passage à l’hôtel Heartwood! Nous commencerons mercredi prochain le tome 3, Ensemble, c’est mieux.

  • (Album jeunesse) C’est peut-être une pomme de Shinsuke Yoshitake

Nous lisons et relisons depuis mercredi C’est peut-être une pomme de Shinsuke Yoshitake (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans qui nous a bien fait rire avec un petit garçon qui procrastine devant une pomme. Finira-t-il par la manger? Un très bon moment de lecture complètement loufoque, absurde autour de l’imagination débordante d’un petit garçon ou bien plus philosophe et scientifique qu’il n’y paraît, ne se fiant pas à ses sens et aux apparences, mettant alors en pratique le doute cartésien!

  • (Album jeunesse) Gaston la licorne, Mes émotions d’Aurélie Chien Chow Chine

Nous lisons Gaston la licorne, Mes émotions d’Aurélie Chien Chow Chine (éd. Hachette, ), un album jeunesse avec une roue des émotions à partir de 3/4 ans et qui regroupe des histoires déjà parues de Gaston la licorne et des nouvelles: une émotion par histoire suivie d’un exercice de sophrologie. Nous y retrouvons des émotions non présentes dans d’autres albums sur ce thème comme « tout fou fou » ou « coupable ». Un livre qui rejoint dans nos bibliothèques ceux avec le Monstre des couleurs, Le loup ou bien encore Minimoni.

  • (Album jeunesse) Hachiko, L’incroyable histoire d’un chien fidèle de Pamela S. Turner et Yan Mascimbene

Je lis Hachiko, L’incroyable histoire d’un chien fidèle de Pamela S. Turner et Yan Mascimbene (éd. Nobi Nobi, 2017), un album jeunesse à partir de 6 ans et qui s’inspire d’une histoire vraie rappelée en fin d’ouvrage. Un jeune garçon, Kentaro raconte l’histoire de Hachiko, un chien fidèle et loyal qui a attendu pendant des années, chaque jour, à la gare de Shibuya son retour, même après le décès de son maître. Un bon moment de lecture avec cette histoire de loyauté et d’amitié!

  • (Album jeunesse) Raymond La Taupe, détective de Camilla Pintonato

Nous lisons Raymond La Taupe, détective de Camilla Pintonato (éd. Seuil Jeunesse, 2020), un album jeunesse à partir de 3 ans avec l’histoire de Raymond, une taupe tenant un restaurant et chef cuisinier reconnu. Mais pourtant, son plus grand rêve est de devenir détective privé. Un jour, le papy d’une écureuil disparaît. Passionné de romans policiers, Raymond est déterminé à faire ses preuves et résoudre cette disparition. Mais n’est pas Sherlock Holmes qui veut. Un très bon moment de lecture!

  • (Album jeunesse) Les animaux préhisto de Cécile Alix et Kiko

Nous lisons Les animaux préhisto de Cécile Alix et Kiko (éd. L’élan vert, 2020), un album jeunesse à partir de 2/3 ans aux illustrations colorées accompagnant un texte rigolo en rimes. Une façon rigolote d’aborder les peintures rupestres et l’art préhistorique! A la fin de l’album, nous comprenons alors que les animaux de l’histoire sont ceux qui peuvent être vus sur les parois de la grotte Chauvet, grotte ornée paléolithique située en Ardèche.

  • (Album jeunesse) Un tout petit coup de main d’Ann Tompert et Lynn Munsinger

Nous lisons aussi Un tout petit coup de main d’Ann Tompert et Lynn Munsinger (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, 1995), un album jeunesse à partir de 2/3 ans avec l’histoire d’un éléphant qui voudrait bien faire de la balançoire. Mais son poids empêche la bascule. Les autres animaux tentent de faire contrepoids. Seront-ils suffisants pour mettre en branle la balançoire et permettre à l’éléphant de jouer? Un bon moment de lecture rigolo avec cet album jeunesse au texte répétitif sur les thèmes de l’entraide, d’amitié et d’équilibre des masses!

  • (BD jeunesse) Les Quiquoi et le concours de déguisements qui risque de tourner à la catastrophe de Laurent Rivelaygue et Olivier Tallec (T7)

Nous lisons le tome 7, Les Quiquoi et le concours de déguisements qui risque de tourner à la catastrophe de Laurent Rivelaygue et Olivier Tallec (éd. Actes Sud Junior, 2017), une BD jeunesse à partir de 6 ans, au format à l’italienne et proche d’un album illustré. Les déguisements qu’ont choisi les Quiquoi pour le concours du meilleur déguisement de l’école sont ratés. Olive dessine l’entrée d’un château fort pour aider Pétole qui se désespère de trouver un costume de princesse. La bande d’amis sont alors amenés à aider un prince à délivrer une princesse. Encore une histoire loufoque et pleine d’imagination en compagnie des Quiquoi!

  • (BD jeunesse) Les Quiquoi et l’étrange maison qui n’en finit pas de grandir de Laurent Rivelaygue et Olivier Tallec (T1)

Nous enchaînons avec un autre tome, le tome 1: Les Quiquoi et l’étrange maison qui n’en finit pas de grandir de Laurent Rivelaygue et Olivier Tallec (éd. Actes Sud Junior, 2017), une BD jeunesse à partir de 6 ans, au format à l’italienne et proche d’un album illustré. Olive dessine une étrange maison qui est bien plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. La bande d’amis y pénètre non sans appréhension. Un bon moment de lecture loufoque avec l’imagination débordante des Quiquoi!

  • (BD jeunesse) Dans les yeux de Lya, Un coupable intouchable de Justine Cunha et Carbone (T3)

Après avoir lu l’année dernière les deux premiers tome de cette trilogie, j’ai enfin pu emprunter le troisième et dernier tome de Dans les yeux de Lya, Un coupable intouchable de Justine Cunha et Carbone (éd. Dupuis, 2021), une BD jeunesse à partir de 9/10 ans. Malgré les incohérences/erreurs juridiques et judiciaires (en particulier dans le métier d’Avocat et en matière d’indemnisation en cas d’accident de la circulation, le rôle des compagnies d’assurance étant ici totalement occulté), j’avais apprécié le premier tome beaucoup moins le second. Je souhaitais quand même connaître le dénouement de cette affaire et voir la façon dont Lya allait confondre le responsable de son invalidité. Une jolie conclusion pour ce thriller judiciaire dans lequel le trio est toujours attachant et courageux!

  • (Album jeunesse) La grande famille de Galia Bernstein

Encore une histoire de chat pour mon mini lutin! Nous lisons La grande famille de Galia Bernstein (éd. Nathan Jeunesse, 2018), un album jeunesse à partir de 3 ans. Simon, un petit chat pense être de la famille des félins, ce qui fait rire les autres grands et forts félins tels que le lion, le tigre ou la panthère. Et s’il avait raison? Un bon moment de lecture avec cet album jeunesse qui aborde avec humour le thème de la famille, de l’identité, de l’appartenance à un groupe et de la différence! Nous retrouvons d’ailleurs des thèmes communs à un autre album jeunesse de cette autrice, Laissez-moi tranquille….

  • (Documentaire jeunesse) 10 secrets sur les manchots de Catherine Barr et Hanako Clulow

Nous lisons aussi 10 secrets sur les manchots de Catherine Barr et Hanako Clulow (éd. Kimane, 2018, 24 pages), un documentaire jeunesse à partir de 6 ans et avec une couverture découpée pour en savoir plus sur les manchots, que ce soit par exemple les manchots empereurs et leur façon si particulière de se déplacer ou les manchots Adélie qui adorent les cailloux… Un bon moment de lecture qui ravira tous les amateurs de manchots! Forcément nous étions tenus de le lire.

Des lectures adultes:

  • (Roman adulte) Maïmaï d’Aki Shimazaki

En début de semaine, je continue et finis de lire Maïmaï d’Aki Shimazaki (éd. Actes Sud, 2019, 174 pages), un roman court à la fin ouverte et qui vient clore le cycle 2 de la pentalogie L’ombre du chardon. L’histoire se focalise cette fois sur Tarô, désormais âgé de 26 ans, sa mère, Mitsuko venant de décéder. Il découvre alors des secrets de famille tout en renouant avec Hanako, une amie de jeunesse âgée de 24 ans, les deux tombant amoureux l’un de l’autre. Encore une fois, l’autrice narre un amour de jeunesse retrouvé et qui aborde de façon toujours épurée et délicate des secrets de famille qui peuvent entraîner des situations graves et dérangeantes (maternité, adoption, inceste…).

  • (BD adulte) Béatrice de Joris Mertens

J’ai lu Béatrice de Joris Mertens (éd. Rue de Sèvres, 2020, 112 pages), une BD adulte/roman graphique sans textes. Dans les années 70, Béatrice, une jeune femme célibataire et vendeuse dans un grand magasin se rend sur son lieu de travail en train et est intriguée par un sac à main rouge laissé par terre. Un jour, elle succombe à sa curiosité et emporte le sac chez elle. Elle y découvre un album photo rempli de photos d’un couple amoureux ayant vécu dans les années 20. Cette découverte chamboule son existence bien terne et routinière. Jusqu’à quel point la jeune femme solitaire et rêveuse va-t-elle s’identifier à celle des photos? Est-ce une vie par procuration poussée à l’extrême ou un pacte avec le diable? Un très bon moment de lecture avec cette BD!

  • (BD adulte) Blanc autour de Wilfried Lupano et Stéphane Fert

J’ai enfin lu Blanc autour de Wilfried Lupano et Stéphane Fert (éd. Dargaud, 2020, 144 pages), une BD adulte s’inspirant de faits et personnages historiques ayant existé aux États-Unis, 30 ans avant la Guerre de Sécession. En 1832, la jeune institutrice Prudence Crandall décide d’accueillir dans son école pour filles qu’elle dirige à Canterbury, une petite ville du Connecticut, une jeune fille noire, Sarah. Mais encore marquée par une sanglante révolte d’esclaves menée un an plus tôt par Nat Turner, la communauté blanche et raciste va tout faire pour l’en empêcher, même par la violence si la voie légale n’était pas suffisante.

Comme pour Les filles de Salem de Thomas Gilbert, j’en attendais peut-être plus. Graphiquement alors que j’avais été attirée par l’illustration de couverture, j’ai trouvé que les personnages étaient un peu trop similaires et caricaturaux, même si la rondeur des illustrations permet d’atténuer un peu la dureté du propos. J’ai bien plus apprécié l’histoire même si j’ai trouvé que l’introduction de la « sorcière blanche » était peut-être de trop. Il y est ainsi question du droit à l’instruction, de sororité, d’égalité ou bien encore des droits civiques des Afro-américains qui bien que libres n’étant pourtant pas égaux… Un bon moment de lecture, l’ouvrage finissant par un postface de la conservatrice du Musée Prudence Candall!

Ma lecture en cours:

(Roman adulte) La Marche de Mina d’Yoko Ogawa

Avec retard pour la LC du 15 avril 2022, j’ai lu jusqu’au chapitre 33 (240 pages) La Marche de Mina d’Yoko Ogawa (éd. Actes Sud, 2008, 318 pages), un roman initiatique dans lequel Tomoko, désormais adulte se souvient lorsqu’elle a vécu, pendant un an, en 1972, chez son oncle et sa tante, après le décès de son père, lorsqu’elle était âgée de 12 ans et son amitié avec sa cousine, Mina, d’un an plus jeune qu’elle. Un bon moment de lecture au rythme lent et qui va bien avec l’histoire teinté de nostalgie et de doux sentiments, pleine d’anecdotes et de souvenirs d’enfance de Tomoko, que ce soit des faits historiques ou des épisodes familiaux auprès auprès des habitants de la maison d’Ashiya avec chacun leur personnalité excentrique!

 

Au fil des pages avec Le grand voyage de Mademoiselle Prudence

Je lis Le grand voyage de Mademoiselle Prudence de Charlotte Gastaut (éd. Flammarion Jeunesse, coll. Père Castor, 2010), un album jeunesse grand format et avec des découpes à partir de 6 ans. Alors que sa mère la presse de ranger sa chambre et de mettre ses chaussures pour sortir, Prudence, une petite fille débordant d’imagination ne l’écoute pas, bien trop plongée dans un voyage imaginaire.

Et je m’évade avec elle dans son monde de rêves, chaque double page projetant la petite fille dans des aventures oniriques et grandioses, que ce soit une forêt ou au fond de l’eau par exemple. Prudence transforme les éléments de son quotidien pour les intégrer à ses rêveries, mettant en éveil tous ses sens comme par exemple en dégustant des cerises, en jouant sous la pluie, en écoutant non plus le discours de sa mère mais le sien. D’ailleurs, le texte mis en page de manière oppressante disparaît, la petite fille se sentant ainsi libérée du poids des ordres et réprimandes qui pèsent sur elle. Prudence se met dans sa bulle salvatrice peuplée de personnages fictifs avant de pouvoir affronter à nouveau la réalité et finir les préparatifs du voyage avec sa mère.

Charlotte Gastaut retranscrit à merveille ces moments de tension entre parent/enfant, cette histoire lui ayant été inspirée par sa fille. Dans des illustrations magnifiques, elle s’amuse avec des jeux de découpes et de transparence. Mention spéciale aux pages transparentes qui semblent se décalquer sur les suivantes dans le rêve d’eau de la petite fille.

Après Alice, c’est une bien jolie plongée poétique dans le monde de l’enfance en compagnie de Prudence qui suit non un lapin mais un oiseau rose. Il est rigolo de le repérer au fil des double-pages ainsi que les références aux classiques de la littérature jeunesse. D’ailleurs, Charlotte Gastaut cite dans sa dédicace Alice, Fifi, Max et Jean de la Lune entre autres et glisse également dans les pages de garde ses albums jeunesse précédents. Coup de cœur pour ce « livre-surprises » comme indiqué sur la quatrième de couverture qui plaira tout autant aux enfants qu’aux parents!

challenge 2021 lire au féminin

Participation #43 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice française

Challenge Petit Bac d’Enna #9 Catégorie Voyage: « Voyage »

Nos lectures pour le mois « Mythologie grecque et perse » 2021

En mai 2021, c’est aussi un mois dédié à la mythologie grecque et perse avec le Challenge Contes et Légendes de Bidib et 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie. Le temps filant à toute vitesse, je n’aurai pas le temps de chroniquer toutes nos lectures et regroupe donc sous un même billet thématique nos lectures de mythologies grecques. 

Des albums jeunesse

  • Autrefois l’Olympe… Mythes en haïku

J’ai commencé par Autrefois l’Olympe… Mythes en haïku d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier (éd. Thierry Magnier, 2015), un album jeunesse à partir de 6 ans.

Les haïkus d’Agnès Domergue et les jolies illustrations à l’aquarelle de Cécile Hudrisier mettent en valeur 20 figures célèbres de la mythologie gréco-romaines comme par exemple Narcisse, Pégase ou La Méduse. Dans la même série, il existe les Contes et les Fables en haïku. Il n’est pas si simple de deviner ces grands mythes. J’avoue avoir plus facilement reconnu les contes (re)lus bien plus souvent ces dernières années avec mon mini lutin. Reconnaîtrez-vous les deux mis en illustration?

  • Dieux & Déesses de la mythologie grecque

J’ai aussi lu Dieux & Déesses de la mythologie grecque de Françoise Rachmul et Charlotte Gastaut (éd. Flammarion Jeunesse, coll. Père Castor, 2013), un album jeunesse à partir de 7 ans.

Nous retrouvons la vie de 12 Dieux et Déesses de l’Olympe avec par exemple Zeus, Héra, Poséidon, Athéna, Aphrodite, Artémis… Les illustrations de Charlotte Gastaut sont très jolies et apportent une touche classique et poétique au récit de Françoise Rachmul.

  • Héroïnes & et Héros de la mythologie grecque

J’ai ensuite lu Héroïnes & et Héros de la mythologie grecque de Françoise Rachmul et Charlotte Gastaut (éd. Flammarion Jeunesse, coll. Père Castor, 2016, rééd. 2019, 96 pages), un album jeunesse à partir de 7 ans.

Après les Dieux et les Déesses, le même duo autrice/illustratrice s’intéressent aux héros et héroïnes qui sont ou non aidés par les Dieux de l’Olympe. Nous retrouvons les destins épiques de Jason, Thésée, Hélène, Achille et Atalante. Ce choix est expliqué dès les premiers pages de l’album.

Des romans jeunesse

J’ai également prévu de lire des romans jeunesse abordant la mythologie grecque. Mise à jour du 8 juillet 2021: mi-juin, j’ai lu les deux tomes de L’enfance des Dieux.

  • L’enfance des Dieux (T1 et T2)

J’ai commencé par le tome 1, L’enfance des Dieux, Zeus d’Évelyne Brisou-Pellen illustré par Thierry Christmann (éd. Pocket Jeunesse, PKJ, 2021, 89 pages), un roman jeunesse à partir de 9 ans. Après avoir pris la place de son père, Chronos dévore un à un sa descendance pour échapper à une prédiction funeste. Mais sa sœur et épouse, Héra réussit à sauver le dernier-né Zeus. Zeus grandit dans la joie et l’ignorance auprès des nymphes. Une fois sa véritable nature révélée, il décide d’aller sauver ses frères et sœurs avec l’aide de sa cousine Métis. Il déclenche alors la guerre entre Dieux et Titans.

Puis j’ai poursuivi avec le tome 2 de L’enfance des Dieux, Athéna d’Évelyne Brisou-Pellen illustré par Thierry Christmann (éd. Pocket Jeunesse, PKJ, 2021, 97 pages), un roman jeunesse à partir de 9 ans. Cette fois, nous partons de la naissance d’Athéna qui semble grandir dans un caverne étrange, observant de l’intérieur le monde extérieur . En réalité, elle sort de la tête de Zeus qui l’a enfantée seul et qui a pris la place de son père en devenant le premier des Dieux de l’Olympe. Athéna décide d’aider les mortels. Malgré son caractère impulsif et même colérique, y parviendra-t-elle?

Dans les deux tomes, on trouve un petit glossaire, une carte des dieux et un arbre chronologique des différentes divinités présentées. Le texte est accompagné d’illustrations en noir et blanc. Une lecture très rapide dans un langage un peu trop familier à mon goût, notamment lorsque le narrateur apostrophe le lecteur ou donne son avis avec humour sur la vie pleine de péripéties des dieux (style narratif encore plus développé dans le tome suivant) et qui rend accessible aux plus jeunes la mythologie grecque! 

  • Zéphir cheval de l’Olympe (T1)

J’ai rendu sans le lire le  tome 1 de Zéphir cheval de l’Olympe, La course des dieux de Kallie George (éd. Albin Michel Jeunesse, 2019, 256 pages), un roman jeunesse à partir de 9 ans. Il existe un second tome qui était déjà emprunté à la médiathèque, La revanche de la Nuit (éd. 2020, 252 pages). Je les emprunterai lorsque les deux seront disponibles.

Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Mythologie grecque

Challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Mythologie grecque

challenge 2021 lire au féminin

Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice/illustratrice française et autrice canadienne

Au fil des pages avec Les Hauts de Hurle-Vent

Je lis Les Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë et illustré par Charlotte Gastaut (éd. L’école des loisirs, coll. Illustrés classiques, 2019), un roman jeunesse à partir de 13 ans et qui est une version abrégée du texte originel. J’avais déjà lu ce classique de la littérature anglo-saxonne paru en 1847 il y a plus de 15 ans, me rappelant le caractère cruel et vengeur de Heathcliff qui en devenant propriétaire des Hauts de Hurlevent en terrifie les occupants encore vivants, après avoir perdu son amour de jeunesse, Catherine.

La narration de l’histoire reprend celle originelle, la vie de Heatchcliff étant racontée par Mr. Lockwood, nouveau locataire de Thrushcross Grange qui la tient lui-même de la vieille femme de charge, Mrs. Hélène « Nelly » Dean ou d’autres domestiques des deux maisonnées. Le lecteur se sent aussi dépassé que Mr. Lockwood lorsqu’il fait la connaissance de Mr. Heatchcliff, un soir de tempête dans les landes et qu’il se méprend sur les personnes présentes dans l’inhospitalière demeure des Hauts de Hurlevent: la jeune femme n’est pas la femme de Heatchcliff mais sa belle-fille Catherine Linton et l’autre jeune homme n’est pas un domestique et encore moins son fils mais son neveu, Hariton Earnshaw. Et comme lui, nous apprenons petit à petit leur histoire emmêlée dans une noirceur étouffante.

Mais que s’est-il passé dans cette campagne anglaise, le destin de deux familles, celles des Earnshaw et des Linton étant effroyablement et inéluctablement lié? Les rares moments de gaieté sont vite rattrapés par la rancune, la folie ou la mort. Il y est question d’amour, de rivalités, de jalousie et de vengeance. Les naissances et les décès s’enchaînent et semblent arriver à point nommé pour permettre à Heatchcliff de réaliser sa terrible vengeance. Le texte est certes abrégé mais ne dénature pas la plume d’Emily Brontë dont c’était le premier et unique roman.

Nous repartons alors dans le passé avec l’arrivée de Mr. Earnshaw aux Hauts de Hurle-vent, revenant de Liverpool un soir d’été avec dans ses bras un jeune enfant d’environ 7 ans, mourant de faim, déguenillé et à l’allure d’un « bohémien » qu’il prénomme Heathcliff. Il l’élève comme son enfant, le préférant à son propre fils plus âgé, Hindley qui en devient jaloux et pour le plus grand plaisir de sa fille, Catherine du même âge que l’enfant recueilli.

Le taciturne Heatchcliff et l’effrontée Catherine, de caractère pourtant si semblable, sont très attachés l’un à l’autre au point qu’ils deviennent amoureux, s’échappant souvent du domaine des Hauts de Hurle-Vent pour gambader dans les landes ou observer leurs jeunes voisins de Thrushcross Grange, Edgar et Isabelle Linton. Cet amour passionné et fusionnel permet à Heatchcliff de ne pas sombrer et de supporter la vie austère qui l’attend depuis le décès de son père adoptif, Hindley le maltraitant sans cesse et le rabaissant à un statut encore plus bas et humiliant que domestique.

Puis les années passent, Catherine choisissant d’épouser Edgar Liton, un riche parti plutôt que Heathcliff avili. Ce dernier, le cœur brisé, s’enfuit et revient quelques mois plus tard plus déterminé que jamais pour anéantir les familles Earnshaw et Linton. Il veut la perte de Hindley pour la maltraitance subie, ce dernier étant devenu veuf, alcoolique et père d’un enfant qu’il délaisse, Hareton et celle d’Edgar pour son mariage avec Catherine. Il récupère à Hindley sa propriété, les Hauts de Hurle-Vent et plus tard, il se marie avec la naïve sœur d’Edgar Linton, Isabelle. 

Il entend ainsi assouvir sa vengeance en rabaissant Hareton de la même façon qu’il l’avait été par Hindley. D’héritier légitime des Hauts de Hurle-Vent, le jeune garçon devient en quelques années un docile domestique inculte. Puis, au décès de son épouse Isabelle qui avait réussi à s’échapper à Londres, il reprend son fils Linton à la santé fragile pour le marier avec sa cousine Cathy, la fille de Catherine morte en couches. Les trois cousins connaîtront-ils les mêmes tourments que leurs parents? Seront-ils à leur tour les funestes objets de Heathcliff dévoré par sa passion vengeresse?

Emily Brontë dépeint ainsi dans son roman une nature humaine bien mauvaise et sombre. Les différents personnages de son roman se font d’ailleurs écho dans une atmosphère oppressante, malgré des différences quant à leur personnalité ou éducation et qui permettront une fin apaisée et qui a été considérée comme audacieuse voire peu respectable des mœurs à la parution du roman. 

Les illustrations de Charlotte Gastaut, avec son coup de crayon si reconnaissable, sont magnifiques. Dans son choix des passages illustrés, l’illustratrice met surtout en avant les personnages féminins de l’histoire, Catherine, Isabelle et Cathy en proie à Heatchcliff. On y retrouve la lande anglaise, terre qui peut se révéler aussi dangereuse que le domaine des Hauts de Hurle-Vent et impétueuse que Heatchcliff. Les moments choisis illustrés se passent souvent le soir, sous couvert de la lumière de la lune. Il s’en dégage un aspect gothique également présent dans le texte d’Emily Brontë, notamment avec l’amour impossible et dévastateur entre Heathcliff et Catherine Earnshaw. Ces derniers forment en effet un couple maudit, le fantôme de Catherine hantant les Hauts de Hurle-Vent et les landes alentour autant que le cœur et l’âme tourmentée de Heathcliff. Une très jolie version du roman d’Emily Brontë!

Participation #16 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Classique abrégé

challenge 2021 lire au féminin

Participation #32 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice britannique et illustratrice française

Participation #14 au Challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Classique abrégé et illustré

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